«Un pays, deux systèmes»Que se passe-t-il à Hong Kong? Cinq questions et leurs réponses
De Philipp Dahm
4.7.2019
L'histoire de Hong Kong
Cette peinture de Rundle Watson montre la flotte britannique dirigée par le HMS Wellesley en 1841, en route de Hong Kong vers Xiamen. Londres a déclaré la guerre à Pékin deux ans plus tôt. Le premier objectif …
Photo: image libre de droits
… est d’obtenir un port franc à Hong Kong, une localité de 7000 habitants, dans la mesure où les Européens ne sont alors autorisés à commercer qu’à Canton – et ce, à des prix fixes et avec l’obligation de faire appel à des intermédiaires. La Grande-Bretagne…
Photo: Bluewin
… n’apprécie pas du tout cette situation – mais les Européens sont avant tout dérangés par l’interdiction de la vente d’opium qui leur permet de compenser le déficit commercial résultant de l’exportation de thé, de soie et de porcelaine. En 1842, l’île de Hong Kong tombe aux mains des Britanniques.
Photo: image libre de droits
Hong Kong en 1853: en 1861 et en 1898, les zones formant le territoire de Hong Kong tel que nous connaissons aujourd’hui sont rattachées. Les Nouveaux Territoires récemment englobés sont loués à la Couronne britannique pour une durée de 99 ans.
Photo: image libre de droits
La ville en 1865: sous la domination britannique, Hong Kong se développe à merveille et enregistre une forte croissance démographique. La marine apprécie également le port, transformé en base de sa flotte asiatique.
Photo: image libre de droits
Le port vers 1900: les protestations contre la domination britannique sont réprimées dans le sang – et les efforts de Pékin pour juguler l’épidémie d’opiomanie connaissent un sort similaire.
Photo: image libre de droits
Les autres pays européens n’ont rien à envier aux Britanniques: le Portugal détient la région voisine de Macao, l’Empire allemand tient un port à Tsingtao et la Russie contrôle Port-Arthur.
Photo: image libre de droits
Sacs de sable devant le parlement en 1941: les troupes britanniques et chinoises ne peuvent empêcher les Japonais…
Photo: Keystone
… de s’installer dans la ville et de l’occuper. Ce n’est que lors de la capitulation de Tokyo en août 1945 que le statu quo est rétabli. Deux ans plus tôt, Londres a promis à la Chine de dissoudre les «traités inégaux».
Photo: Keystone
Mais Winston Churchill rompt cette promesse et envoie une flotte qui arrive à Hong Kong à la fin du mois d’août 1945 et empêche les combattants clandestins chinois de prendre le contrôle de la ville. Sur cette photo, le bureau de poste construit en 1911.
Photo: Keystone
Hong Kong en 1954: suite à la victoire des communistes lors de la guerre civile chinoise en 1949, leurs adversaires fuient massivement vers Hong Kong. De nombreuses entreprises transfèrent leurs succursales de Shanghai vers la colonie de la Couronne britannique.
Photo: Keystone
Hong Kong connaît également un afflux de réfugiés au cours de la guerre du Vietnam.
Photo: Keystone
Le compte à rebours avant la rétrocession, en juin 1997: au début des années 1980, les Britanniques espèrent encore que la Chine ne voudra pas récupérer la ville. Le Parti communiste (PC) invente par la suite la formule «Un pays, deux systèmes».
Photo: Keystone
Cela signifie que Pékin accepte une autre forme d’Etat dans ses régions de Taïwan et Hong Kong. Sur cette photo, les Chinois franchissent la frontière le 30 juin 1997, avant la rétrocession.
Photo: Keystone
L’heure des au revoir: le passage de témoin, le 1er juillet 1997.
Photo: Keystone
Juges hongkongais en 2000 – la métropole conserve une certaine part de tradition britannique.
Photo: Keystone
Depuis le 1er juillet 1997, l’ancienne colonie de la Couronne est une zone économique spéciale…
Photo: Keystone
dotée de son propre système électoral, de sa propre monnaie et…
Photo: Keystone
… de ses propres lois.
Photo: Keystone
La réglementation spéciale est en vigueur jusqu’en 2047…
Photo: Keystone
… – à moins que la Chine ne modifie les règles du jeu d’ici là.
