Sylvie Vartan«Il est fatal que cela s'arrêtera un jour»
AFP
5.11.2024
Après avoir «réalisé tous (s)es rêves», Sylvie Vartan donne, à 80 ans, six ultimes concerts parisiens, du 8 au 10 novembre au Dôme de Paris et du 24 au 26 janvier au palais des congrès.
AFP
05.11.2024, 08:20
Gregoire Galley
Parmi les plus célèbres artistes francophones, l'idole yéyé met un point final «irrévocable» à une carrière de 63 ans, marquée par une cinquantaine d'albums, 40 millions de disques vendus et 2.000 couvertures de magazines, plus que Brigitte Bardot et Catherine Deneuve.
Vous avez décidé de tirer votre révérence. C'est irrévocable ?
«Irrévocable, oui. J'ai vécu sur un volcan depuis mes débuts, il y a 63 ans. J'ai tellement fait que, à un moment donné, il faut se calmer un peu, il est temps. Je ne peux pas continuer à ce train d'enfer, même si je ressens le même enthousiasme. Je commence à fatiguer. Pour l'instant, je chante encore bien mais il est fatal que cela s'arrêtera un jour.»
C'est l'idée du «concert de trop» qui vous angoisse ?
«Les décalages horaires monstres, c'est bien quand on a 20 ans... Je veux proposer des choses correctes, dans la couleur que j'aime et de la façon qui me plaît. Je ne veux surtout pas me traîner sur scène !»
«Je n'ai jamais pensé faire carrière. Quand j'ai commencé, je ne voyais même pas cela comme un métier. Je savais simplement dès l'enfance que la scène serait mon univers. Une sorte de révélation, d'un coup de baguette magique au-dessus de ma tête. Je suis très reconnaissante à ma bonne étoile, à tous ceux qui m'ont aimée et m'ont tant donné. J'ai eu de la chance d'avoir des parents merveilleux, d'avoir connu deux hommes assez rares et incroyables (Johnny Hallyday et Tony Scotti, NDLR), d'avoir été amoureuse, d'être aimée en retour, d'avoir eu des rencontres formidables parce qu'on ne réussit jamais seul.»
En regardant dans le rétroviseur, que ressentez-vous ?
«Le bonheur d'avoir réalisé tous mes rêves, dans un merveilleux tourbillon. Je n'en reviens pas moi-même... C'est grâce à ce public magnifique qui s'est agrandi au fil des années et qui, sans le savoir, m'a tant apporté. Ce bonheur partagé a été très enrichissant pour moi. J'ai évolué, j'ai grandi aussi avec mon public qui compte plusieurs générations. D'ailleurs, je dois beaucoup aux mères qui ont amené leurs enfants voir mes spectacles. Je rencontre des gens qui me disent ça tous les jours. C'est amusant ! J'ai toujours été libre de faire ce qui me plaisait. On ne m'a pas forcée. J'ai toujours écouté mon cœur et j'ai foncé, sans me poser trop de questions. Faire ce métier est vraiment une thérapie extraordinaire qui guérit tous les maux, et dans les deux sens: pour l'artiste et le public.»
«Ça va ressembler à une comédie musicale avec les moments magiques de ma carrière qui a été assez romanesque. Tout ce que j'ai partagé avec le public dès l'âge de 17 ans avec la chanson +Panne d'essence+ en duo avec Frankie Jordan. Pour ces adieux, je travaille avec mon chorégraphe Redha Benteifour, qui a été un des mes danseurs.»
Y aura-t-il des invités ?
«Je veux que ça reste une surprise mais il y a aura évidemment au moins David (Hallyday, son fils, NDLR), avec un orchestre d'une quinzaine de musiciens, mes choristes et mes danseurs.»
Si vous deviez retenir deux chansons de votre répertoire ?
«C'est compliqué... J'ai chanté tellement de belles chansons ! Il y a eu, à mes débuts, +Un peu de tendresse+, une chanson ravissante de 1967 parmi des titres rock purs et durs. Et puis, un an plus tard, +La Maritza+ qui m'est bien sûr si particulière sur mon enfance en Bulgarie. Cette chanson est d'ailleurs utilisée actuellement dans des centaines de milliers de vidéos sur TikTok. C'est incroyable et complètement fou.»