«On verra si ça marche» De riches israéliens offrent des récompenses pour faire libérer les otages

ATS

22.10.2024 - 07:48

Dix millions de dollars pour récupérer les otages: des entrepreneurs israéliens offrent des récompenses pour convaincre les habitants de Gaza de libérer les dizaines de personnes retenues dans le territoire palestinien après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hamas.

Sur les 251 personnes qui ont été enlevées, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée. (archives)
Sur les 251 personnes qui ont été enlevées, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée. (archives)
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SDA / ATS

L'ancien PDG de SodaStream, Daniel Birnbaum, a dit lundi à l'AFP avoir reçu une centaine d'appels après avoir annoncé sur X qu'il verserait 100'000 dollars à «quiconque de Gaza livre un otage israélien vivant». Cette offre est valable jusqu'à mercredi minuit.

Parmi ces appels, «10 à 20 pourraient être légitimes» et ils ont été transférés aux autorités israéliennes pour vérification, a-t-il expliqué, soulignant que ses interlocuteurs «se souciaient plus de sortir (de Gaza) que de l'argent».

«C'est impossible qu'avec tant d'otages les gens de Gaza gardent pour eux des informations» sur leur lieu de détention, a-t-il dit, assurant s'adresser «aux Gazaouis, pas au Hamas. Il y a sûrement des civils qui se disent +ça suffit+ et qui veulent avoir une vie normale».

«Je ne m'attends pas à faire revenir tout le monde (mais) je serais heureux si on récupère ne serait-ce qu'un otage», a-t-il affirmé.

M. Birnbaum assure ne pas avoir «demandé la permission» au gouvernement israélien. «La récompense financière doit venir du secteur privé, on verra si ça marche. De toute façon, tout ce qu'on a tenté jusqu'ici n'a pas marché», estime-t-il.

Prospectus

Lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, 251 personnes ont été enlevées. Sur ce chiffre, 97 sont toujours otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

David Hager, un promoteur immobilier israélo-américain, a également fait une offre de récompense dimanche, assurant sur la chaîne télévisée 12 qu'il avait déjà réuni 400'000 dollars grâce à des amis.

«Chacun a mis 100'000 dollars», a dit cet homme qui a fait fortune aux Etats-Unis, appelant d'autres hommes d'affaires à mettre au pot pour atteindre la somme de 10 millions de dollars.

«Il y a ici des gens de la tech qui gagnent gros et pour eux ce n'est rien», a-t-il expliqué, espérant «ramener une centaine d'otages à la maison» même si «on sait qu'un grand nombre d'entre eux sont morts».

Après la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis jeudi aux Palestiniens qui déposeraient les armes et libèreraient les otages qu'ils auraient la vie sauve.

Des prospectus largués dans les jours suivants par l'armée au-dessus de Gaza assurent également que «quiconque dépose les armes et rend les otages pourra quitter (Gaza) et vivre en paix».

Ces appels ont toutefois peu de chances d'aboutir, selon Michael Milshtein, expert du Centre Moshe Dayan à l'Université de Tel-Aviv. «Il pourrait y avoir un, deux ou trois cas, mais on ne va pas voir les routes remplies de gens se disant prêts à accepter cette offre», dit-il à l'AFP, soulignant «qu'elle existe depuis le premier jour de la guerre».

Muhammad Al-Najjar, qui a fui le nord de la bande de Gaza pour Khan Younès, dans le sud, a assuré à l'AFP que l'offre israélienne était vouée à l'échec. «On se fiche des messages que l'ennemi nous envoie», dit cet homme de 33 ans, estimant qu'Israël «ne tiendra pas ses promesses».

«Le Hamas ne libèrera pas les otages sans quelque chose en retour», rappelle-t-il.

En novembre, une centaine d'otages avaient été libérés dans le cadre d'un accord de cessez-le feu et d'un échange avec des prisonniers palestiniens détenus par Israël. Mais depuis, toutes les tentatives de parvenir à un nouvel accord d'échange ont échoué.

ATS