Motivation terroristeLe suspect du meurtre de trois fillettes refuse de s'exprimer devant la justice
AFP
30.10.2024
Le jeune homme accusé d'avoir poignardé à mort trois fillettes fin juillet en Angleterre et inculpé par ailleurs pour infraction «terroriste» a refusé mercredi de répondre aux questions de la justice devant le tribunal de Westminster.
AFP
30.10.2024, 13:29
Marjorie Kublun
Le meurtre des fillettes de 6, 7 et 9 ans, le 29 juillet à Southport (nord-ouest de l'Angleterre) lors d'un cours de danse inspiré de la star de la pop Taylor Swift, avait déclenché des émeutes anti-immigration dans des dizaines de villes en Angleterre et en Irlande du Nord.
Ces violentes manifestations avaient été attisées par des agitateurs d'extrême droite sur fond de rumeurs sur internet qui présentaient à tort le suspect comme un demandeur d'asile musulman.
Agé de 18 ans, l'auteur présumé, Axel Rudakubana, est né au Pays de Galles dans une famille originaire du Rwanda. Il a été inculpé pour le meurtre des trois fillettes ainsi que pour avoir blessé huit autres enfants et deux adultes.
Alors que la motivation terroriste n'a pas été retenue dans ces attaques, la police a annoncé mardi que le jeune homme était par ailleurs accusé d'avoir produit de la ricine, un poison extrêmement toxique, et d'avoir détenu un manuel d'entraînement d'Al-Qaïda.
Axel Rudakubana est ainsi inculpé pour «détention d'informations (...) susceptibles d'être utiles à une personne commettant ou préparant un acte de terrorisme».
Lors d'une audience mercredi matin visant à l'informer de ces nouvelles charges, il a gardé le silence.
«Pour des raisons qui lui sont propres»
Axel Rudakubana, qui comparaissait par vidéoconférence depuis sa prison, a caché la partie inférieure de son visage sous son pull. Il n'a pas répondu quand le tribunal lui a demandé son nom.
«M. Rudakubana est aussi resté silencieux lors des audiences précédentes», a dit son avocat Stan Reiz. «Pour des raisons qui lui sont propres, il a choisi de ne pas répondre», a-t-il ajouté.
Les nouvelles charges annoncées mardi ont donné lieu à des critiques des autorités accusées de dissimulation.
«L'Etat ne devrait pas mentir à ses propres citoyens», a dit mercredi Robert Jenrick, en course pour devenir le chef du parti conservateur et ainsi chef de l'opposition.
«Nous ne savons pas pourquoi ces informations ont été dissimulées. Pourquoi a-t-il fallu des mois à la police pour exposer des faits fondamentaux sur cette affaire?», a-t-il interrogé.
Selon la BBC, de hauts responsables du gouvernement ont été informés ces dernières semaines de la possibilité de nouvelles charges contre Axel Rudakubana.