«Guanziroli au tribunal» Une femme de 79 ans meurt après une attaque: une relookeuse accusée

Les raisons de son geste demeurent, pour l’instant, obscures. Une conseillère mode a attaqué une dame âgée à un arrêt de bus. La retraitée a chuté et est décédée trois jours plus tard à l’hôpital. L’affaire est jugée ce lundi à Zurich.

Hildegard M.*, une retraitée âgée de 79 ans, souhaite se rendre en ville un matin de mai 2018 pour y faire quelques courses. Vers 9h40, elle attend le bus à l’arrêt des VBZ (les transports publics zurichois) à Zurich-Affoltern. Mais Hildegard M. ne parviendra pas à monter dans le bus.

Une jeune conseillère mode de 30 ans se tient en effet à côté d’elle à l’arrêt de bus. Et seulement quelques instants après leur première rencontre, c’est l’escalade de violence entre les deux femmes. La plus jeune pousse la vieille dame avec rage. L’acte d’accusation du ministère public zurichois indique que Hildegard M. a chuté la tête la première sur l’asphalte et que son visage et ses genoux ont frappé le sol. L’impact a été si violent que ses incisives supérieures ainsi que son bridge ont été cassés, apprend-on encore.

Alors que la femme de 79 ans gît à terre la bouche en sang, la conseillère mode prend la fuite. Hildegard M. est emmenée en ambulance à l’hôpital, mais son état de santé se détériore fortement au fil des jours suivants. Un communiqué de la Police cantonale de Zurich relatait à l’époque: «Une femme a été grièvement blessée à un arrêt des VBZ lors d’une altercation survenue à la Zehntenhausplatz, dans le 11e arrondissement. Âgée de 79 ans, elle est décédée trois jours plus tard à la suite de ses graves blessures».

Lésions corporelles graves plutôt qu’homicide

La police a finalement mis la main sur la suspecte après douze jours d’enquête et le lancement d’un appel à témoins. Sur demande du ministère public, la prévenue de 31 ans a été placée en détention pour des motifs de sûreté depuis son arrestation en juin 2018. Une décision motivée par des risques de fuite, de collusion, de passage à l’acte ou de récidive, en plus d’une sérieuse présomption de culpabilité. Le parquet n’a pas souhaité donner de détails concrets sur le motif de détention.

Un fait particulièrement intéressant de cette affaire réside dans l’accusation elle-même: l’accusée ne doit pas répondre d’homicide sur la retraitée, elle est uniquement jugée pour tentative de lésions corporelles graves. Comment est-ce donc possible? «Le lien de causalité entre la chute et le décès de la femme n’a pas pu être établi» selon les informations communiquées à «Bluewin» par le procureur en charge du dossier.

Deux ans et une mesure stationnaire

La causalité est un sujet dans la jurisprudence suisse qui suscite aujourd’hui encore de vifs débats. Il s’agit a priori du lien entre une cause et son effet. Concrètement, cela signifie que les autorités chargées de l'enquête n’ont pas été en mesure de prouver que l’intervention de la conseillère mode ait été fatale à la vieille dame. Et comme la cause du décès n’est par conséquent pas directement liée à l’affaire, le ministère public n’a pu faire d’autres déclarations.

L’auteur présumée n’est pas passé aux aveux. La femme, lourdement endettée depuis des années selon la Feuille officielle du canton de Berne, encourt cependant une peine d’emprisonnement. Une peine privative de liberté de deux ans ainsi qu’une mesure thérapeutique institutionnelle pour le traitement de troubles psychiques ont été requises.

* Nom connu de la rédaction

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