«Le buzz médiatique fut incroyable» Bossonnens, l'équipe suisse qui porte l'Inter Milan dans son coeur

Clara Francey

22.10.2024

Mercredi, pour le compte de la 3e journée de la phase de ligue de la Ligue des champions, Young Boys reçoit au Wankdorf un adversaire de marque : l'Inter de Yann Sommer. Si les deux formations ne se sont jamais affrontées, le club milanais a un «passif» plutôt récent avec un autre club suisse, et même romand : le FC Bossonnens, aujourd'hui pensionnaire de 4ème ligue fribourgeoise ! Retour sur cet incroyable imbroglio.

Clara Francey

Le 29 décembre 2023, le FC Bossonnens, qui militait à ce moment-là encore en 5ème ligue fribourgeoise, faisait le buzz grâce à... l'Inter Milan, qui compte parmi les meilleurs clubs européens et qu'YB s'apprête à recevoir en Ligue des champions. Fabien Pauli, entraîneur-joueur du terrain réduit et co-«community manager» du compte Instagram du club veveysan, revient sur ce fol épisode pour «blue Sport».


Fabien Pauli, vous qui êtes en charge du compte Instagram du FC Bossonnens, comment avez-vous réagi quand, premièrement, vous avez vu que l'Inter vous avait tagués sur un de ses posts le 29 décembre dernier, et deuxièmement, quand vous avez vu votre nombre d’abonnés être multiplié par 100 ?

«J'étais en train de souper chez un pote quand tout à coup mon natel, qui était posé à côté de moi, s'est mis à vibrer, vibrer... Ça m'a étonné, alors j'ai regardé et j'ai vu dans les notifications du compte du FC Bossonnens «500 abonnés», «1'000», «2'000», «3'000»... Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. J'ai donc écrit à Nelson, le joueur de la première équipe avec qui je gère la page, en lui demandant s'il avait lui une explication, car moi je pensais qu'on s'était fait pirater.»

«Et finalement, un joueur de la Une qui est fan de l'Inter a vu la fameuse publication sur la page du club milanais. On a donc compris d'où venaient tous ces followers. C'était assez fou et surtout ça ne s'arrêtait pas. Entre 19h et minuit, on a dû gagner quelque chose comme 15'000 abonnés. Et ça a continué à grimper pendant 2-3 jours du fait que plein de médias ont repris l'histoire.»

Pour rappel, votre club avait été identifié sur une photo d'Henrikh Mkhitaryan. On se demande bien comment le community manager de l’Inter a pu se tromper… Avez-vous eu le fin mot de l'histoire ?

«Malheureusement non. Le club avait écrit un mail à l'Inter, mais on n'a jamais eu de réponse. De mon côté, j'avais écrit à Yann Sommer (le gardien suisse du club italien) sur Instagram, mais il n'avait pas non plus répondu. On a donc essayé de prendre contact avec lui via son site Internet, car on souhaitait avoir une petite vidéo, mais sa manager nous a répondu qu'il ne faisait pas ce genre de chose.»

«Malgré cela, le buzz médiatique a été incroyable. Hier encore, je regardais et ça a été relayé par des médias suisses mais aussi italiens, hongrois, français... Et avec toutes les mauvaises nouvelles qui inondent les médias ces derniers temps, c'était la jolie histoire qui permettait de bien finir l'année comme ça s'est passé entre Noël et Nouvel An.»

Une semaine après ce buzz, un membre du club s'était, comme on a pu le voir sur vos stories, rendu au Giuseppe Meazza pour assister à un match de l'Inter. Était-ce une invitation ?

«Non non, ce n'était pas une invitation mais un hasard. Mais ça tombait bien, comme ça on a pu faire quelques publications, c'était sympa.»

Est-ce que cette histoire, qui avait à l'époque fait le tour des médias romands, vous a profité, que ce soit en termes d'affluence lors de vos matches, de sponsoring ou autre ?

«Alors, on a reçu beaucoup de messages de gens qui nous demandaient quand était notre prochain match, mais c'était à la fin du mois de mars et on était fin décembre. On a donc pas vu de différence au niveau des spectateurs. Par contre, on a eu des demandes pour des écharpes ou des fanions, donc on a profité du buzz pour vendre une centaine d'écharpes de supporters ainsi que quelques fanions. Mais sinon, au niveau des retombées financières, il n'y a pas eu d'impact significatif.»

«Et puis on a eu quelques jolies surprises. On a notamment eu des joueurs de Fribourg-Gottéron, dont Killian Mottet, qui ont pris contact avec nous pour nous offrir un maillot dédicacé de toute l'équipe. Et on a également reçu des petits messages du Lausanne-Sport ou encore du FC Sion.»

Et comment se porte votre communauté dix mois plus tard ? Est-ce que les gens sont restés abonnés au compte Instagram du FC Bossonnens ?

«C'est assez surprenant, mais oui. On était monté jusqu'à 35'000 environ et là, quasiment une année après, on est à environ 30'000 je crois. Beaucoup de gens qui nous disaient à l'époque que deux, trois semaines après on retomberait à 1'000 ou 2'000 abonnés, mais les gens sont restés.»

La saison 2023-2024 a été exceptionnelle pour votre club avec un buzz, un passage à la télé sur la chaîne La Télé (!) et une remontée en 4ème ligue. Une promotion que vous avez fêtée en encaissant 30 buts lors de vos deux premiers matches de ce nouvel exercice. Vous êtes repartis pour une saison historique, dites-nous !

«Je ne joue plus avec la Une, mais sur terrain réduit, mais c'est vrai qu'ils ont connu des débuts compliqués avec notamment une défaite 18-0 contre La Tour/Le Pâquier qui a refait parler de nous dans les médias (fribourgeois). C'est le foot amateur, c'est comme ça (rires). Mais on a quand même l'ambition dans les années à venir de nous installer en 4ème ligue.»

Et enfin, pour terminer, quel est votre pronostic pour YB - Inter ?

«Malgré la forme actuelle des Bernois, je vais être positif et dire un petit match nul. Je dirais 1-1.»

Fabien Pauli, porte-parole d'un jour du FC Bossonnens, est-il un bon pronostiqueur ? Réponse mercredi sous le coup de 20h45 sur «blue Sport».