Les Espagnols à bout Le rejet des touristes n'est pas le même pour tous les Européens

Relax

24.9.2024 - 15:32

(ETX Daily Up) – Alors que fleurissent de plus en plus de mesures pour limiter l'afflux touristique dans les destinations les plus prisées d'Europe, une étude s'est intéressée à l'avis des habitants. C'est en Espagne que le rejet semble le plus marqué. Des îles Canaries jusqu'à Barcelone, les manifestations pour dénoncer les effets du surtourisme se sont en effet multipliées depuis le printemps.

Cet été, les habitants de Barcelone ont manifesté contre les effets du surtourisme
Cet été, les habitants de Barcelone ont manifesté contre les effets du surtourisme
Josep LAGO / AFP

Souvenez-vous, l'été a commencé de cette façon à Barcelone: des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de la capitale catalane, brandissant des pancartes marquées «ça suffit» ou encore «les touristes hors de nos quartiers». Les habitants partageaient alors leur colère au moment où la mairie prenait une nouvelle décision pour limiter la présence touristique, à savoir mettre un terme au permis de louer un logement pour une courte durée d'ici 2029. A Barcelone, les montants des loyers ont en effet flambé de l'ordre de 68% en l'espace d'une décennie.

Destination numéro un dans le choix des vacanciers français qui partent à l'étranger au moment de la saison estivale, d'après le cabinet Protourisme, l'Espagne est aussi un incontournable dans nombre de classements qui donnent des idées de projets de séjour. C'était le cas du magazine Travel+Leisure il y a quelques mois. Un plébiscite qui n'est pas sans effet sur cette impression de trop-plein ressenti par les Espagnols. D'après une étude YouGov Surveys* qui vient d'être publiée, 32% d'Espagnols considèrent que leur pays accueille trop de touristes internationaux. Et dans une région comme celle de Barcelone, très prisée des vacanciers, la pression semble encore plus forte. 48% des Catalans partagent l'idée qu'il y a trop de visiteurs.

Si l'Espagne n'est pas la seule destination à succès d'Europe, le rejet des voyageurs est moindre en France ou en Italie. Première destination touristique mondiale, 44% des Français estiment que la densité de la population touristique est à peu près bonne. Et c'est le cas aussi de 39% d'Italiens. De façon générale, 28% d'Espagnols disent avoir une opinion négative des visiteurs étrangers, alors que cette proportion tombe à 16% chez les Français, 14% chez les Allemands, 13% chez les Britanniques et 11% chez les Italiens.

Logiquement, ce qui est pointé comme l'une des raisons d'attirer un (trop) grand nombre de touristes est mal vu par les Espagnols, en l'occurrence les locations à courte durée. 37% considèrent que celle-ci cause plus de tort qu'elle n'apporte de bénéfices au pays de Cervantes. Par comparaison, 51% des Italiens estiment qu'il y a davantage d'atouts à en retirer. Cette part monte jusqu'à 61% en Suède.

Nombre de mesures sont prises par les autorités locales pour tenter de limiter les effets du surtourisme. Certaines sont encouragées plus que d'autres par les habitants. Celle qui fait le plus consensus, c'est la réservation anticipée pour visiter une ville ou un monument. Le plébiscite se situe entre 57% et 76% selon les pays. De nombreux sites touristiques ont choisi de mettre en place cette logistique, que ce soit certaines calanques de Marseille, le Colorado provençal de Rustrel, le Panthéon à Rome. Il y a quelques jours, les autorités italiennes ont partagé leur intention de rendre aussi payant l'accès à la fontaine de Trévi. Un projet qui n'est pas vraiment au goût des Européens quand cela concerne une ville dont l'accès devient payant pour ceux qui n'y dorment pas, comme à Venise. Les Britanniques y sont le plus réfractaires.

*étude YouGov Surveys réalisée du 6 au 20 août 2024 auprès de 9 621 personnes dans 7 pays (France, Italie, Espagne, Allemagne, Grande-Bretagne, Suède, Danemark). Chaque échantillon est représentatif de la population nationale adulte, selon la méthode des quotas.

Relax