Photo: Keystone
L'histoire de Hong Kong
Cette peinture de Rundle Watson montre la flotte britannique dirigée par le HMS Wellesley en 1841, en route de Hong Kong vers Xiamen. Londres a déclaré la guerre à Pékin deux ans plus tôt. Le premier objectif …
Photo: image libre de droits
… est d’obtenir un port franc à Hong Kong, une localité de 7000 habitants, dans la mesure où les Européens ne sont alors autorisés à commercer qu’à Canton – et ce, à des prix fixes et avec l’obligation de faire appel à des intermédiaires. La Grande-Bretagne…
Photo: Bluewin
… n’apprécie pas du tout cette situation – mais les Européens sont avant tout dérangés par l’interdiction de la vente d’opium qui leur permet de compenser le déficit commercial résultant de l’exportation de thé, de soie et de porcelaine. En 1842, l’île de Hong Kong tombe aux mains des Britanniques.
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Hong Kong en 1853: en 1861 et en 1898, les zones formant le territoire de Hong Kong tel que nous connaissons aujourd’hui sont rattachées. Les Nouveaux Territoires récemment englobés sont loués à la Couronne britannique pour une durée de 99 ans.
Photo: image libre de droits
La ville en 1865: sous la domination britannique, Hong Kong se développe à merveille et enregistre une forte croissance démographique. La marine apprécie également le port, transformé en base de sa flotte asiatique.
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Le port vers 1900: les protestations contre la domination britannique sont réprimées dans le sang – et les efforts de Pékin pour juguler l’épidémie d’opiomanie connaissent un sort similaire.
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Les autres pays européens n’ont rien à envier aux Britanniques: le Portugal détient la région voisine de Macao, l’Empire allemand tient un port à Tsingtao et la Russie contrôle Port-Arthur.
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Sacs de sable devant le parlement en 1941: les troupes britanniques et chinoises ne peuvent empêcher les Japonais…
Photo: Keystone
… de s’installer dans la ville et de l’occuper. Ce n’est que lors de la capitulation de Tokyo en août 1945 que le statu quo est rétabli. Deux ans plus tôt, Londres a promis à la Chine de dissoudre les «traités inégaux».
Photo: Keystone
Mais Winston Churchill rompt cette promesse et envoie une flotte qui arrive à Hong Kong à la fin du mois d’août 1945 et empêche les combattants clandestins chinois de prendre le contrôle de la ville. Sur cette photo, le bureau de poste construit en 1911.
Photo: Keystone
Hong Kong en 1954: suite à la victoire des communistes lors de la guerre civile chinoise en 1949, leurs adversaires fuient massivement vers Hong Kong. De nombreuses entreprises transfèrent leurs succursales de Shanghai vers la colonie de la Couronne britannique.
Photo: Keystone
Hong Kong connaît également un afflux de réfugiés au cours de la guerre du Vietnam.
Photo: Keystone
Le compte à rebours avant la rétrocession, en juin 1997: au début des années 1980, les Britanniques espèrent encore que la Chine ne voudra pas récupérer la ville. Le Parti communiste (PC) invente par la suite la formule «Un pays, deux systèmes».
Photo: Keystone
Cela signifie que Pékin accepte une autre forme d’Etat dans ses régions de Taïwan et Hong Kong. Sur cette photo, les Chinois franchissent la frontière le 30 juin 1997, avant la rétrocession.
Photo: Keystone
L’heure des au revoir: le passage de témoin, le 1er juillet 1997.
Photo: Keystone
Juges hongkongais en 2000 – la métropole conserve une certaine part de tradition britannique.
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Depuis le 1er juillet 1997, l’ancienne colonie de la Couronne est une zone économique spéciale…
Photo: Keystone
dotée de son propre système électoral, de sa propre monnaie et…
Photo: Keystone
… de ses propres lois.
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La réglementation spéciale est en vigueur jusqu’en 2047…
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… – à moins que la Chine ne modifie les règles du jeu d’ici là.
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Pourquoi est-il question de lois sur l’extradition (et de protestations contre celles-ci) si Hong Kong se trouve bel et bien en Chine? Les habitants se sentent-ils Chinois? Et sur quoi porte exactement le contentieux? Voici un état des lieux.
Pourquoi le territoire de Hong Kong a-t-il un statut particulier en Chine?
L’histoire de Hong Kong commence avec la drogue: entre 1830 et 1840, la Compagnie britannique des Indes orientales est le plus grand trafiquant au monde. Londres exporte à grande échelle de l’opium vers la Chine pour combler son déficit commercial. En effet, la Grande-Bretagne importe d’abord du thé, de la soie et de la porcelaine depuis la Chine, mais n’a rien à offrir sur le marché. Lorsque Pékin interdit l’opium, la première guerre de l’opium éclate en 1839 et dure trois ans.
