Nouveau rebondissementScandale des immeubles «Sugus» à Zurich: cette lettre qui vient semer la «confusion»
sda/toko/trad
30.12.2024 - 19:00
Nouveau rebondissement pour les habitants des emblématiques immeubles «Sugus» à Zurich. Les résidents, toujours en quête d’un logement, ont reçu un nouvel avis de résiliation.
sda/toko/trad
30.12.2024, 19:00
30.12.2024, 19:24
SDA
Lundi, les locataires concernés ont reçu une nouvelle lettre recommandée, leur demandant de quitter leurs appartements non plus pour fin mars, mais pour fin septembre 2025.
La propriétaire des immeubles, situés entre la gare centrale de Zurich et celle de Hardbrücke, justifie ce report par l’arrestation récente du dirigeant de la gérance immobilière chargée du projet. Elle explique que cette situation complique la préparation de la rénovation complète prévue.
Désormais, la propriétaire administre elle-même les immeubles via sa propre société. Cela a conduit à une situation particulière: la lettre de résiliation a été signée deux fois, une première fois en son nom propre et une seconde au nom de son entreprise.
Des rénovations ambitieuses et un standing supérieur
Le projet de rénovation complète des trois immeubles est maintenu. La propriétaire annonce des modifications substantielles des plans des appartements, avec pour objectif un aménagement de standing supérieur. Ce report ne soulage pas les locataires, bien au contraire. Une habitante a confié à Keystone-SDA que cette nouvelle lettre avait semé la «confusion», car rien ne change au fait qu’ils devront partir.
La lettre évoque également la «Lex Koller», une loi en suspens limitant l’achat de biens immobiliers par des étrangers. Cette mention laisse les locataires perplexes. «Nous ne savons pas ce que cela signifie pour nous», déclare une résidente. En réponse, les locataires continuent de collaborer avec l’association des locataires pour défendre leurs intérêts.
«Cruel cadeau de Noël»
L’annonce initiale de ces congés avait provoqué une vive polémique en décembre dernier. Au conseil municipal de Zurich, les élus avaient dénoncé une «pure maximisation du profit» et qualifié l’annonce de «dérapage» ou encore de «cruel cadeau de Noël».
Plus de 1000 personnes ont participé à une manifestation spontanée de solidarité, et une pétition en ligne contre ces résiliations a déjà recueilli plus de 27’400 signatures.
Les résiliations de bail pour rénovations ne sont pas inhabituelles à Zurich. Une étude de la Banque cantonale de Zurich, publiée en novembre, indique que chaque année, plus de 250 immeubles collectifs et 2000 locataires sont concernés.
Un symbole de la crise du logement
Le cas des immeubles Sugus a pris une ampleur particulière, notamment en raison de leur statut symbolique. Ces immeubles colorés, situés le long des voies ferrées, avaient été construits par l’entrepreneur Leopold Bachmann, décédé en 2021, pour offrir des logements abordables aux familles. Aujourd’hui, les rénovations prévues par l’héritière visent à augmenter significativement les loyers, ce qui alimente les accusations de spéculation immobilière.
Les critiques sont renforcées par le fait que les six autres immeubles Sugus, identiques, appartenant à deux autres héritiers, ne font l’objet d’aucune rénovation. Les locataires dénoncent une logique d’«appât du gain» et une «spéculation» qui aggrave la crise du logement.