Le prince Andrew à Bangkok le 3 novembre 2019
Portrait de Jeffrey Epstein réalisé à New York le 11 juillet 2019 par le New York State Sex Offender Registry
Le prince Andrew et le Premier ministre britannique Boris Johnson à Londres le 9 novembre 2019
Affaire Epstein: dans la tourmente, le prince Andrew se retire de la vie publique
Le prince Andrew à Bangkok le 3 novembre 2019
Portrait de Jeffrey Epstein réalisé à New York le 11 juillet 2019 par le New York State Sex Offender Registry
Le prince Andrew et le Premier ministre britannique Boris Johnson à Londres le 9 novembre 2019
Le prince Andrew, embourbé dans une polémique sans fin sur l'affaire Epstein et répudié par nombre d'entreprises et universités avec lesquelles il collaborait, a annoncé mercredi «mettre fin à ses engagements publics», dans une des pires crises qui secoue la famille royale britannique depuis des décennies.
Le duc d'York fait la Une des journaux depuis une longue et calamiteuse interview télévisée sur ses relations avec le financier américain Jeffrey Epstein, qui était accusé d'avoir exploité sexuellement des jeunes filles mineures des années durant et s'est suicidé en prison.
Le prince s'est vu notamment reprocher de ne pas avoir pris ses distances avec lui, et de ne pas avoir exprimé d'empathie pour les victimes présumées.
«Il est devenu clair pour moi ces derniers jours que les circonstances de mes liens passés avec Jeffrey Epstein sont devenues une perturbation majeure du travail de ma famille et du (mien)«, explique le prince dans un communiqué.
«En conséquence, j'ai demandé à Sa Majesté si je pouvais me retirer de mes engagements publics dans un avenir proche», ajoute le prince, précisant que la reine lui avait «donné sa permission».
Pensées pour les victimes
Le second fils de la reine Elizabeth II a dit mercredi «continuer de regretter sans équivoque (son) association mal-avisée avec Jeffrey Epstein» et «compatir profondément avec toutes les personnes affectées» par l'affaire. Il se dit «bien sûr» prêt à coopérer à l'enquête.
Lors de son interview, le duc d'York, 59 ans, s'était contenté de contester les accusations d'une femme recrutée par Epstein qui affirme avoir été forcée d'avoir des relations sexuelles avec lui alors qu'elle était mineure.
Depuis la diffusion, les critiques et les défections s'étaient multipliées, plongeant la famille royale dans ce que certains médias n'ont pas hésité à appeler «une seconde +Annus Horribilis+», selon une expression d'Elizabeth II.
La reine avait utilisé ce terme en 1992 pour qualifier l'année qui avait vu ses deux fils se séparer de leurs épouses respectives, sa fille Anne divorcer et le château de Windsor, résidence royale, brûler.
Mardi, la banque Standard Chartered et le cabinet de conseil et d'audit KPMG avaient annoncé qu'ils cesseraient de sponsoriser l'association du prince, «Pitch@Palace», qui aide des entrepreneurs et des start-up.
Mercredi, le géant britannique des télécoms BT a emboité le pas, indiquant qu'il allait cesser de soutenir un programme de financement d'apprentissage du numérique, iDEA, si le prince Andrew en restait le parrain.
Trois universités australiennes, la Bond University de Queensland et les universités Murdoch et RMIT de Melbourne, ont aussi annoncé mettre un terme à leur collaboration avec «Pitch@Palace», entre autres.
Propos racistes
Une litanie d'autres institutions, dont la banque Barclays ou le géant pharmaceutique AstraZeneca, avaient aussi dit envisager de couper les ponts avec le prince.
L'université métropolitaine de Londres a dit qu'elle pourrait lui retirer son titre de parrain et des étudiants de celle de Huddersfield (nord de l'Angleterre) ont voté une motion contre lui, estimant qu'il est «tout à fait impropre à les représenter» en tant que parrain.
Le scandale a même fait irruption dans le premier débat télévisé des élections législatives du 12 décembre, opposant le Premier ministre Boris Johnson au leader de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn : tous deux ont exprimé leur «sympathie» et leurs «pensées» pour les victimes.
«Il y a des questions très très graves auxquelles des réponses doivent être apportées», a ajouté Jeremy Corbyn, pour qui la monarchie «a besoin de quelques améliorations».
Comme si cela ne suffisait pas, Andrew est par ailleurs accusé de propos racistes.
L'ex-ministre de l'Intérieur de Tony Blair, Jacqui Smith, a ainsi révélé être «restée bouche bée» face à des commentaires racistes du prince sur les Arabes, lors d'un dîner officiel en l'honneur de la famille royale saoudienne.
Et un ancien collaborateur des services du Premier ministre, d'origine sri-lankaise, l'a aussi accusé d'avoir employé une expression contenant le mot «nègre».
Un porte-parole de Buckingham Palace a répliqué que le prince «ne tolère le racisme sous aucune forme».
90 ans de hauts et de bas: les crises traversées par la reine Elizabeth
95 ans de hauts et de bas: les crises traversées par la reine Elizabeth
Coups du sort, drames conjugaux, cambriolages, Elizabeth II a surmonté bon nombre d'obstacles durant son règne, sans jamais perdre la face. Voici un aperçu des crises, petites ou grandes, que la reine a traversées.
Sans doute l'épreuve la plus dure à surmonter pour la souveraine: le prince Philip est décédé le vendredi 9 avril 2021, à l'âge de 99 ans. Une terrible perte pour la reine Elizabeth II, après plus de 70 ans passés à ses côtés.
