Emmanuel Macron«Je n'ai jamais été le président des riches», clame Macron sur TF1
ATS
15.12.2021 - 22:22
Emmanuel Macron a vigoureusement rejeté l'image de «président des riches» qui lui colle à la peau, affirmant être au contraire un président qui «protège» et «unifie», au cours d'un entretien fleuve mercredi avec deux journalistes de TF1 et LCI, dont Darius Rochebin.
15.12.2021, 22:22
15.12.2021, 23:20
ATS
Cette émission intitulée «Où va la France?», enregistrée dimanche dans la salle des fêtes de l'Elysée, a déchaîné adversaires et partisans du chef de l'Etat à moins de quatre mois de la présidentielle. L'opposition a dénoncé une atteinte à l'"équité» du temps de parole tandis que la majorité défendait le droit du président à s'expliquer face aux Français.
Elle visait à permettre au président, qui ne s'est à ce stade pas déclaré candidat à un second mandat, de s'exprimer «sur la manière dont il a vécu un quinquennat» secoué par les crises. Comme celle du Covid-19 qui démontre, selon lui, que «notre époque est marquée par le retour du tragique de l'Histoire».
«Je pense que cette période nous a tous changés!», affirme Emmanuel Macron. «J'ai appris et sans doute que je suis plus sensible à certaines choses que je ne l'étais avant», reconnaît-il.
Il demande donc «le droit de ne pas être la caricature dans laquelle on veut (l') enfermer», comme celles de président déconnecté de la vraie vie des Français ou de président des riches. «Je n'ai jamais été ça! (...) Mes valeurs ne sont pas celles d'un président des riches», insiste-t-il.
«Pas la loi de la jungle»
Le chef de l'Etat, élu en 2017 avec la promesse de dépasser le clivage droite-gauche, explique que son projet était bâti sur «le triptyque libérer/protéger/ unifier». «Je ne crois pas dans la sauvagerie, je ne suis pas pour la loi de la jungle! Je suis pour la responsabilité, le mérite, mais également l'entraide et la solidarité lorsque les coups durs sont là», détaille-t-il.
Emmanuel Macron justifie ainsi le «quoi qu'il en coûte» mis en place en 2020 après l'explosion de la pandémie. Cette politique a été possible «parce que nous avions une crédibilité, une solidité liées aux réformes du marché du travail, à l'attractivité rebâtie».
Longuement interrogé sur la situation sanitaire par les journalistes Audrey Crespo-Mara de TF1 et Darius Rochebin de LCI, le chef de l'Etat répète que la priorité reste plus que jamais de «vacciner, vacciner, vacciner» pour faire face à la 5e vague et à la montée du variant Omicron.
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«Il est vraisemblable que nous allons aller vers des rappels réguliers», a-t-il dit. Pour lui, la vaccination des enfants est «souhaitable» mais doit rester sans obligation car la démarche relève du «choix des parents».
«Propagande électorale»
Après l'annonce de l'émission, plusieurs prétendants à l'Elysée ont fait appel à l'arbitre, en saisissant le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
«A l'évidence, cette émission ne s'inscrit pas dans l'exercice de la charge de président de la République mais bien dans le cadre de l'élection présidentielle à venir», a ainsi attaqué Valérie Pécresse.
La candidate Les Républicains à la présidentielle a été rejointe par l'insoumis Jean-Luc Mélenchon et l'écologiste Yannick Jadot, qui a annoncé saisir le CSA, au nom de l'«équité».
«Si le CSA voulait être objectif, il décompterait les deux heures de ce (mercredi) soir qui sont des heures de propagande électorale», a fustigé le polémiste d'extrême droite Eric Zemmour sur RTL.
«Pour la dernière prestation télévisuelle qu'il (Emmanuel Macron) a faite, on a séparé dans ses propos le temps de parole strictement régalien, quand il a parlé de la pandémie, de la vaccination», a expliqué à l'AFP le président du CSA Roch-Olivier Maistre. A l'inverse, «quand il est rentré plus dans le débat politique national, on l'a comptabilisé. Mercredi soir, on fera pareil», a assuré le patron du CSA.