Kidnapping et demande de rançon Sept inculpations pour l'enlèvement d'un entrepreneur en France

ATS

25.1.2025 - 12:59

Un couple enlevé, une demande de rançon en cryptomonnaie et un doigt coupé: six hommes et une femme ont été mis en examen vendredi à Paris pour le rapt et la séquestration du cofondateur d'une société spécialisée dans les cryptoactifs et de sa compagne. Ils ont été incarcérés.

Le couple a été kidnappé au petit matin mardi à son domicile. L'alerte avait été donnée par le cofondateur de l'entreprise, qui avait reçu une vidéo d'un doigt mutilé de David Balland, 36 ans, accompagnée d'une importante demande de rançon en cryptomonnaie (image d'illustration).
Le couple a été kidnappé au petit matin mardi à son domicile. L'alerte avait été donnée par le cofondateur de l'entreprise, qui avait reçu une vidéo d'un doigt mutilé de David Balland, 36 ans, accompagnée d'une importante demande de rançon en cryptomonnaie (image d'illustration).
Getty Images/iStockphoto

Keystone-SDA

L'enquête porte notamment sur les charges d'arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire avec torture ou acte de barbarie et pour obtenir l'exécution d'un ordre ou d'une condition en bande organisée, a indiqué samedi le parquet de Paris et de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée.

Ces crimes font encourir la réclusion criminelle à perpétuité et un million d'euros d'amende, a-t-il précisé. Les sept personnes ont été placées en détention provisoire, conformément aux réquisitions, selon le parquet.

Cinq des suspects sont âgés de 20 à 25 ans, un sixième a 40 ans. Aucun détail n'a filtré sur le rôle imputé aux uns et aux autres. Leurs avocats n'ont pas souhaité s'exprimer.

Importante rançon exigée

Les sept suspects avaient été interpellés entre mardi et jeudi. Ils sont soupçonnés d'être impliqués dans l'enlèvement et la séquestration contre rançon de David Balland, cofondateur et ex-employé de la société Ledger, et de sa compagne.

Le couple a été kidnappé au petit matin mardi à son domicile à Méreau, près de Vierzon, dans le centre de la France. L'alerte avait été donnée par Eric Larchevêque, cofondateur de l'entreprise, qui avait reçu une vidéo d'un doigt mutilé de David Balland, 36 ans, accompagnée d'une importante demande de rançon en cryptomonnaie. Le montant exigé n'a pas été précisé.

«Une partie» de cette «rançon a été versée dans le cadre de la négociation» avec les forces de l'ordre, mais «la majorité des cryptomonnaies ont été saisies et gelées», avait précisé jeudi soir la procureure de Paris, Laure Beccuau.

Ligotée dans le coffre d'une voiture

David Balland a été libéré mercredi lors d'un assaut des forces de l'ordre, puis hospitalisé pour sa mutilation à une main. Les investigations ont ensuite permis de localiser un véhicule dans le coffre duquel sa compagne a été retrouvée «ligotée» jeudi.

Aucune information n'a été donnée sur l'éventualité d'un commanditaire encore non identifié, et possiblement à l'étranger. Au total, plus de 230 gendarmes ont été mobilisés.

Trois personnes, arrêtées jeudi à proximité du lieu de libération de la compagne de David Balland, ont été relâchées sans poursuite, aucun lien n'ayant été établi avec la procédure, selon le parquet.

Une «licorne»

Ledger est une «licorne» (startup qui a dépassé le milliard de dollars) française, fondée en 2014, leader mondial dans la conception de portefeuilles physiques de cryptomonnaies, permettant à chacun de gérer en direct ses propres cryptoactifs.

L'entreprise, valorisée à plus d'un milliard d'euros, a vendu plus de sept millions d'appareils dans plus 180 pays et en 10 langues. Elle sécurise 20% des actifs numériques mondiaux, et compte plus de 100 clients institutionnels.

Cette affaire présente des similitudes avec le rapt d'un homme de 56 ans, retrouvé début janvier dans le coffre d'une voiture près du Mans, à plusieurs centaines de kilomètres de chez lui dans l'Ain, en France voisine. Une demande de rançon avait été envoyée.

Selon plusieurs médias, il s'agissait du père d'un influenceur en cryptomonnaies basé à Dubaï, qui publie régulièrement des vidéos sur ses gains. A ce stade, le parquet de Paris ne fait pas de lien entre les deux affaires.