Services financiers Credit Suisse a également surveillé le chef des ressources humaines

ATS

17.12.2019 - 15:12

Urs Rohner (à gauche) avait été mis hors de cause dans l'affaire Iqbal Khan après une enquête indépendante du cabinet d'avocats Homburger, menée par Flavio Romerio (à droite). Cette enquête n'avait pas permis de prouver d'autres cas de surveillance d'employés (archives).
Urs Rohner (à gauche) avait été mis hors de cause dans l'affaire Iqbal Khan après une enquête indépendante du cabinet d'avocats Homburger, menée par Flavio Romerio (à droite). Cette enquête n'avait pas permis de prouver d'autres cas de surveillance d'employés (archives).
Source: KEYSTONE/ENNIO LEANZA

La surveillance des employés chez Credit Suisse ne se serait pas limitée à l'ex-chef de la gestion de fortune Iqbal Khan. Un autre membre de la direction générale a fait l'objet d'une filature avant cette affaire, rapporte mardi le journal Neue Zürcher Zeitung (NZZ).

Il s'agit de Peter Goerke, à la tête des ressources humaines, dont la surveillance se serait déroulée entre le 20 et le 22 février, selon le quotidien zurichois, qui est en possession de documents et de photographies qui prouveraient les faits. La filature – baptisée à l'interne «Opération Küsnacht» – aurait été conduite par l'entremise d'un intermédiaire.

De son côté, la banque a expliqué n'avoir aucune preuve que d'autres collaborateurs auraient fait l'objet d'une surveillance. «Credit Suisse examine actuellement les nouvelles informations révélées par les médias dans des revues internes et externes», a indiqué à AWP une porte-parole de Credit Suisse, sans fournir davantage de détail.

Peter Goerke est arrivé chez Credit Suisse en octobre 2015 peu après l'entrée en fonction du directeur général Tidjane Thiam. Fidèle collaborateur du Franco-Ivorien, il avait travaillé avec lui auprès de l'assureur britannique Prudential et l'avait suivi lorsqu'il avait été nommé à la tête du géant bancaire zurichois.

Le précédent Iqbal Khan

M. Goerke a quitté la direction du groupe fin février, quelques jours après cette surveillance supposée. Il est cependant resté au service du numéro deux bancaire helvétique comme consultant senior, mais sans mandat opérationnel fixe.

Credit Suisse a défrayé la chronique fin septembre, après la révélation d'une affaire similaire. Iqbal Khan a été suivi mi-septembre, juste après l'annonce de son transfert chez le concurrent UBS. Cette surveillance s'est conclue par une altercation en plein centre de Zurich. Le Ministère public zurichois a ouvert une enquête suite à une plainte déposée par M. Khan.

Cette affaire rocambolesque a contraint Credit Suisse à diligenter une enquête indépendante, dont les conclusions ont mis le directeur général Tidjane Thiam et le président Urs Rohner hors de cause.

Autre fidèle collaborateur de M. Thiam, le directeur des opérations Pierre-Olivier Bouée – ainsi que le chef de la sécurité de la grande banque – ont été désignés comme les seuls instigateurs de cette surveillance. Le duo a remis sa démission.

La filature supposée de Peter Goerke relancerait la polémique sur les pratiques du numéro deux bancaire helvétique, puisque l'enquête indépendante n'avait pas permis de prouver d'autres cas de surveillance d'employés. Le cabinet d'avocats Homburger, qui avait mené les investigations, n'était visiblement pas au courant de cet autre cas potentiel.

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