Belfort Il pousse son ex-compagne au suicide: 9 ans de prison

ATS

28.11.2024 - 22:11

Un homme de 43 ans a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Belfort à neuf ans de prison ferme pour harcèlement moral ayant conduit au suicide de son ancienne compagne, en juillet dernier.

Le tribunal correctionnel de Belfort a condamné l'accusé à une peine de neuf ans de prison (Photo d'illustration).
Le tribunal correctionnel de Belfort a condamné l'accusé à une peine de neuf ans de prison (Photo d'illustration).
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Une affaire peu commune, selon l'avocat des parties civiles, Richard Belin, face aux «difficultés à rattacher un suicide à des faits de harcèlement».

David Grandclaude, rencontré par Agnès Gauer dans une clinique psychiatrique en 2020, est accusé d'avoir harcelé cette femme de 57 ans au point de la pousser à mettre fin à ses jours.

Il a été condamné à neuf ans de prison ferme, sept ans de suivi judiciaire et une interdiction stricte de contacter la famille de la victime ainsi que de se rendre sur la tombe de cette dernière.

«On voit bien qu'il y avait une véritable emprise et qu'il n'a pas digéré la fin de la relation: il l'appelle encore 'ma compagne'», a souligné Me Belin, avant de décrire une personnalité «psychopathique et perverse».

Déjà condamné en 2022 pour appels malveillants envers la victime, le prévenu avait ignoré l'interdiction de contact prononcée à son encontre. En un an, il lui a adressé plus de 12'000 communications, dont 1000 messages dans les trois jours précédant son suicide.

«Ce procès s'adresse désormais à toutes les victimes de violences conjugales pour qu'elles aient confiance en la justice», a de son côté affirmé la substitut du procureur Cindy Bernard lors des réquisitions.

Relaxe plaidée

Glissant dans la peau de la victime à la première personne du singulier, elle a détaillé le harcèlement subi et a demandé dix ans de prison ferme, la peine maximale, cinq ans de suivi sociojudiciaire et une interdiction stricte de contact avec la famille.

L'avocate de la défense a, elle, plaidé la relaxe, soutenant que «ce sont deux personnes fragiles qui ne se sont pas fait du bien», avant d'assurer que son client n'était pas la seule raison du suicide.

Dans le cadre de ce procès, le prévenu était également poursuivi pour violences volontaires et captation d'images pornographiques à l'insu de la victime, qu'il menaçait de diffuser.

En 2020, la France est devenue l'un des premiers pays européens à faire entrer les «suicides forcés» dans son code pénal, un nouveau délit passible de dix ans d'emprisonnement et de 150'000 euros d'amende.

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