Vaincue, la Chine doit ouvrir ses marchés et céder pour toujours l’île de Hong Kong à la Couronne. En 1860 et 1898, d’autres régions sont rattachées et «louées» à Londres par la Chine jusqu’en 1997 – même si cela ne génère aucun flux d’argent. En 1982, Londres et Pékin commencent à négocier l’avenir de Hong Kong: avec la formule «Un pays, deux systèmes», le PC obtient la rétrocession du territoire, qui deviendra par la suite une zone économique spéciale. Après 156 ans de domination britannique, les drapeaux chinois sont hissés dans la métropole le 1er juillet 1997.
Quel est le système politique actuel de Hong Kong?
Le concept «Un pays, deux systèmes» confère à Hong Kong un statut spécial pendant 50 ans, censé permettre une administration démocratique et axée sur le marché. L’autonomie lui accorde le droit de promulguer ses propres lois et d’imprimer sa propre monnaie. Les lois sont adoptées par le Conseil législatif de Hong Kong, dont la moitié est élue dans les districts et l’autre moitié par des circonscriptions fonctionnelles dans des secteurs tels que la finance, la restauration ou les compagnies aériennes.
La loi électorale émane de l’occupation britannique, tandis que la loi fondamentale de Hong Kong est en vigueur depuis 1997. En 2017, une tentative de modification de la loi électorale a échoué en raison de la résistance locale.
Que pensent les habitants de Hong Kong de la Chine?
Pour les habitants, la Chine et Hong Kong sont deux entités distinctes: bien que plus de 90% des habitants soient d’origine chinoise, des enquêtes menées à l’université locale ont révélé que seulement 15% d’entre eux se disent «chinois». La majorité d’entre eux se considèrent «hongkongais». Cette tendance est encore plus prononcée chez les jeunes: seuls 3% des 18–29 ans s’identifient à la Chine.
Interrogés en 2017, les sondés ont principalement invoqué les différences sociales et culturelles pour expliquer cette absence de sentiment d’appartenance à l’empire du Milieu: les 156 années de domination britannique ont laissé des traces dans la mémoire collective de la ville.
Quelle est la raison des protestations actuelles?
La protestation civile s’inscrit dans une certaine tradition à Hong Kong. Les manifestations récentes visent un projet de loi sur l’extradition de délinquants vers la Chine. Par exemple, alors que la liberté d’expression est garantie dans la ville, la loi pourrait permettre d’arrêter pour des motifs fallacieux, d’extrader et de livrer à la justice chinoise des détracteurs de la Chine qui expriment leur point de vue.
Bien que la loi soit censée concerner uniquement des crimes tels que des meurtres ou des viols, personne ne croit les juristes de Pékin, qui affirment que les choses resteront ainsi – en particulier dans la mesure où un comité est censé décider au cas par cas. A la mi-juin, environ deux millions de manifestants ont alors poussé la chef de l’exécutif de la ville, Carrie Lam, à geler la loi. Comme cela ne suffit pas à de nombreux manifestants, qui veulent que le projet soit complètement retiré de la table, les protestations se poursuivent.
Dans le même temps, la situation polarise de plus en plus les Hongkongais: après que la police a été critiquée pour avoir utilisé des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène lors d’une manifestation contre le gouvernement le 12 juin, des manifestations pro-policières se sont formées, rassemblant des citoyens majoritairement âgés et obligeant la police à protéger les jeunes manifestants critiques envers le gouvernement – la situation s’aggrave.
lol I got punched twice through a “support the police/no violence” banner held by very peaceful people who believe in the rule of law. pic.twitter.com/7FuuHtozzU
La Chine exige de nouvelles lois suite au meurtre d’une femme de 20 ans commis par son petit ami de 19 ans à Taïwan. Arrêté à Hong Kong, le tueur présumé ne peut pas être extradé, dans la mesure où Hong Kong n’a pas conclu d’accord correspondant avec Taïwan (et la Chine).
Le schéma «Un pays, deux systèmes» est une épine dans le pied pour Pékin, qui n’apprécie guère que les Hongkongais ridiculisent la Chine, ni que des manifestations telles que celles contre le massacre de la place Tian’anmen soient autorisées à Hong Kong. Celles-ci pourraient se propager sur le continent. La cérémonie de remise des «Grammy Awards asiatiques» a parfaitement illustré les tensions: la retransmission des Golden Melody Awards à Taïwan a été brutalement interrompue par la censure ce lundi lorsque le présentateur Jen Chiang-da a déclaré sur la scène: «Hongkong, add oil!»
