Gorbatchev «Il est mort à une époque où la démocratie a échoué en Russie»

ATS

31.8.2022 - 07:22

La mort mardi soir à 91 ans de Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l'URSS, a suscité de vibrants hommages en Occident. Son rôle crucial pour mettre fin à la guerre froide et son combat pour la paix ont été salués, prenant un relief particulier six mois après l'invasion russe en Ukraine, comme l'a notamment souligné Olaf Scholz.

Photo célébrissime: le chef de l'Etat soviétique et chef du parti Mikhaïl Gorbatchev (à gauche) est accueilli avec le traditionnel baiser fraternel par le chef du conseil d'état Erich Honecker après son arrivée pour les célébrations du 40e anniversaire de l'état de la RDA le 8 octobre 1989 à Berlin-Est.
Photo célébrissime: le chef de l'Etat soviétique et chef du parti Mikhaïl Gorbatchev (à gauche) est accueilli avec le traditionnel baiser fraternel par le chef du conseil d'état Erich Honecker après son arrivée pour les célébrations du 40e anniversaire de l'état de la RDA le 8 octobre 1989 à Berlin-Est.
KEYSTONE

L'émotion, voire l'emphase, des réactions occidentales contrastent avec la sobriété du président russe Vladimir Poutine qui a exprimé «ses profondes condoléances» et «enverra (mercredi) dans la matinée un télégramme de condoléances à la famille et aux proches» de l'ancien dirigeant, selon le porte-parole du Kremlin.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a salué mercredi la mémoire du dernier dirigeant soviétique: «Il est mort à une époque où non seulement la démocratie a échoué en Russie, mais où la Russie et le président russe (Vladimir) Poutine ont creusé de nouveaux fossés en Europe et ont lancé une terrible guerre contre un pays voisin, l'Ukraine», a-t-il déclaré à la presse, rendant hommage à M. Gorbatchev, qualifié de «réformateur courageux».

«La Suisse se joint au monde entier pour pleurer un homme de paix», a tweeté mercredi matin le président de la Confédération Ignazio Cassis. Il a rendu hommage au dernier dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, qui a «changé le cours du 20e siècle». «On se souviendra de lui comme d'un dirigeant global qui représentait la liberté et l'espoir – deux valeurs dont le monde a crucialement besoin aujourd'hui», a poursuivi M. Cassis.

Dans un communiqué, le président américain Joe Biden a salué en Mikhaïl Gorbatchev un «leader rare». Ses actes furent ceux d'un dirigeant ayant assez d'«imagination pour voir qu'un autre avenir était possible et le courage de risquer toute sa carrière pour y parvenir. Le résultat fut un monde plus sûr et davantage de liberté pour des millions de personnes», a dit M. Biden.

Pour le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres, «le monde a perdu un immense dirigeant mondial, engagé envers le multilatéralisme, et défenseur infatigable de la paix». Dans un communiqué, le chef de l'ONU a salué «un homme d'Etat unique qui a changé le cours de l'histoire» et fait «plus que n'importe qui pour provoquer de façon pacifique la fin de la Guerre froide».

«Dirigeant digne de confiance»

«J'ai toujours admiré le courage et l'intégrité dont il a fait preuve pour mettre fin à la Guerre froide», a également indiqué dans un tweet le Premier ministre britannique Boris Johnson. «A l'heure de l'agression de (Vladimir) Poutine en Ukraine, son engagement inlassable pour l'ouverture de la société soviétique reste un exemple pour nous tous», a-t-il insisté.

Pour Emmanuel Macron, Mikhaïl Gorbatchev était un «homme de paix dont les choix ont ouvert un chemin de liberté aux Russes. Son engagement pour la paix en Europe a changé notre histoire commune», a souligné le président français dans un tweet.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué sur Twitter «un dirigeant digne de confiance et respecté» qui «a joué un rôle crucial pour mettre fin à la guerre froide et faire tomber le rideau de fer. Il a ouvert la voie à une Europe libre», a-t-elle souligné.

Pour l'ancien président colombien et Nobel de la paix 2016, Juan Manuel Santos, Mikhaïl Gorbatchev – qui a lui-même reçu ce Nobel en 1990 – était «un champion de la paix». «Le monde a besoin de beaucoup plus de leaders comme lui», a-t-il écrit dans un tweet.

ATS