La Russie craque, selon Josep Borrell«Le monstre Wagner est en train de mordre son créateur»
ATS
26.6.2023 - 11:01
La mutinerie avortée de Wagner montre que la guerre en Ukraine est en train de «faire craquer» le pouvoir russe et l'instabilité politique dans une puissance nucléaire comme la Russie n'est «pas une bonne chose», a averti lundi le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell.
Keystone-SDA
26.06.2023, 11:01
26.06.2023, 11:38
ATS
«Le monstre Wagner créé par (le président russe Vladimir) Poutine est en train de mordre son créateur», a-t-il commenté avant une réunion des ministres européens des Affaires étrangères au Luxembourg.
«Ce qui s'est passé au cours de ce week-end montre que la guerre contre l'Ukraine est en train de fissurer le pouvoir russe et affecte son système politique», a estimé M. Borrell.
«Ce n'est certainement pas une bonne chose qu'une puissance nucléaire comme la Russie puisse entrer dans une phase d'instabilité. C'est aussi quelque chose qu'il faut prendre en compte», a-t-il toutefois averti.
Affaire «interne», mais «à suivre»
«La Russie est (...) l'une des deux plus grandes puissances nucléaires de la planète. Nous ne pouvons pas rester indifférents à ce qui se passe là-bas. Et cela doit nous faire tous réfléchir», a abondé le chef de la diplomatie autrichienne Alexander Schallenberg.
«Il s'agit d'une affaire interne à la Russie» mais «nous la suivons bien sûr de très près (...) car ce qui se passe en Russie aura apparemment un impact sur les conditions de sécurité», a souligné son homologue suédois Tobias Billstrom.
La «chose la plus importante» est de soutenir l'Ukraine pour qu'elle regagne des territoires, a insisté le ministre suédois. «Ce qui se passe en Russie démontre qu'il est plus important que jamais de soutenir l'Ukraine», a confirmé Josep Borrell.
Les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent confirmer lundi leur accord pour une nouvelle dotation de 3,5 milliards d'euros pour la Facilité européenne pour la paix (FEP) utilisée pour financer leurs fournitures d'armes à l'Ukraine et les missions militaires à l'étranger.
La Facilité est abondée par les contributions des Etats membres et 66% de ses financements sont abondés par l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne.
Une «erreur» stratégique
Le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, a estimé lundi que la mutinerie du week-end par des mercenaires du groupe Wagner en Russie montre bien que l'invasion de l'Ukraine décidée par le président russe Vladimir Poutine était une «erreur».
«Nous surveillons la situation en Russie. Les événements du week-end sont une affaire interne russe, et encore une autre démonstration de la grosse erreur stratégique que le président Poutine a commise de part son annexion illégale de la Crimée et la guerre contre l'Ukraine», a dit M. Stoltenberg aux journalistes à Vilnius.
Le chef de Wagner ordonne à ses troupes de stopper leur marche vers Moscou
Les forces du groupe paramilitaire Wagner ont commencé samedi à quitter leurs positions en Russie sur ordre de leur chef Evguéni Prigojine, qui a fait volte-face après avoir frontalement défié l'autorité du président russe Vladimir Poutine.
25.06.2023
Prigojine sous la loupe
Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, est toujours visé par une enquête pénale pour sa rébellion avortée, malgré l'annonce par le Kremlin d'un accord prévoyant l'abandon des poursuites, ont rapporté lundi les agences de presse russes.
«L'affaire n'a pas été close, l'enquête se poursuit», a déclaré une source au sein du Parquet général russe, citée par les trois principales agences russes. Le Kremlin avait affirmé samedi soir que M. Prigojine, visé par une enquête pour «appel à la mutinerie armée», pourrait partir au Bélarus sans être poursuivi, après la fin de sa rébellion de 24 heures.