«Add oil» est une expression utilisée en anglais hongkongais qui signifie quelque chose comme «Maintenez le cap». La propagande s’évertue justement à ne pas jeter de l’huile sur le feu. Mais le problème fondamental reste le même: accorder un statut spécial à Taïwan et à Hong Kong tout en gardant les deux régions sur les rails constitue un grand écart politique.
Le statut spécial de Hong Kong prend fin en 2047 – mais le Parti communiste (PC) n’attendra probablement pas aussi longtemps pour reprendre le contrôle total de la métropole. La Chine attend juste peut-être le bon moment pour frapper fort dans les régions disposant de ce statut spécial: si le monde venait à être distrait par un autre conflit, Pékin pourrait établir des faits dans le sillage de ce dernier.
Voici à quoi ressemble aujourd’hui l’usine fantôme de Bhopal
Comment la monarchie de Habsbourg a été balayée il y a 100 ans
Comment la monarchie de Habsbourg a été balayée il y a 100 ans
Charles Ier (à droite de son épouse Zita) fut le dernier empereur d’Autriche et le dernier roi de Hongrie. Pour en savoir plus sur le déclin de la monarchie de Habsbourg, n’hésitez pas à parcourir les pages suivantes.
Photo: dpa
C’est sur l’île de Madère, dans l’océan Atlantique, que le dernier régent des Habsbourg a fini ses jours en exil avec sa famille. En proie à des difficultés financières, il n’a pas été soigné pour un rhume qui s’est transformé en pneumonie. Il est mort en 1922 à l’âge de 34 ans.
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Au début, il a suivi la chute de son immense empire depuis le château d’Eckartsau, puis depuis la Suisse où il s’était exilé.
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En 1914, l’héritier du trône des Habsbourg, François Ferdinand, et son épouse Sophie sont assassinés par une jeune Bosniaque à Sarajevo. L’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. C’est le début de la Première Guerre mondiale.
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L’uniforme ensanglanté de l’héritier du trône assassiné. En 1914, l’Autriche-Hongrie est une grande puissance comptant 50 millions d’habitants et une douzaine de peuples.
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Après la défaite de la guerre, l’Autriche et les Alliés signent le traité de Saint-Germain le 10 septembre 1919, qui réglemente la dissolution de l’Autriche-Hongrie. L’Etat multi-ethnique devient un Etat moignon de 6,5 millions d’habitants, jugé difficilement viable par l’opinion publique de l’époque.
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Les Hongrois vivent comme un traumatisme la destruction de leur pays par le traité de Trianon en 1920. Dans l’entre-deux-guerres, la reconquête des «territoires perdus» devient une doctrine d‘Etat – ce qui conduira la Hongrie à s’allier avec Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale et à l’Holocauste.
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Après la chute du rideau de fer, la droite hongroise s’empare du traumatisme du Trianon. Le Premier ministre Viktor Orban déclare le 4 juin, date anniversaire de la signature de l’accord de Trianon, «Journée de la cohésion nationale». Sur cette photo, les membres du Parlement hongrois entonnent l’hymne national le 4 juin 2010.
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Lors d’une manifestation en 2009 dans les rues de Budapest, les membres de la droite hongroise portent des pancartes évoquant des lieux ayant autrefois appartenu au royaume de Habsbourg.
Photo: Balint Porneczi/AFP/Getty Images
Cette carte montre le développement territorial de l’empire de Habsbourg.
Photo: wiki
Dans le centre de Vienne, un fiacre passe devant le Palais impérial (Hofburg) qui a servi de résidence viennoise aux Habsbourg, avec des interruptions entre le XIIIe siècle et 1918.
Photo: dpa
Otto de Habsbourg, ici lors du traditionnel défilé des Sechseläuten à Zurich en avril 2006, était le fils aîné du dernier empereur d’Autriche-Hongrie.
Photo: Keystone
Il a vécu la béatification de son père en 2004 par le pape Jean-Paul II. Otto de Habsbourg est mort en 2010 à l’âge de 98 ans.
Photo: Getty Images
Né en 1961, Charles de Habsbourg-Lorraine est à la tête de la maison de Habsbourg depuis le 1er janvier 2007.
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La commune d’Habsbourg, dans le canton d’Argovie, a donné son nom aux Habsbourg.
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