Locarno: «Le Moineau dans la Cheminée» Ramon Zürcher: «J'aime bien irriter le spectateur»

Valérie Passello

14.8.2024

Le réalisateur suisse Ramon Zürcher signe «Le Moineau dans la Cheminée», un film où l'on découvre une famille et ses secrets, qui pèsent d'une manière ou d'une autre sur tous les protagonistes. Un vrai coup de coeur pour blue News. Rencontre.

Locarno - Ramon Zürcher: «J'aime bien irriter le spectateur»

Locarno - Ramon Zürcher: «J'aime bien irriter le spectateur»

Le réalisateur suisse Ramon Zürcher signe «Le Moineau dans la Cheminée», un film où l'on découvre une famille et ses secrets, qui pèsent d'une manière ou d'une autre sur tous les protagonistes. Rencontre.

14.08.2024

Valérie Passello

«Le Moineau dans la Cheminée» est le troisième volet d'une trilogie, mais chacun des films peut être vu indépendamment des autres. Dans ce huis clos psychologique, Ramon Zürcher nous emmène «dans le coeur sombre d'une famille», comme il dit.

blue News a vu le film pour vous
Zürcher Films

Karen et Jule sont soeurs. Mais elles ont des parcours de vie différents qui les ont façonnées très différemment. Alors que Jule semble légère et épanouie, c'est tout le contraire pour Karen. Dès les premières minutes du film, on sent le malaise au sein de cette famille. Celui de Karen, du poids du passé qu'elle porte et qu'elle fait peser sur ses propres enfants. Alors qu'une fête se prépare, la tension monte chez tous les protagonistes, jusqu'à une surprenante et géniale conclusion... Notre note: 9/10

Un film inclassable, entre drame, film d'horreur et thriller, où la symbolique est omniprésente, jusque dans la manière de filmer de simples objets.

Le réalisateur suisse explique sa démarche au micro de blue News: «J'aime travailler avec des images assez ouvertes pour que le spectateur puisse y trouver son interprétation». Ramon Zürcher passe d'un style narratif à l'autre, soigne l'esthétique, emmène le spectateur là où il le souhaite, quitte à l'embarquer dans un rêve.  

«J'aime bien irriter le spectateur», confie encore Ramon Zürcher.

Impressionné lorsqu'il était adolescent par les ruptures narratives dans le film «Mulholland Drive», le Bernois utilise volontiers cette technique: «Quand on fait une rupture ou un changement, le spectateur s'éveille et doit trouver une nouvelle place», explique-t-il. 

«Le plus présent à Locarno, c'est le bonheur et la joie»

À Locarno, «Le Moineau dans la Cheminée» est en lice pour le Léopard d'or. Mais pas de quoi mettre trop de pression à l'auteur du film: «Le plus présent, c'est le bonheur et la joie. C'est le moment où notre petit moineau est né, où l'on quitte les émotions techniques de la post-production et où l'on peut partager, en parler. Bien sûr, on peut avoir un petit peu peur que tout ne soit pas compris... c'est un mélange d'émotions, mais c'est la joie qui l'emporte.»