Assassinat de Hassan Nasrallah Israël veut encore frapper de toutes ses forces le Hezbollah

lifo

30.9.2024 - 19:00

Israël a prévenu lundi qu'il utiliserait toutes ses forces pour frapper encore le Hezbollah après avoir tué son chef. Le mouvement pro-iranien affirme, lui, être prêt à faire face à une éventuelle offensive terrestre au Liban.

Fort du coup dévastateur porté au Hezbollah, Benjamin Netanyahu a averti l'Iran, son ennemi juré et proche allié du parti libanais, qu'il n'y avait «pas d'endroit au Moyen-Orient qu'Israël ne puisse atteindre».

Lundi, de nouveaux raids israéliens au Liban ont fait au moins 25 morts, dont trois membres d'un groupe palestinien, le chef du Hamas au Liban et un soldat libanais, selon différentes sources. Le Hezbollah pour sa part a tiré des roquettes vers le nord d'Israël.

Israël, qui a déployé des renforts à sa frontière nord avec le Liban, a promis, après la mort de Hassan Nasrallah tué dans un raid dévastateur israélien près de Beyrouth vendredi, de combattre ses «ennemis» et de les «éliminer» partout où ils se trouvent.

Son ministre de la Défense, Yoav Gallant, a prévenu que cet assassinat était «une étape importante, mais pas la dernière» des opérations contre le Hezbollah.

«Pour assurer le retour des communautés du nord d'Israël, nous utiliserons toutes nos capacités et vous en faites partie», a-t-il assuré devant des soldats déployés à la frontière israélo-libanaise.

«A la première occasion»

Au Liban, le numéro deux du Hezbollah, Naïm Qassem, a annoncé qu'un successeur à Nasrallah serait choisi «à la première occasion». Nasrallah a été tué avec quatre personnes dans la frappe sur la banlieue sud de Beyrouth qui a détruit plusieurs immeubles, a-t-il dit démentant la mort d'une vingtaine de membres du Hezbollah annoncée par Israël.

Le décès de Hassan Nasrallah, qui était considéré comme l'homme le plus puissant du Liban, plonge le Liban et la région dans l'incertitude et constitue une victoire majeure d'Israël face à l'Iran et ses alliés.

Malgré d'intenses frappes israéliennes qui ont tué de nombreux dirigeants du Hezbollah, M. Qassem a affirmé que le mouvement était «prêt» à faire face à une éventuelle offensive terrestre israélienne.

Il a aussi redit que le Hezbollah poursuivrait sa lutte contre Israël «en soutien à Gaza», où l'armée israélienne mène une offensive en riposte à une attaque sans précédent du Hamas palestinien le 7 octobre 2023.

Contre une opération terrestre

A Washington, le président Joe Biden a laissé entendre qu'il était opposé à des opérations terrestres israéliennes au Liban, appelant à un cessez-le-feu «maintenant», après s'être félicité de la mort de Nasrallah.

Présent à Beyrouth, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a aussi appelé Israël à «s'abstenir de toute incursion terrestre» au Liban et à «cesser le feu». Il a demandé au Hezbollah de cesser ses tirs sur le nord d'Israël.

Au lendemain du début de la guerre à Gaza le 7 octobre, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, son allié, et des tirs quotidiens étaient échangés entre les deux camps.

Mais depuis la mi-septembre, Israël a déplacé le coeur de ses opérations militaires vers le nord, avec l'objectif de mettre un terme aux tirs de roquettes du Hezbollah et de permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants déplacés par ces tirs.

«Capacité, puissance nécessaires»

L'Iran, également allié du Hamas, a affirmé qu'il ne «déploierait» pas de combattants au Liban et à Gaza pour affronter Israël. «Les gouvernements du Liban et de Palestine ont la capacité et la puissance nécessaires pour faire face à l'agression du régime sioniste», ont dit les Affaires étrangères.

Depuis les explosions des systèmes de transmission du Hezbollah au Liban le 17 septembre, imputées à Israël, et l'intensification des frappes israéliennes qui ont suivi, le bilan s'élève à plus de 1000 morts au Liban, selon le ministère libanais de la Santé.

L'ens avec l'UNRWA

Lundi, le Hamas a annoncé que son chef au Liban, Fatah Charif Abou al-Amine, avait été tué dans une frappe dans le sud du pays. L'armée israélienne a confirmé.

A Genève, le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), le Neuchâtelois Philippe Lazzarini, a pour sa part confirmé que ce dernier dirigeait une association d'enseignants de l'UNRWA. «Nous avons entendu pour la première fois des accusations en mars dernier», a-t-il affirmé.

Ces allégations «ont été prises au sérieux», a insisté le Neuchâtelois qui précise qu'elles portaient alors sur «un membre de la direction du Hamas» et non sur un commandant. Cette personne «a été suspendue immédiatement» et «était sous investigation».

Pour la première fois depuis le 8 octobre, une frappe israélienne a visé le centre de Beyrouth, détruisant un étage d'un immeuble. Selon le Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), trois de ses membres y ont été tués. Israël a dit avoir tué deux commandants du groupe qualifié de terroriste par Israël et l'Union européenne.

«Un énorme bruit»

Réveillé par un «énorme bruit», Mohammed al-Hoss, un habitant, s'est précipité dans la rue en pyjama. «Les gens criaient. Notre pays n'a pas les moyens d'aller en guerre.»

Selon le ministère de la Santé libanais, des frappes à Hermel (nord-est) ont fait 12 morts et six secouristes ont péri dans la Békaa (est).

Sur le front sud, l'armée israélienne continue son offensive dans la bande de Gaza dévastée et assiégée depuis près d'un an. Néanmoins les frappes israéliennes ont baissé d'intensité, selon des journalistes de l'AFP.

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