Un enfant de cinq ans circulant à bord d'une voiture conduite par son père samedi soir près de Rennes a été grièvement blessé par balles à la tête, lors d'une course-poursuite quelques heures après une fusillade sur fond de trafic de drogue dans la capitale bretonne, a annoncé dimanche le parquet.
«Un enfant de 5 ans a été victime d'un tir d'arme à feu (...) et a été touché par deux projectiles à la tête» à Pacé, au nord-ouest de Rennes, a indiqué dimanche le procureur de la République de Rennes adjoint, Jean-Marie Blin.
«Il est actuellement hospitalisé et le pronostic vital est engagé», a-t-il déclaré dans un communiqué, confirmant des informations du quotidien régional Ouest-France.
L'enfant «se trouvait dans la voiture de son père qui venait du quartier de Maurepas (à Rennes, NDLR) où avaient eu lieu (samedi matin) des tirs d'arme à feu en rafale et où avait été vu circuler un groupe d'hommes cagoulés dont l'un était porteur d'une arme à feu de type fusil-mitrailleur», a-t-il ajouté.
Un père bien connu des services de justice
Selon une source proche du dossier, le père est bien connu des services de justice pour trafic de drogue.
Le père, qui emmenait l'enfant «chez sa mère qui demeure à Vezin-le-Coquet» près de Rennes, a déclaré «avoir été poursuivi par un véhicule et avoir fait demi-tour à hauteur de Pacé», selon le magistrat.
«Il aurait senti une secousse avant de découvrir son enfant blessé», a précisé M. Blin.
Une enquête pour tentative de meurtre sur mineur de 15 ans a été confiée à la gendarmerie, selon le magistrat.
Fusillade en plein jour
Samedi, vers 10H00, près de l'arrêt de métro Gros Chêne, «des tirs en rafale ont été entendus dans le quartier de Maurepas», avait indiqué le procureur-adjoint dans un communiqué précédent.
«Un groupe de personnes cagoulées dont l'une était armée d'un fusil se déplaçait dans ce quartier», avait-il affirmé.
Cette situation avait entraîné l'intervention du RAID, avec à la clé «une vingtaine interpellations qui n'ont donné lieu qu'à des contrôles d'identité à l'exception d'une personne placée en garde à vue», a précisé le magistrat.
Des photos diffusées par des médias locaux montraient une dizaine d'hommes habillés de noir fouillés par des membres du Raid, à quelques pas de la sortie du métro.
«Dans le même quartier, un autre homme a été retrouvé blessé, victime de coups portés à mains nues, et est actuellement hospitalisé», a affirmé le procureur-adjoint, sans tracer de lien entre cette agression et la fusillade.
«Guerre de territoire»
Depuis plusieurs mois, des fusillades éclatent régulièrement dans certains quartiers de Rennes, à Maurepas dans le nord de la capitale bretonne, où sont implantés plusieurs points de deal.
Deux fusillades ont ainsi eu lieu les 23 et 30 septembre à Maurepas et une autre dans le quartier de Bréquigny (sud) le 24 septembre.
Un homme avait été grièvement blessé par balle dans la nuit du 5 au 6 octobre, dans le centre-ville de Rennes.
La maire de Rennes Nathalie Appéré (PS) avait alors alerté dans un communiqué sur une «guerre de territoire entre narcotrafiquants au Gros-Chêne», évoquant «une escalade de la violence particulièrement inquiétante».