Procès à Lausanne Temesta dans la bière: son rendez-vous Tinder aurait pu très mal tourner

Valérie Passello

7.11.2024

Un homme était jugé mercredi à Lausanne pour tentative de contrainte sexuelle et de viol, rapporte le «24 Heures». Lors d'un rendez-vous Tinder, sa victime a trouvé un résidu de tranquillisant dans son verre. 

Au moment de boire son verre, la femme s'est retrouvée avec un résidu de cachet de Temesta collé à la lèvre. (image d'illustration)
Au moment de boire son verre, la femme s'est retrouvée avec un résidu de cachet de Temesta collé à la lèvre. (image d'illustration)
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Valérie Passello

Le récit que fait «24 Heures» d'une rencontre qui aurait pu très mal tourner dans la nuit lausannoise, revêt un caractère hélas tristement banal. Mais la victime a eu de la chance dans son malheur. Au moment de boire sa bière -commandée par l'homme pendant qu'elle était aux toilettes- la femme s'est retrouvée avec un résidu de cachet de Temesta collé à la lèvre. 

Cette mère de famille fraîchement divorcée a ainsi pu alerter le personnel du bar et la police est intervenue à temps pour mettre la main sur le suspect. 

Désormais, c'est à la barre des accusés que se retrouve l'individu. Et son profil est «inquiétant», relèvent nos confrères du quotidien vaudois. L'homme a déjà été condamné pour «contrainte sexuelle et lésions corporelles» en 2009, puis pour «contrainte sexuelle et viol» en 2013: dans ce cas, la soumission chimique n'a pas pu être prouvée, malgré des indices allant dans ce sens. 

Celui qui avait attiré sa proie via un profil mensonger sur l'application de rencontre «conteste l'entier de l'accusation», relate encore «24 Heures». Il prétend qu'il devait lui-même prendre le cachet de tranquillisant. Quant à la recherche «Best sex drugs for female» effectuée sur internet deux jours avant les faits, il n'en serait pas l'auteur.

Soumission chimique: la pointe de l'iceberg?

Le phénomène de soumission chimique fait beaucoup parler de lui actuellement avec l'affaire des viols de Mazan.

Si l'affaire Pelicot revêt un caractère exceptionnel, les cas de substances chimiques administrées à l'insu de victimes afin de profiter ensuite de leur vulnérabilité ne sont pas rares. Mais ils sont difficilement décelables.

Et les drogues utilisées s'obtiennent sans peine, estimait récemment sur RTS Marc Augsburger, en charge de l'Unité de toxicologie et de chimie forensiques au Centre universitaire romand de médecine légale: «On banalise l'utilisation des benzodiazépines: ce type de médicaments – qui sont bénéfiques si bien utilisés – sont prescrits trop facilement. Cela fait des années que notre milieu affirme qu'il y a des mésusages et des risques de dépendance. Ces substances ne sont pas anodines.»

Conscient du problème, le Service des urgences du CHUV a mis en place un protocole spécifique de prise en charge pour les personnes qui craignent d’être victime de soumission chimique, portant de manière large sur plusieurs substances. En cas de suspicion, des recherches de toxiques, notamment de GHB, sont effectuées en prélevant du sang et des urines dans les plus brefs délais.

Dans le cas décrit par nos confrères, «des traces de Temesta et de cocaïne» ont finalement été décelés dans l'échantillon de bière.

Si la victime s'en est sortie sans agression, les séquelles psychologiques sont par contre bien présentes: «La joie de vivre de cette jeune mère s’est éteinte ce soir-là», écrit «24 Heures».

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