Banques Tidjane Thiam «ne savait rien» de la filature de Iqbal Khan

ATS

30.10.2019 - 12:32

Interrogé sur les rumeurs de conflit personnel avec Iqbal Khan, Tidjane Thiam a botté en touche. «Je n'ai jamais laissé des considérations personnelles avoir un impact sur mon travail en tant que professionnel», a-t-il affirmé (archives).
Interrogé sur les rumeurs de conflit personnel avec Iqbal Khan, Tidjane Thiam a botté en touche. «Je n'ai jamais laissé des considérations personnelles avoir un impact sur mon travail en tant que professionnel», a-t-il affirmé (archives).
Source: KEYSTONE/ENNIO LEANZA

Tidjane Thiam s'est fendu mercredi d'une déclaration publique sur l'affaire Iqbal Khan. Le patron de Credit Suisse a assuré qu'il ne «savait rien» de la surveillance du banquier star et ex-responsable de la gestion de fortune du numéro deux bancaire helvétique.

Il n'a donc logiquement pas donné son feu vert à la filature de M. Khan. La surveillance, qui a connu un épilogue rocambolesque dans les rues de Zurich mi-septembre, a tourné au fiasco pour Credit Suisse et l'entreprise de sécurité mandatée par l'établissement zurichois.

Cette affaire n'a pas eu d'impact sur les activités de la grande banque, a assuré M. Thiam, lors de la conférence de presse en marge des chiffres au troisième trimestre. Il n'y a pas eu de plainte de clients suite aux nombreux articles de presse mettant en cause Credit Suisse et éclaboussant le directeur général et le président Urs Rohner.

Tidjane Thiam a refusé de commenter davantage cette affaire, arguant qu'elle fait l'objet d'une procédure judiciaire à Zurich, suite au dépôt d'une plainte par Iqbal Khan.

Le Franco-Ivoirien n'a pas indiqué quelles pourraient être les répercussions de cet épisode malencontreux sur sa rémunération, sujet qui n'est pas de son ressort. Les salaires des dirigeants relèvent de la compétence du conseil d'administration.

«Amateurisme» bien intentionné

Questionné sur les pratiques en matière de surveillance, M. Thiam a affirmé que celle-ci est courante pour les courtiers. En revanche, Credit Suisse ne recourt pas – ou ne devrait pas – à la filature des employés, comme ce fut le cas pour M. Khan.

L'affaire Iqbal Khan a éclaté fin septembre, suite à un article publié sur le portail financier Inside Paradeplatz. Devant l'ampleur du scandale, le conseil d'administration de Credit Suisse a lancé une enquête, dont les conclusions ont mis M. Thiam hors de cause. Urs Rohner a néanmoins admis que cette surveillance était «erronée et disproportionnée».

De nombreux médias ont mis en doute la version de la grande banque, selon laquelle ni M. Thiam ni M. Rohner n'étaient au courant de la mise sous surveillance d'Iqbal Khan.

Les responsables désignés de cette filature, le directeur opérationnel Pierre-Olivier Bouée et le chef de la sécurité Remo Boccali, ont quitté la banque début octobre, emportés par cette affaire. «Les personnes(...) qui ont pris la décision de cette surveillance pensaient agir dans la protection des intérêts de la banque», a expliqué Tidjane Thiam dans un entretien à la RTS.

«C'est une chose qui a été mal exécutée», selon le Franco-Ivorien, admettant que l'opération était empreinte d'«amateurisme».

Interrogé sur les rumeurs de conflits personnels avec Iqbal Khan, Tidjane Thiam a botté en touche. «Je n'ai jamais laissé des considérations personnelles avoir un impact sur mon travail en tant que professionnel.»

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