La moitié du Japon en alerte rougeUne bactérie «mangeuse de chair» se propage à toute vitesse
La Rédaction de blue News
22.3.2024
Les cas de syndromes de choc toxique streptococcique explosent au Japon depuis le début de l'année. Ce sont des formes sévères d’infections invasives à streptocoque A, mortelles dans un cas sur trois. Le rythme soutenu de la propagation préoccupe le pays, désormais en alerte rouge sur une grande partie du territoire.
La Rédaction de blue News
22.03.2024, 09:31
22.03.2024, 11:37
La Rédaction de blue News
L'inquiétude est de mise au Japon en raison de la rapide propagation d'une inquiétante bactérie. Des formes sévères d’infections invasives à streptocoque A, dont le taux de mortalité est élevé, ont été constatées.
941 cas avaient été comptabilisés sur toute l'année 2023 par l’Institut national des maladies contagieuses, alors que déjà 422 cas ont été recensés entre le 1er janvier et le 17 mars, rapporte le journal Le Monde. 27 des 47 départements de l’archipel sont désormais en alerte rouge.
Le streptocoque du groupe A, «qui a un fort potentiel épidémique», se transmet d’homme à homme, «par voie aérienne ou par contact direct ou indirect dans l’entourage de patients atteints de lésions cutanées, d’angines ou d’autres lésions des muqueuses», selon le Centre français de référence (CNR).
Mécanismes encore obscurs
La bactérie, dont le surnom imagé «mangeuse de chair» fait frémir, peut «induire une infection des tissus sous-cutanés et une fasciite nécrosante, du nom du fascia, le tissu qui recouvre les muscles. Puis survient une défaillance de plusieurs organes avec notamment une insuffisance rénale aiguë, un syndrome de détresse respiratoire elle aussi aiguë et une coagulation intravasculaire disséminée, anomalie de la coagulation pouvant se traduire par des hémorragies et des thromboses», détaillent nos confrères du Monde.
Quant au CNR, il précise: «Ces infections invasives surviennent sur des personnes de tout âge, sans facteur prédisposant. Elles peuvent s'accompagner d'un syndrome de choc toxique mortel dans plus de 40% des cas, malgré la prise en charge en réanimation et l'antibiothérapie».
«Il existe encore de nombreux facteurs inconnus concernant les mécanismes à l’origine des formes fulminantes (sévères et soudaines) de streptocoque, et nous n’en sommes pas au stade où nous pouvons les expliquer», a commenté l’Institut national des maladies infectieuses (NIAID) du Japon.
Laisser-aller après le Covid?
Si les causes de la propagation de cette maladie infectieuse ne sont pas claires à ce stade, la piste d'un relâchement des gestes-barrière après la pandémie de Covid pourrait être une explication, selon les autorités japonaises. Les bons réflexes d'hygiène, comme le lavage des mains et le port du masque, sont ainsi rappelés à la population.
Interrogé par Actu, Antoine Flahaut, professeur de santé publique et épidémiologiste à l’Université de Genève relativise néanmoins: «Le streptocoque A existe depuis la nuit des temps et les épidémies que l’on peut observer çà et là, comme actuellement au Japon, n’ont rien d’exceptionnel», assure le spécialiste.