«Ça, c'est pas faux» François Hollande, une «machine à tromper» ? Ségolène Royal se paie la tête de son ex

AFP/blue News

19.1.2025

Si les socialistes ont «la clé» jusqu'à la prochaine présidentielle, comme l'estime François Hollande, les Insoumis ne veulent pas leur laisser le champ libre pour autant. Jean-Luc Mélenchon a ainsi dénoncé dimanche la «machine à tromper» que représente, pour lui, l'ancien président.

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Le PS, qui a choisi jeudi de ne pas censurer le gouvernement, contrairement au reste de la gauche, constitue désormais «le pôle central de l'Assemblée» et a «la clé jusqu'en 2027», s'est félicité l'ancien chef de l'Etat, grand partisan de la rupture avec LFI, dans un entretien à La Tribune dimanche.

Ségolène Royal intervient - avec humour - dans le débat

Les propos de Jean-Luc Mélenchon ont notamment été repris et validés avec humour sur X par Ségolène Royal, l'ex-compagne de François Hollande, avec lequel elle a été en couple pendant près de 30 ans. «Ça, c'est pas faux. C'est la bonne blague du jour», a ainsi posté l'ex-candidate à la présidence de la République. Pour rappel, le père de ses quatre enfants l'avait trompée avec Valérie Trierweiler.

Un vœu pieux, a balayé Jean-Luc Mélenchon sur RTL/Public Sénat. A ses yeux, François Hollande, redevenu député de Corrèze, souhaite se présenter en 2027 et dit donc «ce qu'il aimerait» qu'il se produise. Le tribun insoumis ne mâche pas ses mots à l'encontre de son rival socialiste, l'accusant d'être une «machine à tromper» qui a mené une négociation avec François Bayrou sur la non-censure, en parallèle de celle menée par le patron du PS, Olivier Faure.

La formation de gauche radicale réclame le départ d'Emmanuel Macron et espère multiplier les censures des Premiers ministres qu'il nommerait, après celle de Michel Barnier en décembre.

Mais Olivier Faure a décidé d'engager une négociation avec François Bayrou au cours de laquelle ce dernier a consenti à rouvrir une discussion sur la très décriée réforme des retraites de 2023 et à revenir sur des mesures telles que le déremboursement de médicaments ou la suppression de 4.000 postes d'enseignants.

Le PS s'est «fait acheter» et a «sauvé la tête de François Bayrou», a dénoncé, à l'autre bout du spectre politique, le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, dont la formation n'a toutefois pas voté la censure cette semaine. «Tout cela participe d'une chose, la constitution d'un bloc central dans lequel les socialistes vont finir par trouver leur place», a-t-il ajouté sur LCI.

Conséquence directe au sein du Nouveau Front populaire: le parti à la rose n'est «plus un partenaire», mais un simple «allié de circonstance», selon Jean-Luc Mélenchon.

Dernière chance avec le budget ?

Clémence Guetté, vice-présidente LFI de l'Assemblée nationale, a semblé laisser aux socialistes une dernière chance en rappelant «l'échéance» que représentera le vote du budget en février.

«Nous déposerons une motion de censure dans 15 jours pour le budget. Nous verrons bien ce qui se passera (...) S'ils ne la votent pas, nous en tirerons toutes les conséquences nécessaires», a-t-elle prévenu sur France 3.

Parmi les mesures de rétorsion possibles, les Insoumis envisagent de présenter des candidats aux prochaines élections législatives face aux députés socialistes sortants n'ayant pas voté la chute du gouvernement. «Ce n'est pas une menace, c'est une question de loyauté envers nos électeurs», a assuré Clémence Guetté.

Et tant pis si cela faisait courir à LFI le risque d'être isolé du reste de la gauche. «Nous n'avons pas peur de la solitude, nous avons déjà été seuls contre tout le monde», a rappelé Jean-Luc Mélenchon.

Au PS également, la sortie de François Hollande a fait grincer des dents, notamment parmi les partisans d'Olivier Faure. «La non-censure n'est pas acquise et l'union de la gauche reste notre boussole pour 2027», a tonné le député Laurent Baumel, ancien «frondeur» de l'époque Hollande.

«François Hollande ne représente pas l'avenir du PS», a ajouté Iñaki Echaniz, un des huit députés socialistes sur 66 à avoir voté la censure cette semaine. «Ça n'est pas François Hollande qui dicte la stratégie du Parti socialiste», a taclé pour sa part la porte-parole du parti et eurodéputée Chloé Ridel.

De son côté, Raphaël Glucksmann, qui partage avec l'ancien chef de l'Etat une volonté d'affirmation de la social-démocratie, a appelé la gauche «pro-européenne» à «assumer le rapport de force» avec Jean-Luc Mélenchon. «N'ayez pas peur, il ne peut pas nous détruire», a-t-il déclaré sur France Inter.


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