Procès des viols de Mazan Des personnalités diverses sous la loupe

ATS

16.10.2024 - 15:03

L'un a déjà fait de longues années de prison, un autre est particulièrement bien intégré socialement: le procès des viols de Mazan, qui se poursuit en France, continue à souligner la grande diversité des profils des hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot.

Le procès des viols de Mazan continue à souligner la grande diversité des profils des hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot.
Le procès des viols de Mazan continue à souligner la grande diversité des profils des hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot.
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Depuis lundi la cour criminelle de Vaucluse n'a fait qu'effleurer les faits reprochés aux sept hommes dont les cas sont examinés cette semaine, la septième depuis l'ouverture le 2 septembre de ce procès emblématique des violences sexuelles faites aux femmes.

Enquêteurs de personnalité, psychiatres, psychologues et proches des accusés se sont d'abord succédé pour évoquer les portraits et parcours de vie de ces sept hommes âgés de 36 à 70 ans.

Déjà condamné pour violences conjugales

Mercredi matin, c'était au tour de Redouane A., 40 ans, alias «Miloud», accusé d'avoir violé à deux reprises Gisèle Pelicot à Mazan (Vaucluse) à l'invitation de son mari, Dominique Pelicot, qui a reconnu l'avoir droguée à son insu pour la violer et la faire violer pendant 10 ans par des dizaines d'hommes rencontrés via le site coco.fr, fermé depuis par la justice.

Abandonné par sa mère, Redouane A. a grandi dans des cités et a arrêté l'école à 16 ans. Père de quatre enfants, né de deux mariages, il a cumulé plus de sept années de détention pour violences conjugales.

Accord du mari «suffisant»

La psychiatre qui l'a examiné, le Dr Françoise Causse, a souligné mercredi qu'il «niait la qualification de viol», l'accord du mari étant selon lui «suffisant».

Toujours selon cette psychiatre, l'accusé serait «impulsif, irritable, avec une tendance à se placer en victime, à la manipulation et au mensonge, avec un mépris total de l'autre, une recherche de son plaisir propre et une considération archaïque» de la place de la femme.

Un portrait dénoncé comme un «réquisitoire» par l'avocat du quadragénaire.

Plombier bien intégré socialement

Ahmed T., 54 ans, comparaît, lui, libre. Sans casier judiciaire, il vit depuis plus de 30 ans avec Christel, la mère de ses trois enfants.

Plombier, il a connu la réussite professionnelle, a «très bien gagné sa vie» et a pu «acquérir sa propre maison à 25 ans». Sportif, il a aussi dirigé son propre club de boxe.

En juin 2019, lorsqu'il se rend chez le couple Pelicot, «ça faisait deux ou trois ans qu'avec mon épouse on avait beaucoup moins de relations», explique-t-il. Il commence alors à fréquenter coco.fr, officiellement pour «échanger sur la musique, les vieilles voitures».

Et la première rencontre qu'il y fait pour une relation sexuelle, «c'est avec Monsieur Pelicot», affirme-t-il, assurant ne «jamais (avoir) imaginé rencontrer un personnage aussi dangereux».

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ATS