Le 7 mars 2021, l'interview de Meghan et Harry, accordée à Oprah Winfrey, est diffusée à la télévision américaine. C'est une véritable bombe médiatique pour le royaume britannique. Meghan annonce que le système dans lequel elle vivait à Windsor l'a poussée à avoir des pensées suicidaires et que des interrogations ont été soulevées, pendant sa première grossesse, sur la couleur de peau d'Archie.
Le 9 mars 2021, le lendemain de la diffusion de l'interview de Meghan et Harry au Royaume-Uni, la reine Elizabeth II a assuré son affection à son petit-fils et sa femme Meghan. Elle a promis de traiter «en privé» les accusations de racisme lancées par le couple, assurant les prendre «très au sérieux».
Le lundi 13 janvier 2020, la reine Elizabeth convoque une réunion d'urgence pour tenter de résoudre ce nouveau scandale. Les princes Charles et William participent, tout comme le prince Harry. Meghan Markle, repartie au Canada durant le week-end, participe en vidéoconférence.
Le 8 janvier 2020, le couple annonce sur son compte Instagram, et son site internet qu'il renonce à son rôle au sein de la famille royale britannique. La nouvelle est un coup de théâtre et prend de court la Reine, le prince Charles et le prince William qui n'avaient pas été mis au courant des plans des Sussex.
Le 14 novembre 2019, Meghan Markle et le prince Harry annoncent qu’ils ne passeront pas Noël avec la famille royale. La reine Elizabeth II publie une photo à l’occasion des fêtes de fin d’année: on peut la voir en train de poser à son bureau, où sont posées quatre photos montrant la famille royale (Charles, Camilla, Kate, William, George, Charlotte et Louis)... sauf Meghan et Harry. Le cliché fait polémique.
En octobre 2019 déjà, le prince Harry et Meghan Markle se livrent dans un interview télévisée durant laquelle ils se plaignent d'être harcelés. Ils font également part de leur désir de faire un break de six semaines. Harry confirme qu’il commence à prendre un «chemin différent» de celui de son frère William.
En 2019, la Couronne d'Angleterre est à nouveau touchée par le scandale. Le prince Andrew est accusé par l'une des victimes présumées du milliardaire Epstein d'actes pédophiles, survenus en 2001.
Le Prince, soutenu par la Reine, fait front et dément dans une interview télévisée qui vire au fiasco. Il annonce dès le lendemain (21 novembre 2019) se retirer des affaires publiques.
Sommé de témoigner aux États-Unis par les victimes, le prince fournit un alibi: il aurait passer la soirée avec le consul anglais à New York.
Quelques heures plus tard, son alibi est formellement démenti par le FBI et le consulat d'Angleterre. Le scandale qui secoue la Couronne n'empêche cependant pas la Reine de tenir ses engagements, qui récompensait le 21 novembre 2019 Sir David Attenborough.
Une année noire: en novembre 1992, plusieurs pièces du château de Windsor, où la reine réside régulièrement, partent en fumée.
Cet incendie vient couronner une année par ailleurs éprouvante pour la famille royale (photo prise le 23 novembre 1992). Les flammes détruisent neuf salles et plus de 100 pièces, soit une surface totale de 9000 m2.
En 1992, plusieurs couples de la famille royale volent en éclats: Fergie et Andrew (ici ensemble aux sports d'hiver à Verbier dans le canton du Valais) se séparent.
La fille de la reine, Anne, et son mari Mark Phillips divorcent ...
Charles et Diana abandonnent toute tentative de réconciliation. Un véritable désastre pour Elizabeth.
Le côté extraverti de Fergie a toujours fort déplu à la reine. En 1992, la future ex-femme du prince Andrew se fait photographier seins nus à Saint-Tropez. Un scandale d'autant plus retentissant qu'elle est en train de se faire sucer les orteils par John Bryan, un riche financier américain.
C'est avec Diana que les vrais problèmes – et le tapage médiatique - commencent pour Elizabeth II.
Un mariage malheureux, des rumeurs d'infidélité, des interviews choc, et pour finir, le divorce du couple princier et ce tragique accident mortel avec Dodi Al Fayed à Paris, le 31 août 1997.
Dans son propre couple, tout n'a pas toujours été rose non plus: peu après leur mariage en 1947, le prince Philip se serait empressé de courtiser une autre femme.
En 74 ans de mariage, le prince aurait succombé plusieurs fois à la tentation. Mais la reine a toujours tenu énormément à lui.
En 2002, la reine mère ...
... et Margaret, la sœur de la reine, meurent en l'espace d'un mois. Précisément l'année où la reine doit fêter ses 50 ans de règne, ...
... des funérailles nationales sont organisées.
En fait, Elizabeth n'aurait jamais dû devenir reine. Elle doit ce malheureux concours de circonstances à son oncle Edward VIII ...
… qui avait refusé de monter sur le trône, préférant filer le parfait amour avec sa bien-aimée. A la surprise générale, le père d'Elizabeth avait donc été couronné roi. Et selon toute logique, Elizabeth lui a succédé.
Soirées arrosées, sexe, drogue, le prince Harry est connu pour ses excès en tout genre. Sans oublier le tollé provoqué par son apparition en uniforme nazi lors d'une soirée costumée. La reine n'a pas du tout apprécié la plaisanterie.
En 1982, Michael Fagan entre sans se faire remarquer dans le palais de Buckingham et réussit à s'introduire dans la chambre de la reine. Cette dernière, surprise par cette visite pour le moins inattendue, s'entretiendra avec l'intrus jusqu'à l'arrivée de la sécurité.
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