StocamineLa Cour des comptes prévient de risques graves
ATS
10.12.2024 - 12:13
Le confinement définitif des déchets toxiques du site de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin) doit être terminé en 2027 sous peine de conséquences économiques et environnementales «potentiellement graves», affirme la Cour des comptes dans un rapport publié mardi.
Keystone-SDA
10.12.2024, 12:13
10.12.2024, 13:33
ATS
Ce projet, qui consiste à confiner définitivement dans du béton 42'000 tonnes de déchets toxiques (cyanure, arsenic...) stockés dans une ancienne mine de potasse, ne cesse d'être retardé du fait de recours judiciaires et de l'opposition d'écologistes et d'élus locaux, qui craignent une pollution irréversible de la nappe phréatique d'Alsace, la plus importante d'Europe.
Le chantier du confinement définitif aurait dû commencer en 2020 pour s'achever en 2023, mais il n'a commencé qu'au printemps 2024 et n'est censé s'achever qu'en décembre 2027, pointe la Cour. Pour cette dernière, ce calendrier est à la merci de nouvelles décisions judiciaires défavorables ou d'accidents sur le chantier.
Un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg contre l'arrêté autorisant le démarrage des travaux doit encore être examiné dans les prochains mois. Les retards successifs ont déjà coûté à l'Etat 226 millions d'euros supplémentaires depuis 2013, calcule la Cour.
Affaissement des galeries
Et un prolongement des travaux au-delà de 2027 ferait peser des «risques de sécurité inacceptables pour les personnels», soutient encore la Cour des comptes, du fait de l'affaissement naturel des galeries de la mine.
«Un scenario où aucun responsable administratif et/ou aucun opérateur industriel n'accepterait de poursuivre un confinement devenu trop dangereux avec l'accumulation des retards aurait des implications politiques et environnementales graves et irréversibles», préviennent les magistrats.
L'option d'un déstockage, c'est-à-dire d'une extraction des déchets pour les mettre ailleurs, défendue par les opposants au projet, n'est plus guère possible, sauf à créer «des risques exceptionnels pour les personnels, les riverains et l'environnement», ajoute la Cour, pour qui l'option du confinement définitif des déchets fait l'objet d'un «consensus scientifique».
Ancienne mine de potasse reconvertie en site de stockage, Stocamine héberge, à 550 mètres de profondeur 42'000 tonnes de déchets toxiques censés être non inflammables. La question de leur devenir se pose depuis un incendie survenu dans la mine en 2002, qui avait nécessité plus de deux mois d'efforts pour être maîtrisé.