79 victimes L'ONU «très préoccupée par le bilan élevé» de journalistes tués à Gaza

AFP

8.1.2024 - 20:26

L'ONU s'est dite «très préoccupée» lundi par le bilan élevé» de journalistes palestiniens tués dans la bande de Gaza, après la mort de deux reporters dimanche, mais n'est pas en mesure de dire s'ils sont délibérément visés par les forces israéliennes.

Le chef du bureau de la chaîne Al Jazeera à Gaza, Waël Al-Dahdouh, est réconforté par un homme lors des funérailles de son fils Hamza Wael Dahdouh, également journaliste, tué lors d’une frappe israélienne à Rafah, le 7 janvier 2024
Le chef du bureau de la chaîne Al Jazeera à Gaza, Waël Al-Dahdouh, est réconforté par un homme lors des funérailles de son fils Hamza Wael Dahdouh, également journaliste, tué lors d’une frappe israélienne à Rafah, le 7 janvier 2024

«Les meurtres de tous les journalistes», y compris Hamza Waël Dahdouh et Moustafa Thuraya lors d'une frappe attribuée à l'armée israélienne, «doivent faire l'objet d'une enquête approfondie et indépendante pour garantir le strict respect du droit international et les violations doivent faire l'objet de poursuites», a souligné le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme dans un message sur le réseau social X.

«Très préoccupés par le bilan élevé de  professionnels des médias tués à Gaza», écrit-il encore. 

Au moins 79 journalistes et professionnels des médias, en grande majorité palestiniens, ont été tués depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le Comité pour la protection des journalistes.

Hamza Waël Dahdouh, journaliste de la chaîne Al Jazeera, et son collègue Moustafa Thuraya, vidéaste pigiste qui travaillait avec la chaîne qatarie et collaborait notamment avec l'AFP, ont été tués alors qu'ils roulaient en voiture, à la pointe sud de la bande de Gaza, pour «effectuer leur travail», selon Al Jazeera.

La chaîne a assuré qu'ils avaient été tués par une frappe israélienne, et accusé l'armée de «cibler» les journalistes palestiniens.

Un troisième journaliste qui voyageait avec eux, Hazem Rajab, a été grièvement blessé.

Interrogée sur cette accusation, Florencia Soto Nino, porte-parole adjointe du Secrétaire général de l'ONU à New York, a déclaré: «C’est quelque chose que nous ne pouvons pas vérifier pour le moment. Mais ce que nous savons, c’est que beaucoup d’entre eux sont décédés et nous avons appelé à plusieurs reprises à ce que leur profession soit respectée afin qu’ils puissent l’exercer librement et en toute sécurité».

«Nous réitérons, que les journalistes, comme tous les autres civils, doivent être protégés et qu'ils ne doivent pas être ciblés en raison du travail qu'ils font», a-t-elle souligné. 

L'armée israélienne a assuré à l'AFP avoir «frappé un terroriste qui pilotait un appareil volant représentant une menace pour les troupes», ajoutant être «au fait des informations selon lesquelles, au cours de la frappe, deux autres suspects qui se trouvaient dans le même véhicule avaient aussi été touchés».

Israël a juré de détruire le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la bande de Gaza, après son attaque sans précédent sur son territoire le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. 

Les bombardements israéliens ininterrompus sur la bande de Gaza ont fait plus de 23.000 morts, majoritairement des civils, selon le dernier bilan du Hamas, classé «groupe terroriste» par les Etats-Unis et l'Union européenne.