Etats-Unis Deux semaines pour convaincre: Trump et Harris au pas de charge

ATS

22.10.2024 - 22:19

Kamala Harris en interview, Donald Trump avec des électeurs latinos: les candidats à la Maison Blanche continuent au pas de charge mardi, à deux semaines jour pour jour d'une élection aussi indécise que trépidante.

De récentes enquêtes d'opinion semblent donner un léger avantage à Donald Trump, qui mène à 78 ans sa troisième campagne présidentielle consécutive.
De récentes enquêtes d'opinion semblent donner un léger avantage à Donald Trump, qui mène à 78 ans sa troisième campagne présidentielle consécutive.
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SDA / Keystone-ATS

L'ancien président républicain, condamné au pénal fin mai, réussira-t-il l'un des plus grands «come back» de l'histoire politique américaine le 5 novembre? La vice-présidente démocrate, en campagne depuis trois mois seulement, deviendra-t-elle la première femme à diriger la première puissance mondiale?

Qu'importe son résultat, l'élection présidentielle américaine sera historique. D'autant plus que, à 14 jours du scrutin, aucun vainqueur évident ne se démarque. Mais l'engouement semble présent: plus de 19 millions d'Américains ont déjà voté par courrier ou en personne, selon l'organisation indépendante Elections Project, soit près de 12% de la participation totale de 2020.

Dans une bibliothèque de Madison, la capitale du Wisconsin, de longues files d'attente se sont formées au premier jour du vote anticipé dans cet Etat. Attendant son tour, Brad Hines, policier à la retraite de 73 ans, a expliqué à l'AFP qu'il voulait voter tôt parce qu'il considérait cette élection comme «importante» pour l'état de la «démocratie».

Dawn Lauderdale, technicienne en radiologie de 65 ans, s'est aussi présentée mardi pour voter mais a rebroussé chemin en voyant la foule. Mais elle reviendra pour voter pour Kamala Harris, le choix de la «raison», car elle s'inquiète pour les droits des femmes.

L'immigration «plus gros problème»

De récentes enquêtes d'opinion semblent donner un léger avantage à Donald Trump, qui mène à 78 ans sa troisième campagne présidentielle consécutive. Mais cette avance se situe systématiquement dans la marge d'erreur. Difficile d'en tirer des conclusions.

Le candidat républicain, qui envenime chaque jour un peu plus sa rhétorique contre les migrants, a qualifié mardi la frontière de «plus gros problème», lors d'une table ronde avec des électeurs latinos depuis l'une de ses propriétés en Floride.

Ensuite, il n'a pas hésité à expliquer que l'administration Biden faisait voler «de beaux et gros Boeing avec des centaines de milliers d'immigrés clandestins», ce qui est faux. Tout comme lorsqu'il a prétendu que «tous les sondages» le placent en tête parmi les électeurs hispaniques des Etats clé.

Même les Latino-Américains penchent moins fortement en faveur des démocrates qu'auparavant. Le candidat s'envolera ensuite pour la Caroline du Nord, où il faisait déjà campagne lundi, pour un événement axé sur l'économie. Mais le républicain n'hésite pas à abandonner régulièrement son prompteur pour des remarques décalées voire franchement décousues.

Une marée de partisans à la casquette rouge continue d'affluer à ses rassemblements, foncièrement convaincus que leur champion, premier ancien président américain condamné au pénal, est victime d'une persécution politique. Ou bien que les démocrates sont responsables des menaces qui le visent, à commencer par les deux tentatives d'assassinat contre lui.

Harris parle d'avortement au Texas

Kamala Harris, qui souffre d'un déficit de notoriété évident face à son rival républicain, déverse des centaines de millions de dollars dans la campagne pour tenter de prendre l'ascendant dans la course à la Maison blanche.

La démocrate, après avoir visé l'électorat noir et les conservateurs modérés, fait campagne pour le vote des Latino-Américains. «Donald Trump a manqué de respect et insulté les hommes latinos et leurs communautés. En tant que présidente, j'investirai pour eux», a-t-elle écrit sur X, en énumérant des éléments de son programme qui favoriserait les hommes latinos.

Mardi, en plus d'un entretien avec NBC, elle enregistre une interview avec la chaîne hispanophone Telemundo, qui sera diffusée mercredi. Et la vice-présidente a annoncé pour vendredi une visite, hors des sentiers battus, au Texas, un bastion républicain où elle parlera d'avortement. L'ancien président Barack Obama enchaînera lui les meetings dans le Wisconsin et le Michigan, deux des sept Etats les plus disputés de cette élection.

L'ancien président américain sera introduit sur scène par le rappeur Eminem, qui a grandi dans le Michigan, à Detroit, une nouvelle star qui affiche son soutien à Kamala Harris. Comme en 2016 et en 2020, quelques dizaines de milliers de voix dans une poignée d'Etats devraient permettre de savoir qui de l'ancienne procureure ou du milliardaire engrangera les 270 grands électeurs synonymes de victoire.

ATS