«Ils savaient à quoi ils s'engageaient» Des spectateurs d'opéra choqués par des scènes de sexe et du sang

dpa

10.10.2024 - 07:03

L'Opéra national de Stuttgart a dû s'en douter un peu : Elle a assorti la performance lyrique "Sancta" d'une interdiction aux moins de 18 ans et d'avertissements clairs. A juste titre, comme on peut le constater.

«Sancta» ne laisse pas de bons souvenirs à tous les visiteurs.
«Sancta» ne laisse pas de bons souvenirs à tous les visiteurs.
Nicole Marianna Wytyczak/dpa

Malgré une interdiction aux moins de 18 ans et des avertissements en caractères gras, une récente représentation d'opéra libertine et sanglante à Stuttgart laisse des traces chez les spectateurs les plus fragiles.

Autour des deux premières représentations de «Sancta» de Florentina Holzinger, le service des visiteurs s'est occupé de 18 personnes au total, dont certaines se sont plaintes de nausées, a déclaré le porte-parole de l'Opéra national, Sebastian Ebling. Dans trois cas, il a fallu faire appel à un médecin.

Depuis des années, Holzinger fait sensation dans le monde du théâtre avec ses travaux dans lesquels elle met en scène des corps féminins de manière radicale et libérée, intègre des cascades douloureuses et n'hésite pas à recourir au trash. Dans «Sancta», elle met en scène des scènes d'amour lesbiennes avec une clarté provocante, tourne en dérision les rituels chrétiens et dénonce l'oppression sexuelle des femmes.

La spiritualité, la sexualité, mais aussi la critique de la religion et un regard critique sur la violence religieuse et sociale sont au cœur des représentations, informe également l'Opéra national. «Explorer les limites et les franchir avec plaisir a toujours été une mission centrale de l'art», cite l'opéra en citant son intendant Viktor Schoner.

L'opéra met explicitement en garde contre le sang et la violence

Sur sa page d'accueil, l'établissement met toutefois expressément en garde contre le fait que la représentation de l'artiste autrichienne, qui a fait scandale, montre des actes sexuels explicites ainsi que des représentations et des descriptions de violences sexuelles. On y voit également du vrai sang, du faux sang, des piercings et une blessure. Des effets stroboscopiques, du bruit et de l'encens sont également utilisés.

L'Opéra recommande cette performance aux spectateurs «audacieux à la recherche de nouvelles expériences théâtrales», comme le précise son site Internet. Toutefois, outre l'utilisation de certains moyens théâtraux, l'art de la performance «n'est pas un faux, mais un vrai», a déclaré Ebling. Dans le cas de la violence, notamment sexuelle, montrée dans «Sancta», la maison met donc explicitement en garde contre les risques de traumatisme.

Selon le porte-parole de l'opéra Ebling, rien ne sera changé pour les cinq soirées «Sancta» encore prévues. Il a ajouté que des nausées et des évanouissements se produisaient régulièrement. La première a été acclamée. Il est convaincu qu'il y avait essentiellement des gens dans les rangs des spectateurs «qui savaient à quoi ils s'engageaient».

dpa