Grande-BretagneLe plus snob des politiques britanniques se met à la téléréalité
ATS
2.12.2024 - 07:54
Il est l'un des hommes politiques les plus controversés du Royaume-Uni, l'un des plus conservateurs, unique avec son accent snob et ses manières désuètes. A la surprise générale, Jacob Rees-Mogg, son épouse encore plus «posh» que lui, et leurs six enfants se lancent dans la téléréalité.
Keystone-SDA
02.12.2024, 07:54
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Les Rees-Mogg ont déjà été rebaptisés les «Kardashians britanniques». On est loin pourtant du bling-bling et du glamour de la célèbre famille américaine.
«Dans le Somerset, nous avons un manoir», proclame fièrement à l'écran Sixtus, un des cinq fils de Jacob et Helena, du haut de ses 6 ans. «Oui, nous avons un accent assez 'posh' (bon chic, bon genre)», dit en riant Mary, l'unique fille de la fratrie.
Jacob Rees-Mogg, élu au Parlement depuis 2010, a perdu son siège de député en juillet à l'issue d'élections législatives qui se sont terminées en débâcle pour les conservateurs.
Il a donc tout son temps pour faire la promotion de la série «Meet the Rees-Moggs» ("Rencontrez les Rees-Moggs"), diffusée sur Discovery à partir de lundi en cinq épisodes.
Le décor: le manoir familial du XVIIème siècle, dans la campagne anglaise, ainsi que la maison londonienne près de Westminster. Les portes sont grandes ouvertes aux caméras: on voit le crucifix au-dessus du lit conjugal, les employés repasser les caleçons de leur patron de 55 ans, astiquer les Bentley, tenter d'effacer les injures sur les panneaux électoraux ("crétin snob").
«J'espère seulement que nous ne passerons pas pour des gens complètement déconnectés de la réalité», lâche à l'avant-première l'épouse, Lady Helena, fille d'un poète aristocrate et d'une héritière d'une immense collection d'oeuvres d'art.
Mais pourquoi avoir accepté de se lancer dans cette aventure? Le couple a d'abord cru à un canular, puis s'est laissé convaincre. «J'ai dit tellement de choses, parfois stupides, par le passé, que je ne pouvais rien dire de particulier qui puisse améliorer ou aggraver la situation», explique Jacob Rees-Mogg, tiré à quatre épingles, avec sa célèbre raie sur le côté.
Anti-avortement
Dans le premier épisode, on voit cet excentrique qui semble tout droit sorti du XIXème siècle faire campagne et être copieusement insulté. «Merci pour votre soutien», lance-t-il sérieusement à ceux qui lui disent qu'ils voteront pour «n'importe qui sauf lui».
A l'avant-première, les éclats de rire retentissent dans la salle. Pourtant, le moins que l'on puisse dire est que Jacob Rees-Mogg est clivant, malgré toute la politesse et l'humour dont il sait faire preuve.
Il a été l'un des plus farouches défenseurs du Brexit, reste l'un des fans fidèles de Boris Johnson. Ce fervent catholique est anti-mariage gay, anti-avortement même en cas de viol. Il ne rate jamais une occasion d'attaquer la neutralité carbone.
Il n'est pas le premier politique britannique à se lancer dans la téléréalité. Il y a un an, Nigel Farage, le héraut du Brexit anti-système et anti-immigration, participait à l'émission «I'm A Celebrity... Get Me Out Of Here» ("Je suis une célébrité... sortez-moi de là").
Il a dû passer sa tête dans un camping-car rempli de serpents, manger de l'anus de vache et des testicules de chèvres. Mais sa performance semble avoir convaincu les électeurs. Il a élu député à Westminster en juillet pour la première fois, à la tête du parti d'extrême-droite Reform UK.
Un succès électoral qui semble inspirer Jacob Rees-Mogg. «J'aimerais me représenter. J'aime être député. (...) J'ai trouvé que c'était une chose très utile à faire», dit-il.
En attendant, il présente une émission politique sur la chaîne conservatrice GB News où ses déclarations font régulièrement polémique.
S'il y a une deuxième saison de «Meet the Rees-Moggs», acceptera-t-il de se mettre nu devant la caméra? est-il interrogé à l'avant-première. «Comme a dit un jour Margaret Thatcher: non, non, non, non, non!», répond-il en riant.