Encore des infections et des morts Cinq ans après, le Covid-19 a changé d'ère

ATS

9.1.2025 - 07:36

Cinq ans après le début de la pandémie liée au SARS-CoV2, la maladie à coronavirus (Covid-19) n'est plus au centre d'une tempête planétaire, sans être totalement de l'histoire ancienne. Il cause, en effet, encore des infections, parfois persistantes, et des morts.

Plus de cinq ans après son apparition en Chine, le virus à l'origine du Covid-19 a officiellement atteint 777 millions de personnes et causé plus de sept millions de morts – beaucoup plus en réalité -, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Plus de cinq ans après son apparition en Chine, le virus à l'origine du Covid-19 a officiellement atteint 777 millions de personnes et causé plus de sept millions de morts – beaucoup plus en réalité -, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
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Pandémie, endémie

Plus de cinq ans après son apparition en Chine, le virus à l'origine du Covid-19 a officiellement atteint 777 millions de personnes et causé plus de sept millions de morts – beaucoup plus en réalité -, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mais, au fil du temps et des vagues, la répercussion de l'infection respiratoire sur les décès et les hospitalisations s'est fortement amenuisée, grâce à l'immunité acquise par les populations via la vaccination et, ou les infections.

Le Covid-19 tue encore (plus de 3000 morts d'octobre à novembre 2024 dans 27 pays, selon l'OMS), mais l'écrasante majorité des décès a été enregistrée entre 2020 et 2022. La pandémie est terminée depuis le printemps 2023 et la levée, par l'OMS, du niveau d'alerte maximal.

Le virus n'a, jusqu'ici, pas de saison spécifique, mais semble devenir progressivement endémique, avec des résurgences régulières, un peu à l'image de la grippe, observent divers experts.

Mais «le monde veut oublier ce pathogène qui est toujours avec nous, les gens veulent renvoyer le Covid au passé et, à bien des égards, faire comme si rien ne s'était passé, parce que cela a été si traumatisant», a observé à la mi-décembre le Dr Maria Van Kerkhove, responsable de la préparation aux épidémies et pandémies à l'OMS.

L'ère du variant omicron se prolonge depuis l'automne 2021: un sous-variant en remplace un autre, sans être plus sévère. Il ne faut cependant pas entièrement écarter le scénario de nouveaux variants plus virulents ou échappant à l'immunité, jugent certains scientifiques. Dans tous les cas, le SARS-CoV2 restera parmi les humains.

Vaccins, traitements

Cruciale contre la pandémie de Covid-19, la vaccination a été massive depuis la mise au point, extraordinairement rapide, de sérums. Plus de 13,6 milliards de doses ont été administrées dans le monde, avec un accès très inégalitaire entre pays pauvres et riches.

Les vaccins adaptés contre le variant omicron – dans sa version JN.1 – restent actuellement recommandés, notamment pour les plus vulnérables, car toujours protecteurs contre les formes graves et le risque de Covid long. Mais la couverture vaccinale est insuffisante, notamment chez les seniors et les soignants, a averti l'OMS.

La quête de vaccins agissant plus longtemps et plus puissamment contre l'infection et la transmission continue, comme celle de nouveaux modes d'administration (nasal, oral, cutané).

Côté traitements, la pharmacie s'est réduite depuis le variant omicron: quelques antiviraux directs et un anticorps monoclonal. Certaines innovations apportées ou accélérées par la pandémie, particulièrement les vaccins à ARN messager, restent une source d'espoir pour d'autres pathologies, comme le cancer.

Covid long

Fatigue, toux, essoufflement, fièvre intermittente, perte du goût ou de l'odorat, difficultés de concentration, dépression... le «Covid long» se manifeste par un ou plusieurs symptômes, généralement dans les trois mois après l'infection, persistant au moins deux mois et ne s'expliquant par aucun autre diagnostic.

Environ 6% des personnes infectées par le SARS-CoV-2 subissent ce syndrome complexe, a indiqué l'OMS à la fin décembre, constatant que cela demeure «un fardeau important pour les systèmes de santé». Les femmes et les personnes ayant des problèmes de santé antérieurs sont davantage touchés. Et les réinfections semblent augmenter les risques.

Les scientifiques ont progressé mais pas totalement élucidé ses mécanismes, suivant plusieurs pistes: persistance du SARS-CoV-2 dans l'organisme, maintien d'un état inflammatoire post-infection, formation de microcaillots...

Futures pandémies

Le Covid-19 n'est pas la dernière pandémie; les scientifiques en sont certains. La question est de savoir quand arrivera la prochaine et si le monde sera mieux préparé.

Environ 60% à 70% des maladies émergentes sont des zoonoses, découlant d'agents pathogènes transmis des animaux vertébrés à l'homme – elles se multiplient du fait de la déforestation, qui accroît les contacts avec la faune sauvage, réservoir de virus inconnus.

La grippe aviaire est actuellement scrutée, spécialement depuis un premier décès humain lundi aux États-Unis. Il s'agissait d'un patient âgé qui souffrait d'autres pathologies et qui avait été contaminé via des oiseaux de basse-cour et sauvages.

Depuis plus de deux ans, les pays membres de l'OMS qui négocient un accord pour prévenir les pandémies, patinent. Le souvenir des dommages du Covid-19 s'estompe, les gouvernements changent et un blocage persiste entre pays riches et pauvres.

L'ère Covid a également augmenté durablement la défiance envers les vaccins ainsi que la désinformation. Le président réélu des États-Unis Donald Trump veut ainsi nommer ministre de la santé Robert F. Kennedy Jr, un vaccinosceptique.