Algérie L'armée met Bouteflika sous pression

ATS

26.3.2019 - 16:33

Le chef d'état-major de l'armée algérienne a demandé que soit engagée une procédure qui peut être utilisée quand le président se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions». Deux tiers des voix du parlement sont nécessaires pour lancer cette procédure.

Affaibli depuis 2013 par les séquelles d'un AVC, le président Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, est confronté depuis plus d'un mois à une contestation sans précédent depuis son arrivée à la tête de l'Etat en 1999. L'article 102 de la Constitution prévoit également la procédure suivie en cas de démission du président de la République.

«Il devient nécessaire, voire impératif, d'adopter une solution pour sortir de la crise, qui répond aux revendications légitimes du peuple algérien, et qui garantit le respect des dispositions de la Constitution et le maintien de la souveraineté de l'Etat», a déclaré le général Ahmed Gaïd Salah, un fidèle de M. Bouteflika, dans une discours diffusé à la télévision nationale.

«Une solution à même d'aboutir à un consensus de l'ensemble des visions, et de faire l'unanimité de toutes les parties, est celle stipulée par la Constitution, dans son article 102», a-t-il poursuivi.

Quelques klaxons ont accueilli la nouvelle à Alger.

Le chef d'état-major de l'armée algérienne veut que le président Bouteflika soit déclaré inapte (archives).
Le chef d'état-major de l'armée algérienne veut que le président Bouteflika soit déclaré inapte (archives).
Source: KEYSTONE/AP/ANIS BELGHOUL

Majorité des tiers

L'article 102 de la Constitution prévoit que le Parlement, sur proposition du Conseil constitutionnel «réuni de plein droit», déclare à la majorité des deux-tiers, «l'état d'empêchement» lorsque «le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l'impossibilité totale d'exercer ses fonctions».

Le président du Conseil de la Nation (chambre haute), prend alors l'intérim pendant 45 jours. Si «l'empêchement» se poursuit à l'issue de ce délai, est déclarée la «vacance» du pouvoir. L'intérim se poursuit durant 90 jours maximum, période durant laquelle une présidentielle est organisée.

Le président du Conseil constitutionnel Tayeb Belaiz, 70 ans, qui doit réunir son institution pour proposer l'application de l'article 102 est un fidèle du chef de l'Etat et l'un de ses conseillers.

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