Selon des enquêteurs internationaux Le Hamas responsable de crimes contre l'humanité

sn, ats

10.10.2024 - 15:37

Le Hamas et d'autres groupes palestiniens sont responsables de crimes contre l'humanité, selon des enquêteurs internationaux. Après avoir conclu qu'Israël avait perpétré des actes équivalents, ils élargissent cette attribution à ses abus contre les détenus palestiniens.

La Commission d'enquête internationale indépendante sur les territoires palestiniens estiment que le Hamas a perpétré des crimes contre l'humanité de disparitions forcées et abus contre les otages israéliens (archives).
La Commission d'enquête internationale indépendante sur les territoires palestiniens estiment que le Hamas a perpétré des crimes contre l'humanité de disparitions forcées et abus contre les otages israéliens (archives).
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Dans son précédent rapport dévoilé en juin dernier, la Commission d'enquête internationale sur les territoires palestiniens estimait que le Hamas et six groupes palestiniens avaient mené des crimes de guerre. Désormais, les trois enquêteurs mandatés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU estiment que les disparitions forcées des otages israéliens et d'autres actes inhumains peuvent être considérés comme systématiques et comme des crimes contre l'humanité.

La Commission appelle à nouveau à la libération «immédiate» et «sans conditions» de toutes les personnes retenues. Et celles-ci doivent être considérées conformément au droit international humanitaire (DIH) et aux droits humains, sans abus.

Les enquêteurs répètent encore que des crimes de guerre de torture et autres actes inhumains ont été perpétrées contre elles. Ils demandent aussi des investigations sur les attaques contre des centres de santé en Israël.

Ben-Gvir mis en cause

De son côté, l'Etat hébreu se voyait déjà reprocher des crimes contre l'humanité d'extermination, de persécution fondée sur le genre ciblant les hommes et les garçons palestiniens, de meurtres, de transferts forcés, de torture et autres abus. Dans son rapport publié jeudi, la commission estime que des milliers de détenus palestiniens ont été victimes du crime contre l'humanité de torture.

Des crimes de guerre de viols et de violences sexuelles contre ces personnes sont également ciblés par les trois enquêteurs. D'autres, pour exécution sommaire, portent sur le décès en détention de certains de ces Palestiniens.

L'impunité de ces abus ordonnés par les autorités israéliennes a contribué à les rendre «continus, systématiques et institutionnalisés», selon Mme Pillay. Elle se dit aussi «consternée», alors que les enquêteurs mettent directement en cause le ministre d'extrême droite Itamar Ben-Gvir, en charge des prisons. Plus largement, les incitations à la violence par les autorités israéliennes ont alimenté ces violations.

Demande d'honorer la CIJ

Et le rapport dénonce aussi les attaques israéliennes «injustifiées» et «sans précédent» contre les centres de santé de la bande de Gaza. L'armée israélienne a délibérément tué, détenu et torturé des membres du personnel de santé et ciblé des véhicules médicaux, affirme-t-il. Une situation qui a abouti aux crimes de guerre d'exécutions sommaires et de destructions d'infrastructures civiles, insistent les enquêteurs.

Parmi ceux-ci, ils mentionnent notamment le décès d'une jeune de 5 ans et de sa famille. De même que celui de deux membres du Croissant-Rouge palestinien venus aider leurs collègues dont le véhicule a été bombardé.

Parmi ses recommandations, la Commission demande aux autorités israéliennes d'appliquer les avis de la Cour international de justice (CIJ). Notamment celui de juillet dernier qui avait exigé la fin de l'occupation des territoires palestiniens.

sn, ats