Chronique TV«En thérapie», la série du moment à ne pas manquer
d'Elvire Küenzi
12.2.2021
La nouvelle série d’Arte bat des records d’audiences pour la chaîne. Un succès surprise qui fait du bien.
On lui doit des films comme «Intouchables», «Hors normes» ou encore «Le sens de la fête», le duo Olivier Nakache et Éric Toledano n’a pas fini de nous émouvoir et de nous surprendre. Avec «En thérapie», les deux réalisateurs signent une nouvelle réussite qui ne laissera personne de marbre.
Et pourtant, la série est exigeante, loin des cliffhangers qui attisent l’attention et la curiosité du téléspectateur. Ici, la mise en scène est simple, mais d’une efficacité indiscutable.
Revenons au début et au sujet de «En thérapie». Adaptée de «BeTipul», un feuilleton israélien, la série suit les séances menées par Philippe Dayan, un psychanalyste parisien peu après les attaques du Bataclan. Ses patients? Ariane, chirurgienne, qui est en réalité amoureuse de lui. Adel, le flic à la carapace aussi dure qu’un bouclier, qui lutte contre ses démons et ses souvenirs traumatiques des attentats. Un couple en crise qui se questionne sur le chemin à prendre. Et Camille, une adolescente qui semble cacher de lourds secrets…
Au casting? Une pléthore d’acteurs tous plus talentueux les uns que les autres. Frédéric Pierrot est bluffant en psy, Mélanie Thierry est touchante dans son rôle d’amoureuse transie, et la jeune Céleste Brunnquell révèle une fois de plus son incroyable talent après avoir été révélée dans le long-métrage «Les Eblouis».
Sans oublier Reda Kateb, Pio Marmaï et Clémence Poésy qui offrent des prestations sans faille et une intensité de jeu qui devient de plus en plus soutenu au fur et à mesure des épisodes.
«En thérapie» nous fait plonger dans les tréfonds de l’âme humaine et questionne notre rapport à nos sentiments, nos constructions identitaires, nos blessures et leurs origines. La majorité des épisodes se déroule dans le cabinet et joue sur des champs-contrechamps qui nous permettent d’observer tour à tour le patient et le praticien et ainsi de profiter pleinement du jeu des acteurs. Le silence semble avoir son propre rôle tant il prend parfois de la place, de l’espace, soulignant la force des émotions des protagonistes.
Au cours des trente-cinq épisodes, la figure du psychanalyste se complexifie également et laisse transparaître les problématiques inhérentes à ce métier. Le traitement effectué de la fonction du praticien mérite qu’on s’y arrête. Loin d’être infaillible, Philippe Dayan exprime ses questionnements, commet des erreurs, des faux-pas… nous montrant que, malgré la mécanique rodée de la thérapie et la connaissance des mécanismes psychanalytiques, il n’en demeure pas moins un être humain malgré tout.