Hong Kong Hong Kong: première inculpation d'un manifestant

ATS

5.7.2019 - 10:51

Des experts ont passé au peigne fin le Parlement en quête d'empreintes digitales et d'ADN pour aider à retrouver ceux qui avaient pénétré dans les lieux et avaient notamment peint des slogans comme «HK n'est pas la Chine».
Des experts ont passé au peigne fin le Parlement en quête d'empreintes digitales et d'ADN pour aider à retrouver ceux qui avaient pénétré dans les lieux et avaient notamment peint des slogans comme «HK n'est pas la Chine».
Source: KEYSTONE/AP/JOHNSON LAI

Un artiste de rue de Hong Kong a été formellement accusé vendredi d'agression contre un policier et de dommages criminels. Il est ainsi devenu le 1er manifestant anti-gouvernemental inculpé depuis le début des protestations dans le territoire il y a près d'un mois.

Pun Ho-chiu, âgé de 31 ans et activiste connu surnommé «Painter» (peintre), a également été inculpé d'atteinte à l'ordre public. Maintenu en détention, il risque au total jusqu'à dix ans de prison.

Un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine continentale, dorénavant suspendu, a déclenché de gigantesques manifestations pacifiques dont la première s'est déroulée le 9 juin. Parallèlement, un noyau dur de jeunes contestataires a assiégé le quartier général de la police et envahi puis saccagé lundi le Parlement.

Les autorités soutenues par Pékin ont affiché leur volonté de pourchasser les responsables de cette contestation qui a plongé l'ex-colonie britannique dans une grave crise.

«Painter» comparaissait devant un tribunal pour sa participation présumée au blocage du quartier général de la police le 21 juin. Il s'est vu reprocher également des jets d'oeufs contre des policiers durant le blocage qui a duré six heures.

Parlement au peigne fin

Parallèlement, des experts ont passé au peigne fin le Parlement en quête d'empreintes digitales et d'ADN pour aider à retrouver ceux qui avaient pénétré dans les lieux et avaient notamment peint des slogans comme «HK n'est pas la Chine» ou accroché un drapeau de l'époque coloniale.

La police n'a pas encore publié de bilan du nombre de personnes arrêtées depuis le début des manifestations. Selon les médias locaux, plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées.

Défi pour Pékin

Cette contestation historique constitue le défi le plus sérieux à l'autorité de Pékin depuis la rétrocession de Hong Kong à la Chine en juillet 1997.

Aux termes de l'accord de rétrocession, Hong Kong bénéficie de libertés inconnues dans le reste de la Chine, en théorie jusqu'en 2047, en vertu du principe «un pays, deux systèmes».

Mais les Hongkongais s'inquiètent d'une érosion de leurs libertés par Pékin. Parti du rejet du texte sur les extraditions, le mouvement de protestation s'est élargi à une dénonciation généralisée de l'action d'un gouvernement auquel ils ne font plus confiance.

Plusieurs groupes estudiantins ont confirmé cette semaine avoir rejeté des approches gouvernementales pour des négociations à huis clos, demandant un dialogue public et une amnistie préalable des manifestants arrêtés.

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