Meeting de campagne Des partisans de Trump se déchaînent contre Harris la «gauchiste» des «élites»

AFP

1.8.2024

Pour le premier meeting de campagne de Donald Trump depuis qu'il a échappé à la mort le 13 juillet, ses partisans se déchaînent contre sa rivale démocrate Kamala Harris, une «gauchiste» soutenue par les «élites» qui n'ont cure du «peuple américain».

Des supporteurs de Trump au meeting mercredi soir.
Des supporteurs de Trump au meeting mercredi soir.
KEYSTONE

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Réunis mercredi par milliers à Harrisburg en Pennsylvanie, l'un des Etats pivots pour la présidentielle du 5 novembre, des supporteurs arborent même des tee-shirts qui osent traiter la vice-présidente des Etats-Unis de «putain».

«Je veux la démocratie et c'est ce qu'incarne Trump», lance Debbie Brown, une quinquagénaire convaincue de voter pour le milliardaire et ancien président républicain de 78 ans, qui rêve de retourner à la Maison Blanche.

«Si nous étions vraiment en démocratie nous aurions eu une primaire (du Parti démocrate) et Kamala (Harris) ne serait pas sortie de nulle part», analyse-t-elle en allusion au fait qu'elle a remplacé au pied levé le président Joe Biden -- lequel s'est retiré de la course le 21 juillet -- et qu'elle sera en principe la candidate démocrate pour le scrutin du 5 novembre.

Mais Donald Trump «va la battre si l'élection est juste et équitable», affirme Mme Brown qui pense que les «élites de Hollywood sont derrière (Kamala Harris) et (...) ne se soucient guère du peuple américain».

«Devenue noire»

A moins de 100 jours de la présidentielle, Donald Trump a été contraint de revoir toute sa stratégie depuis le retrait de Joe Biden, 81 ans. Le républicain avait placé la santé du démocrate au coeur de ses attaques en le moquant comme un vieillard sénile. Kamala Harris n'a que 59 ans.

Alors Donald Trump l'a accusée mercredi d'être «devenue noire» pour des raisons électoralistes, lors d'une rencontre tendue à Chicago avec des journalistes afro-américaines.

Mme Harris est née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne. Elle est la première «femme noire» -- c'est ainsi qu'elle se définit -- également originaire d'Asie du Sud à viser la présidence.

En Pennsylvanie, Etat où républicains et démocrates sont au coude-à-coude, l'ancien président conservateur aux accents populistes doit adapter son discours car l'écart se resserre avec la vice-présidente.

Et ses attaques sur les origines et l'identité de sa rivale trouvent un écho à Harrisburg.

«Elle est indo-jamaïcaine. Ils tentent d'en faire une Afro-américaine mais elle n'est pas l'héritière de l'histoire des gens emmenés ici comme esclaves», critique Sean Moon, un pasteur de 45 ans réputé d'extrême droite. «Elle n'est pas porteuse de cette culture», affirme-t-il.

«Fight, fight, fight»

M. Moon, originaire du Tennessee (sud), chaussé des fameuses baskets de la marque «Trump» flanquées du slogan «Never Surrender» ("Ne jamais renoncer"), accuse même Kamala Harris de «porter toutes les thèses d'extrême gauche contre lesquelles les chrétiens devraient s'élever».

Tout près, un marchand de tee-shirts entonne le «Fight, fight, fight !» ("Battez-vous, battez-vous, battez-vous") qu'avait lancé Donald Trump le poing levé et l'oreille en sang -- les images ont fait le tour du monde -- après avoir réchappé d'une tentative d'assassinat lors d'un meeting en plein air en Pennsylvanie le 13 juillet.

D'autres trumpistes s'en prennent à Kamala Harris sur l'insécurité et l'immigration, des thèmes de campagne qui font mouche.

«Je ne l'aime pas, c'est une Californienne de gauche qui est contre l'application de la loi», avance James Subach, «ancien flic» de 59 ans, à propos de celle qui fut procureure.

M. Subach espère aussi que Donald Trump «jette à la poubelle tout ce machin sur l'énergie verte».

«Ca ne prendra pas ici en Pennsylvanie, nous avions une riche industrie du charbon qui a été détruite par les démocrates», accuse-t-il, dans cet Etat du nord-est frappé par la désindustrialisation.

D'autres redoutent même que Kamala Harris «vole» l'élection de novembre, relayant les accusations sans preuve qu'a proférées depuis quatre ans Donald Trump contre Joe Biden élu en novembre 2020.

Les gens «ne l'accepteront pas (...) cette fois, ils se sont réveillés et ça ne marchera pas», prévient Edwin Black, un artiste tatoueur de 40 ans.