Alors que les villes romandes luttent contre le trafic de drogue envahissant l’espace public, un retraité niçois a trouvé une solution étonnante : transformer sa rue en jardin fleuri pour chasser les dealers - et ça fonctionne !
Face à une montée des trafics de drogue visibles dans les rues en Suisse et à l'étranger, les villes se battent pour retrouver une cohabitation apaisée.
Une solution pourrait se trouver du côté de Nice, où un retraité de 67 ans, exaspéré par la présence quotidienne de dealers, a déployé une initiative audacieuse relayée par ActuNice. : installer des jardinières dans sa rue pour rendre l’espace moins accueillant pour les dealers. Et le pari a réussi.
Remplir la rue de jardinières !
Depuis 2020, Jean-Jacques, habitant du Vieux-Nice, a progressivement rempli la rue de l’Ancien Sénat de plantes et de fleurs. Ce projet, né d’une simple idée, est devenu une métamorphose en profondeur pour ce coin du Vieux-Nice.
« Ça gueulait sans arrêt, parfois dès 3h de l’après-midi et jusqu’à 5h du matin. Les odeurs étaient insupportables. C’était devenu invivable », confie-t-il. Depuis son appartement du 2e étage, où il vit depuis 25 ans, il observait sans relâche des attroupements de jeunes en train de consommer, boire et crier sous ses fenêtres.
L’idée de Jean-Jacques est simple mais radicale : remplir la rue de jardinières pour réduire les espaces où les dealers pourraient s’installer. Avec la collaboration de ses voisins, il installe des pots de lauriers, de chèvrefeuille, de lierre et de géraniums le long des trottoirs. « Je me suis dit que quand ils n’auraient plus de place, ils finiraient par partir », explique-t-il.
8'500 euros pour retrouver le calme et même plus
Le projet a un coût – environ 8500 euros, financés par ses économies – mais le retraité persévère, même lorsque des jardinières sont arrachées ou vandalisées.
Aujourd’hui, sa rue compte 141 jardinières et s’est transformée en une image de carte postale : une petite rue en pente, bordée de façades ocre et rose, fleurie d’un bout à l’autre.
Le trafic de drogue y a disparu et la rue est devenue l’un des endroits les plus photographiés de Nice. Des passants s’arrêtent pour admirer et immortaliser cette oasis urbaine, un effet de sécurité qui contribue à éloigner les dealers pour de bon.
Un have de paix
Avec la permission de la municipalité, Jean-Jacques veille à l’entretien de son jardin urbain, arrosant les plantes chaque semaine pour préserver ce havre de paix.
Sa réussite montre qu’avec un peu de créativité et beaucoup de persévérance, un quartier peut être transformé, inspirant les villes en quête de solutions durables pour la sécurité et la qualité de vie des résidents.