Les inséparables jumeaux possédaient un château dans le Gers. Mais depuis leur mort il y a deux ans, la propriété des frères Bogdanoff est laissée à l'abandon. La municipalité de Montfort a interdit l'accès au site, jugé «dangereux».
Les célèbres jumeaux Igor et Grichka Bogdanoff sont morts à six jours d'intervalle, des suites du Covid.
Vue aérienne du château d'Igor et Grichka Bogdanoff situé dans le département du Gers, dans le sud de la France.
Les célèbres jumeaux Igor et Grichka Bogdanoff sont morts à six jours d'intervalle, des suites du Covid.
Vue aérienne du château d'Igor et Grichka Bogdanoff situé dans le département du Gers, dans le sud de la France.
Les Bogdanoff, stars de l'émission de science-fiction «Temps X», aimaient s'entourer de mystère. Aussi, le grand public ne savait pas forcément que les jumeaux vivaient quelques mois par an au château d'Esclignac, à Montfort, dans le sud de la France.
Mais depuis leur mort -Grichka à la fin décembre 2021 et Igor au début janvier 2022- la propriété des jumeaux les plus médiatiques de France dépérit à vue d'oeil et personne ne s'en occupe, au grand dam de la municipalité de Montfort, qui a réfléchi a prononcer «un arrêté de péril imminent», qui contraindrait les propriétaires actuels, les enfants d'Igor, à rénover la bâtisse.
Pour l'heure, c'est une interdiction d'accès qui a été prononcée par la mairie: un périmètre de sécurité va être mis en place pour empêcher les curieux de s'aventurer sur le site, annonce «La Dépêche».
Des rêveurs aux «poches percées»
Le château d'Esclignac est un patrimoine bientôt millénaire, un des derniers châteaux du Gers «à encore tenir debout» écrivait Stéphane Bern dans «Paris Match». Mais comme souvent avec les bâtisses de ce type, une rénovation coûterait les yeux de la tête.
Et les héritiers Bogdanoff, qui ont accordé une interview au même Stéphane Bern, assurent que les jumeaux étaient peut-être célèbres, mais n'avaient aucun bas de laine. Au contraire.
«Ils ont acheté Esclignac à crédit, c’était fou, car les taux étaient à 13,5 %. Ils ont toujours imaginé la vie en grand», se souvient par exemple Wenceslas, le fils d'Igor. Sa soeur Sasha abonde: «Ils avaient les poches percées. L’argent entrait et sortait aussitôt. Ils n’ont jamais eu un sou.»
Si les héritiers des Bogdanoff affirment qu'ils souhaitent poursuivre le rêve de leur père et de leur oncle, se remémorant de bons souvenirs au château d'Esclignac, ce sont néanmoins les espèces sonnantes et trébuchantes qui manquent à l'appel.
Quel avenir pour Esclignac?
D'après «La Dépêche», environ 2 millions d’euros seraient nécessaires pour la simple mise hors d’eau et hors d’air du château. Et il faudrait cinq fois plus d’argent pour la réfection de la toiture.
La succession des Bogdanoff n'étant toujours pas réglée, selon «France3 Régions», l'Etat ne peut pas se substituer aux héritiers.
«Cet hiver, avec toute cette pluie, on a vu des poutres tomber et le trou dans la toiture s'est agrandi», indiquait en septembre dernier le maire de Montfort. La situation n'est donc pas allée en s'améliorant.
À l'heure qu'il est, l'incertitude demeure: on ne sait pas si la propriété sera rénovée ou si elle finira par s'effondrer.