Julien Lizeroux «J’adore le côté folklorique du ski en Suisse»

Gregoire Galley

9.1.2025

Après 21 ans au plus haut niveau, le Français Julien Lizeroux (41 ans) a décidé de ranger ses skis en janvier 2021. Vainqueur du slalom d’Adelboden en 2010, le skieur de La Plagne a pris le temps de répondre aux questions de blue Sport avant les épreuves du Chuenisbärgli. Il évoque notamment ses souvenirs en lien avec la station de l’Oberland bernois ainsi que l’époustouflant Marco Odermatt. Interview.

En 2010, Julien Lizeroux est monté sur la plus haute marche du podium à l’occasion du slalom d’Adelboden.
En 2010, Julien Lizeroux est monté sur la plus haute marche du podium à l’occasion du slalom d’Adelboden.
ats

Gregoire Galley

Julien Lizeroux, vous avez pris votre retraite en janvier 2021. Que devenez-vous depuis cette date ?

«Je profite de la vie et de ma famille au maximum. Je skie encore beaucoup l’hiver : ski alpin, randonnée, ski de fond...»

Le ski de compétition vous manque-t-il ?

«La compétition ne me manque pas. En revanche, je suis toujours un peu nostalgique de la vie de groupe sur le circuit et de l’adrénaline du départ!»

Avez-vous gardé un œil attentif sur ce qu’il se passe sur le circuit de la Coupe du monde ?

«Oui, je regarde toutes les courses à la télévision et je suis un grand supporter des skieurs français.»

Cette saison, Marcel Hirscher, qui s’est depuis blessé au genou, et Lindsey Vonn ont décidé de sortir de leur retraite sportive. Comment avez-vous perçu leur retour sur le circuit ? Trouvez-vous leur décision courageuse ou plutôt «kamikaze» ?

«Sachant que ce sont de skieurs qui ont tout gagné dans leur carrière, je trouve que c’est un sacré challenge de revenir au plus haut niveau, surtout après de longues années d’arrêt. J’ai trouvé la blessure de Marcel particulièrement injuste et j’espère qu’il va vite pouvoir retrouver l’intégralité de ses moyens. Quand à Linsdey, on pouvait se douter qu’elle allait rapidement retrouver un niveau de ski très élevé après avoir dominé le circuit de nombreuses années. Je lui souhaite juste de prendre un maximum de plaisir.»

Ce week-end, la Coupe du monde fera halte à Adelboden pour un géant et un slalom. Quel est votre plus beau souvenir dans la station de l’Oberland bernois ?

«J’ai eu la chance de gagner le slalom en 2010 et c’est une journée qui est vraiment restée gravée dans ma mémoire. J’avais particulièrement aimé le tour dans la nacelle au-dessus des tribunes. J’adore le côté folklorique du ski en Suisse et surtout l’entrée dans le dernier mur avec la chanson «Ça plane pour moi» de Plastic Bertrand.»

Au contraire, pouvez-vous nous partager une anecdote moins réjouissante en lien avec cette station ?

«Je n’ai pas de mauvais souvenirs à Adelboden. Je me rappelle plutôt d’anecdotes vraiment marrantes lors de mon premier slalom là-bas en 2000 avec les tas de fumier le long de l’ancien téléski, et la cabane de départ du géant où on patientait dans l’étable juste à coté.»

Avec Clément Noël, Steven Amiez ou encore Léo Anguenot, l’équipe de France a de belles cartes en main pour briller sur la piste du Chuenisbärgli. Qu’en pensez-vous ?

«Il y a une très bonne dynamique en ce moment dans le groupe technique français. Clément Noël et Steven Amiez skient très très vite en slalom, tout comme Paco Rassat. C’est un peu plus compliqué en géant mais Léo Anguenot a montré de quoi il était capable et il va entraîner tout le groupe dans son sillage. Cela fait plaisir de voir de nouvelle têtes sur les podiums. Les Français sont efficaces sur les pistes exigeantes et difficiles. La Chuenisbärgli fait partie de ces pistes légendaires sur le circuit de la coupe du monde et ils ont toutes les armes pour y briller… Allez les Bleus !»

Pour finir, un petit mot sur Marco Odermatt. Que vous inspire-t-il ?

«Marco est un gars hyper sympa, souriant, gentil, abordable et disponible. Cela fait du bien de voir qu’on peut dominer son sport tout en étant une personne normale. Il fait énormément de bien au ski en général, et c’est un bonheur de le voir s’exprimer sur les skis. Toujours content pour les copains. Tout le monde l’adore, et c’est pour moi la marque des plus grands champions !»

Marco Odermatt, c’est qui ?

Marco Odermatt, c’est qui ?

Marco Odermatt est depuis plusieurs hivers une superstar du ski alpin. Globe de cristal du général, champion du monde ou encore médaillé olympique, le natif de Nidwald a déjà presque tout gagné. Mais qui est «Odi» ?

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