«Nous demandons une explication» Le meurtre d'un écolier japonais en Chine fait des vagues à Tokyo

ATS

20.9.2024 - 06:53

Le premier ministre japonais Fumio Kishida a exigé jeudi une «explication» de la Chine après le meurtre dans le sud du pays d'un enfant japonais. L'affaire a suscité de vives réactions à Tokyo, alors que Pékin parle d'un «cas isolé».

«Nous demanderons fermement à la Chine d'assurer la sécurité des citoyens japonais et d'empêcher que cela ne se reproduise», a déclaré Fumio Kishida. (archives)
«Nous demanderons fermement à la Chine d'assurer la sécurité des citoyens japonais et d'empêcher que cela ne se reproduise», a déclaré Fumio Kishida. (archives)
KEYSTONE

L'enfant de 10 ans est décédé jeudi à l'hôpital après avoir été poignardé la veille, sur le chemin de son école à Shenzhen (sud), par un homme de 44 ans qui a été arrêté, selon la police locale.

«Nous demandons instamment à la Chine de fournir une explication sur les faits», a déclaré M. Kishida. «Nous demanderons fermement à la Chine d'assurer la sécurité des citoyens japonais et d'empêcher que cela ne se reproduise», a-t-il ajouté.

Pékin a exprimé sa «tristesse» face à ce crime dont les motivations restent inconnues, mais a évoqué «un cas isolé» qui aurait pu se produire n'importe où. «Le garçon est de nationalité japonaise. L'un de ses parents est un citoyen japonais, l'autre un citoyen chinois», a indiqué un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères.

«Jour de l'humiliation»

«Au vu des éléments actuellement en notre possession, il s'agit d'un cas isolé. Des cas similaires peuvent se produire dans n'importe quel pays», a-t-il ajouté.

Dans la nuit de mercredi, avant le décès du garçon, le vice-ministre japonais des affaires étrangères, Masataka Okano, avait convoqué l'ambassadeur de Chine au Japon, Wu Jianghao, pour lui faire part de ses «graves inquiétudes». M. Okano y a «demandé instamment que la sécurité soit renforcée, notamment autour des écoles japonaises dans toute la Chine», selon le ministère japonais des affaires étrangères.

Les attaques physiques contre des citoyens étrangers de la part de Chinois sont rares en Chine, où les rues sont globalement sûres et la surveillance omniprésente. Mais en juin dernier, une mère japonaise et son enfant avaient été blessés lors d'une autre agression au couteau, près de Shanghaï, et une Chinoise de 55 ans avait été tuée en tentant de s'interposer.

Selon les médias japonais, mercredi marquait le 93e anniversaire de l'"incident de Moukden», un attentat contre une voie ferrée commis par les Japonais, qui avait servi de prétexte à Tokyo pour envahir la Mandchourie en 1931 et qui fut un prélude à la longue guerre sino-japonaise. Le 18 septembre est appelé «jour de l'humiliation» en République populaire de Chine.

ATS