Rencontre avec un détective privé «Souvent, je crois que j'ai été démasqué... mais non!»

Valérie Passello

1.1.2025

blue News a rencontré un détective privé actif en Suisse romande. Dans ce dernier épisode de notre feuilleton, il décrit certaines situations épineuses dans lesquelles il lui est arrivé de se retrouver et comment il s'en est tiré.

Montrer sa plaque de détective permet à Stéphane mignon de se tirer de situations parfois délicates.
Montrer sa plaque de détective permet à Stéphane mignon de se tirer de situations parfois délicates.
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Valérie Passello

Être détective privé, c'est aussi connaître les lois et savoir ce que l'on a le droit de faire ou non dans le cadre de son activité. «On ne fait pas du tout partie de la police -même si certains collègues sont d'anciens policiers- on doit assumer nos erreurs», explique Stéphane Mignon. Par exemple, si un un détective privé doit commettre un excès de vitesse parce qu'il ne veut pas perdre la trace de la personne qu'il est en train de suivre, il devra payer son amende, comme tout le monde.

Et parfois, ses investigations mettent notre enquêteur dans des situations cocasses. «J'ai été mandaté par une personne qui avait pris une voiture de sport en leasing pour un proche et qui voulait la récupérer. Ça m'a un peu stressé, car je n'avais jamais conduit un tel engin, mais je me suis exécuté», relate-t-il.

Or, il se trouve que, contrairement aux infos reçues, le proche en question avait payé toutes ses mensualités. Ce dernier a donc porté plainte pour le vol de «son» auto. «Je me suis fait arrêter par la police et j'ai tout de suite compris. Je leur ai dit: 'C'est pour la voiture?'», sourit notre détective, qui a aussitôt restitué le véhicule à qui de droit.

«Ils tombent des nues»

Que ce soit pour la recherche de personnes, la surveillance d'un parent dans des affaires de droit de garde ou pour une enquête de bonne moeurs, il faut régulièrement effectuer des heures de planque. Le détective privé relève: «Souvent, je dirais dans 50% de mes mandats, je crois que j'ai été démasqué... mais non! Quand les gens apprennent qu'ils ont été suivis, ils tombent des nues». 

Si la personne concernée ne s'aperçoit pas qu'elle fait l'objet d'une filature, il arrive que d'autres, par contre, remarquent la présence du détective. Notamment dans les petits villages ou les lieux habituellement déserts.

«On n'est pas invincible, certains percutent. Il y a toujours des gens qui observent ce qui se passe dans leur quartier. Alors ils peuvent venir nous demander ce qu'on fait là, ou nous envoyer la police. Dans tous les cas, j'ai mon badge de détective. Je le présente et cela me permet de me justifier», dit Stéphane Mignon.

Il nous montre l'objet, qui n'est pas sans rappeler ce que l'on voit dans les films américains. Sur la plaque, on peut lire: «Switzerland - Détective privé - Investigator - Ehmittlungsdienst (Service de renseignements) - Privatdetektiv». C'est on ne peut plus clair.

Mais s'est-il déjà senti en danger? Le détective répond: «Pas vraiment. Mais un jour, une filature m'a emmené dans un petit village français que je ne connaissais pas et je me suis retrouvé seul face à un réseau de trafiquants de drogue. Disons que ça fait réfléchir aux enquêtes que l'on va accepter ou refuser à l'avenir.»