«Sauver Sarko»«Pas une ligne occulte» - Carla Bruni-Sarkozy fait volte-face
AFP
22.11.2024
Après l'avoir contesté, Carla Bruni-Sarkozy a finalement reconnu début juillet posséder un téléphone au cœur de l'enquête sur la rétractation de Ziad Takieddine de ses accusations de financement libyen de la campagne 2007 de son époux Nicolas Sarkozy, a appris l'AFP vendredi de source proche du dossier.
AFP
22.11.2024, 07:34
22.11.2024, 11:53
Gregoire Galley
Le 9 juillet, l'épouse de l'ex-chef de l’État (2007-2012) a été mise en examen par deux juges parisiens pour recel de subornation de témoin et association de malfaiteurs en vue d'une escroquerie au jugement en bande organisée.
Dans ce dossier judiciaire ouvert mi-2021, Nicolas Sarkozy a lui été mis en cause en octobre 2023, suspecté d'avoir avalisé des manœuvres pour obtenir fin 2020 une volte-face temporaire de Ziad Takieddine, principal témoin à charge dans cette affaire retentissante dont le volet principal sera jugé début 2025.
Au cœur des investigations, un téléphone surnommé «43 97», qui pourrait avoir servi au couple Sarkozy à échanger discrètement avec «Mimi» Marchand, ex-papesse de la presse people et ancienne amie de la mannequin. Devant les policiers en mai, la chanteuse de «Quelqu'un m'a dit» avait nié détenir cette ligne.
Mais le 9 juillet, selon ses déclarations aux juges dont l'AFP a eu connaissance vendredi, Carla Bruni-Sarkozy a fini par reconnaître avoir «utilisé ce téléphone par ellipse, parfois», assurant que ce n'était «pas une ligne occulte».
La mannequin de 56 ans a toutefois persisté à contester être l'autrice et la destinataire des SMS échangés avec Mimi Marchand qui semblent en lien avec cette opération dite «Sauver Sarko», et évoqué une «absolue coïncidence». Pour elle, tout cela vient de Mimi Marchand, qui «ment», qui «manipule» et pour qui elle nourrit désormais de «l'hostilité».
Sollicités par l'AFP, les avocats de Mme Bruni-Sarkozy, Me Paul Mallet et Benoît Martinez, ont répondu que cette ligne avait été ouverte «bien avant» l'opération objet de cette enquête et est «donc sans lien avec», d'autant qu'elle l'a «utilisée pour communiquer ponctuellement avec des proches, tout à fait étrangers à la procédure». L'avocat de Nicolas Sarkozy n'a pas répondu.
Également interrogée par l'AFP, Me Caroline Toby a indiqué que sa cliente Mimi Marchand «a pris connaissance avec étonnement des déclarations acerbes de Carla Bruni-Sarkozy à son endroit. Elle a toujours affirmé que ni elle ni son époux n'étaient impliqués de près ou de loin (dans les) faits reprochés. Elle ne comprend pas ce procès d'intention».