Cinq ans après le terrible incendie Notre-Dame, emblème de Paris, est enfin prête à rouvrir

ATS

10.11.2024 - 10:49

L'incendie qui l'avait ravagée avait consterné le monde entier. L'écroulement de sa flèche, sous les cris des badauds, sonnait la perte d'un joyau international. Cinq ans plus tard, Notre-Dame a toutefois retrouvé sa silhouette familière et l'emblème de Paris recevra ses premiers visiteurs le 7 décembre.

Cinq années d'un chantier titanesque, qui aura mobilisé 250 entreprises, des centaines d'artisans et coûté au total près de 700 millions d'euros – financés par 846 millions d'euros de dons ayant afflué de 150 pays -, ont permis de faire renaître Notre-Dame de ses cendres.
Cinq années d'un chantier titanesque, qui aura mobilisé 250 entreprises, des centaines d'artisans et coûté au total près de 700 millions d'euros – financés par 846 millions d'euros de dons ayant afflué de 150 pays -, ont permis de faire renaître Notre-Dame de ses cendres.
KEYSTONE

Le sentiment de perte paraissait infini face aux flammes qui dévoraient le 15 avril 2019 l'une des plus grandes cathédrales d'Occident, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.

La construction du bâtiment gothique aux impressionnantes gargouilles avait commencé au Moyen-Age. En l'état actuel des connaissances, la date retenue pour le début des travaux est 1163. Le chantier s'était étalé sur deux siècles, jusqu'en 1345.

Mais cinq années d'un chantier titanesque, qui aura mobilisé 250 entreprises, des centaines d'artisans et coûté au total près de 700 millions d'euros – financés par 846 millions d'euros de dons ayant afflué de 150 pays -, ont permis de faire renaître Notre-Dame de ses cendres.

Flèche reconstruite à l'identique

Symbole du renouveau de la cathédrale, la flèche, qui s'était effondrée sous les yeux médusés des Parisiens et de millions de téléspectateurs à travers le monde, s'élève de nouveau dans le ciel, identique à celle de l'architecte du XIXe siècle Eugène Viollet-le-Duc.

Si des grues trônent encore au-dessus du joyau parisien, qui conserve aussi des échafaudages par endroits, le chantier hors norme touche à sa fin, a confirmé à l'AFP l'établissement public qui le supervise.

Sur le parvis, les touristes, encore tenus à distance derrière des palissades surmontées de barbelés par endroits, se pressent quotidiennement pour tenter d'apercevoir les derniers travaux extérieurs, dont la pose d'un nouveau pavement de dalles de calcaire devant le grand portail principal.

Notre-Dame avait accueilli 12 millions de visiteurs en 2017. Le diocèse et l'établissement public s'attendent à en recevoir «14 à 15 millions» après la réouverture, ce qui s'accompagnera d'une nouvelle signalétique, d'un plan de circulation repensé et d'un système de réservation en ligne.

L'idée de faire payer l'entrée aux touristes avait été lancée en octobre par le gouvernement français, relançant le débat dans le pays sur le financement du patrimoine religieux.

Lorsque les visiteurs entreront dans la cathédrale, fidèles et visiteurs découvriront un axe central épuré, un tout nouveau mobilier liturgique minimaliste en bronze brun, un mur-reliquaire contemporain en bois de cèdre et pavés de verre formant une auréole et abritant la couronne d'épines du Christ, et une cathédrale lumineuse comme jamais, dont l'AFP a pu avoir un aperçu il y a quelques mois.

Les murs encrassés par l'incendie et le temps ont retrouvé la blondeur de leurs pierres. Les vitraux, qui n'ont pas été endommagés pendant l'incendie, ont été nettoyés et restaurés, révélant leurs couleurs éclatantes comme les décors peints des chapelles réalisés par Viollet-le-Duc qui tranchent avec le sol en damier noir et blanc.

Le public va aussi redécouvrir les grands «mays» restaurés, ces tableaux d'autel commandés chaque année à de grands artistes, entre 1630 et 1707 par la corporation des orfèvres qui les offrait à la cathédrale.

L'édifice, qui a retrouvé ses huit cloches, devait accueillir jeudi celle qui se trouvait au Stade de France pendant les Jeux de Paris.

Monument littéraire

Du côté de la cérémonie prévue pour la réouverture, à laquelle le pape François, un temps pressenti, n'assistera finalement pas, peu de détails ont jusqu'ici filtré.

L'archevêque de Paris, Laurent Ulrich, a ainsi annoncé que le président Emmanuel Macron prendrait la parole dans la cathédrale le 7 décembre et qu'elle comporterait un «éveil de l'orgue», qui a été «complètement démonté, nettoyé et remis en état de marche».

Une messe aura lieu le 8 décembre dans la cathédrale pour consacrer le nouvel autel. Elle sera suivie de plusieurs autres offices afin de remercier tous ceux qui ont contribué à la restauration de la cathédrale.

Une exceptionnelle nouvelle pour un monument entré dans la littérature. Sous la plume de l'écrivain Victor Hugo, Notre-Dame de Paris constituait un personnage à part entière entre Quasimodo, le sonneur bossu, Esmeralda la tentatrice gitane et le prêtre Frollo.

Le roman éponyme, paru en 1831, inspira ensuite Walt Disney pour un dessin animé avant de devenir une comédie musicale dans les années 1990 qui connut un énorme succès dans le monde francophone. Faisant un peu plus de Notre-Dame, emblème de Paris, un patrimoine partagé dans le monde entier.

ATS