Procès des viols de Mazan «Aujourd'hui, il ne sera pas là, sauf s'il est extrait de force»

Marjorie Kublun

16.9.2024

Toujours souffrant, Dominique Pelicot, l'accusé principal au procès des viols de Mazan, «ne sera pas là» ce lundi pour la poursuite du procès devant la cour criminelle de Vaucluse, a indiqué à l'AFP son avocate.

Une manifestante tient une pancarte «La honte doit changer de camp» lors d'une manifestation de soutien à Gisele Pelicot à Marseille, le 14 septembre 2024.
Une manifestante tient une pancarte «La honte doit changer de camp» lors d'une manifestation de soutien à Gisele Pelicot à Marseille, le 14 septembre 2024.
AFP

Marjorie Kublun

«Aujourd'hui, il ne sera pas là. Sauf s'il est extrait de force» de sa cellule, a affirmé Me Béatrice Zavarro avant que l'audience ne reprenne aux alentours de 09H00.

Sans exclure cette hypothèse, elle a indiqué que son client avait en tout cas «préparé une lettre» dans laquelle il indique souhaiter ne pas être extrait de sa cellule afin de se reposer. Il aurait selon son conseil, un caillot dans la vessie et un «début d'infection du rein».

S'il n'était pas présent lundi, le président de la cour pourrait à nouveau suspendre le procès pour quelques jours voire le surseoir à une date ultérieure.

M. Pelicot, accusé d'avoir pendant 10 ans drogué son épouse pour la violer et la faire violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet dans leur domicile conjugal du sud-est de la France (Mazan, Vaucluse), est jugé depuis le 2 septembre à Avignon.

«C'est lamentable ce qu'il se passe depuis huit jours!», a estimé Me Zavarro, estimant que son client, dispensé depuis mercredi pour raison de santé, n'avait pas reçu les soins adéquats jusqu'ici.

Dominique Pelicot aurait été extrait dimanche après-midi de sa cellule pour être examiné et faire des analyses sanguines.

«Mais c'est sûr qu'il veut toujours s'exprimer, il le fera», a précisé l'avocate.

Déjà dispensé lundi puis mardi de suivre les audiences en raison de douleurs intestinales, M. Pelicot était réapparu mercredi matin dans son box, visiblement très affaibli, les traits tirés et se tenant la tête dans les mains.

Le président de la cour l'avait alors une nouvelle fois dispensé de suivre les débats et avait exigé qu'une expertise médico-légale soit effectuée dans la journée pour prendre une décision quant à la suite de ce procès où il comparaît aux côtés de 50 autres accusés, la plupart pour viols aggravés sur son ex-épouse, entre 2011 et 2020.

dac/iw/ref