Etats-Unis La Colombie envoie un avion pour rapatrier des expulsés

ATS

28.1.2025 - 06:46

La Colombie a annoncé lundi le décollage d'un avion militaire vers la ville américaine de San Diego (ouest) afin de rapatrier 110 Colombiens expulsés par les Etats-Unis, au lendemain d'un bras de fer à ce sujet entre les deux pays.

Des personnes se tiennent devant l'ambassade des États-Unis à Bogota, en Colombie, où les demandeurs de visa ont été informés que leurs rendez-vous étaient annulés en raison du refus du président colombien Gustavo Petro d'accepter les vols de rapatriement des citoyens colombiens depuis les États-Unis, lundi 27 janvier 2025. (AP Photo/Fernando Vergara)
Des personnes se tiennent devant l'ambassade des États-Unis à Bogota, en Colombie, où les demandeurs de visa ont été informés que leurs rendez-vous étaient annulés en raison du refus du président colombien Gustavo Petro d'accepter les vols de rapatriement des citoyens colombiens depuis les États-Unis, lundi 27 janvier 2025. (AP Photo/Fernando Vergara)
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«Le gouvernement national a mis à disposition un avion de l'armée de l'air colombienne pour ramener chez eux 110 compatriotes expulsés des États-Unis», a déclaré le ministère colombien des Affaires étrangères dans un communiqué lundi après-midi.

Des fonctionnaires de l'Immigration et du ministère des Affaires étrangères, ainsi que du personnel médical, ont pris place à bord de l'avion, parti de l'aéroport El Dorado à Bogota, «afin de garantir le respect des droits des citoyens et de surveiller leur état de santé si nécessaire». Le ministère a ajouté qu'"un autre avion devrait partir dans les prochains jours avec le même objectif».

Escalade de tensions

Le président américain Donald Trump avait annoncé dimanche une série de sanctions contre la Colombie, avant de faire marche arrière, dans une spectaculaire escalade de tensions après la décision de Bogota de refouler des avions militaires transportant des immigrés expulsés par les Etats-Unis en raison d'inquiétudes pour leur «dignité».

Dimanche soir, Bogota a finalement déclaré que «l'impasse» avec les Etats-Unis était «surmontée» et Washington a levé sa menace d'imposer des droits de douane de 25% sur tous les biens colombiens entrant aux Etats-Unis, qui devaient être portés à 50% dans une semaine.

Washington a assuré que le gouvernement colombien avait accepté toutes ses conditions, «y compris l'acceptation sans restriction de tous les étrangers illégaux de Colombie renvoyés des Etats-Unis, y compris à bord d'avions militaires américains, sans limitation ni délai».

«Nous étions au bord d'une situation très critique», a reconnu lundi l'ambassadeur colombien à Washington, Daniel Garcia Peña, en expliquant qu'il y avait eu dimanche «des moments un peu tendus des deux côtés, mais (que) le canal de communication est toujours resté ouvert».

Visas

Les sanctions américaines relatives à la délivrance de visas doivent en revanche être maintenues «jusqu'à ce que le premier vol d'expulsés colombiens soit arrivé avec succès», selon Washington.

Lundi matin, devant l'ambassade des Etats-Unis à Bogota, des dizaines de personnes faisaient la queue pour demander des informations sur leurs rendez-vous pour obtenir un visa, annulés la veille pour certains. «Je ne sais pas quoi faire, je suis angoissée», a déclaré à l'AFP Milena Gonzalez, une femme au foyer de 53 ans.

Cristian Espinal, un étudiant venu de Medellin après l'annulation de son rendez-vous de visa, s'est dit frustré par le comportement «précipité et imprudent» de Gustavo Petro.

Guatemala, Brésil, Mexique

Donald Trump a promis de lancer «le plus grand programme d'expulsions de l'histoire américaine», et la Maison Blanche s'est targuée la semaine dernière de l'arrestation de centaines de «migrants criminels illégaux», soulignant qu'ils avaient été expulsés par avions militaires plutôt que civils, comme c'était le cas précédemment.

Depuis son investiture le 20 janvier, les Etats-Unis n'avaient pas encore effectué d'expulsions vers la Colombie, mais l'ont déjà fait vers le Guatemala, le Brésil et le Mexique.

Le Brésil a exigé samedi des explications à Washington pour le «traitement dégradant» de migrants illégaux brésiliens expulsés par les Etats-Unis.

Le Mexique a indiqué lundi avoir accueilli 4000 migrants expulsés des Etats-Unis depuis l'investiture et ne pas avoir noté de «hausse substantielle» par rapport aux 190'000 Mexicains expulsés des Etats-Unis entre janvier et novembre 2024 (environ 17'000 par mois).

ATS