Blinken et Lammy à Kiev Washington et Londres s'engagent pour la «victoire»

ATS

11.9.2024 - 20:36

Les chefs des diplomaties américaine et britannique ont promis mercredi à Kiev de répondre «d'urgence» aux demandes de l'Ukraine. Ce pays réclame notamment de pouvoir frapper le territoire russe en profondeur avec des missiles occidentaux.

"Nous travaillons d'urgence pour continuer à garantir que l'Ukraine dispose de ce dont elle a besoin pour se défendre efficacement", a déclaré Antony Blinken, lors d'une conférence de presse avec ses homologues ukrainien et britannique Andrii Sybiha et David Lammy, à Kiev.
"Nous travaillons d'urgence pour continuer à garantir que l'Ukraine dispose de ce dont elle a besoin pour se défendre efficacement", a déclaré Antony Blinken, lors d'une conférence de presse avec ses homologues ukrainien et britannique Andrii Sybiha et David Lammy, à Kiev.
ATS

Cette visite du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et de son homologue britannique David Lammy intervient à un moment délicat pour l'Ukraine, ses forces étant en difficulté sur le front Est, malgré une offensive surprise lancée début août dans la région russe de Koursk.

Pour faire face à l'avancée russe, Kiev réclame incessamment l'autorisation de frapper plus loin des cibles en Russie à l'aide des missiles longue portée qui lui ont été fournis par les Occidentaux, alors que Moscou est de son côté accusé d'avoir reçu des missiles balistiques d'Iran.

«Nous travaillons d'urgence pour continuer à garantir que l'Ukraine dispose de ce dont elle a besoin pour se défendre efficacement», a déclaré M. Blinken lors d'une conférence de presse, précisant que le président américain Joe Biden et le Premier ministre britannique Keir Starmer discuteraient ensemble vendredi de la question.

«Nous nous sommes ajustés et adaptés à l'évolution des besoins, à l'évolution du champ de bataille, et je ne doute pas que nous continuerons à le faire au fur et à mesure de l'évolution de la situation», a-t-il répété.

«Notre soutien ne faiblira pas, notre unité ne se brisera pas», a encore ajouté M. Blinken, qui a dit voir en sa visite le signe d'un engagement en faveur de la «victoire» de l'Ukraine.

«Lever toute restriction»

A ses côtés, son homologue ukrainien Andriï Sybiga a demandé de «lever toute restriction à l'utilisation d'armes américaines et britanniques contre des cibles militaires légitimes en Russie».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait souligné plus tôt mercredi que la «victoire» de son pays dans cette guerre dépendait «essentiellement» des Etats-Unis.

M. Blinken a d'ailleurs annoncé mercredi une nouvelle aide de 717 millions de dollars pour le secteur de l'énergie ukrainien, dévasté par les bombardements russes, la fourniture d'eau potable et le déminage.

«Centaines» de missiles antiaériens promis

David Lammy, dont le gouvernement travailliste en place depuis deux mois s'est engagé à rester l'un des principaux soutiens de l'Ukraine, a promis de livrer d'ici la fin de l'année des «centaines» de missiles antiaériens, des dizaines de milliers d'obus d'artillerie et des véhicules blindés.

Il a réitéré l'engagement de son gouvernement à fournir une aide économique de 600 milliards de livres (710 millions d'euros) à Kiev.

L'Ukraine a par ailleurs reçu une bonne nouvelle financière mardi, le Fonds monétaire international (FMI) ayant annoncé un accord ouvrant la porte au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide de 1,1 milliard de dollars.

Biden «réfléchit»

Les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, refusaient jusqu'à présent de donner leur feu vert à des frappes en profondeur sur le territoire russe, craignant une escalade pouvant mener à un conflit direct avec Moscou. Le Pentagone avait aussi estimé qu'une telle autorisation ne serait pas «décisive» pour renverser le cours de la guerre.

Interrogé à ce sujet à Washington, le président américain Joe Biden avait assuré «être en train de réfléchir en ce moment même» à la question. M. Blinken avait dit «ne pas exclure» un feu vert.

Le Kremlin a de son côté averti mercredi que la Russie fournirait une réponse «appropriée» si l'Ukraine était autorisée à utiliser ces armes contre son territoire.

Appel aux voisins de l'Ukraine

L'Ukraine a également appelé mercredi ses voisins à abattre les missiles et drones russes lorsqu'ils survolent l'Ouest du pays, comme lors d'une récente frappe sur la ville de Lviv.

«Les Russes (...) frappent de plus en plus souvent des installations proches de la frontière de l'Otan», a plaidé le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, appelant à une «réponse commune, ferme et décisive».

La Lituanie, grand soutien de l'Ukraine, a estimé que les avions de l'Otan stationnant dans les pays baltes devraient abattre les drones russes dans l'espace aérien de son pays et de ses voisins, après plusieurs incidents récents impliquant des aéronefs tirés par Moscou.

Missiles iraniens

Le débat sur les restrictions sur les missiles livrés à l'Ukraine se déroule alors que Washington a alerté cette semaine sur la livraison par l'Iran de missiles de courte portée à la Russie, qui pourrait les utiliser pour frapper le territoire ukrainien dans les semaines à venir.

Le Royaume-Uni a convoqué mercredi le chargé d'affaires iranien à Londres pour protester contre cette livraison présumée.

Selon les médias britanniques, M. Biden, qui rencontrera vendredi le Premier ministre britannique, devrait lever le veto américain à l'utilisation par l'Ukraine de missiles de croisière Storm Shadow fournis par Londres contre des objectifs en Russie.

L'une des principales demandes de l'Ukraine est cependant d'assouplir les restrictions sur l'emploi des systèmes de missiles tactiques ATACMS américains, qui peuvent atteindre des cibles situées à 300 kilomètres de distance.

ATS