influenceur·euse·s Qui suivent les jeunes sur les réseaux sociaux ?

En collaboration avec Swisscom

27.4.2023

Le dernier rapport JAMESfocus offre un aperçu des flux de réseaux sociaux de la jeunesse suisse. Les influenceur·euse·s que suivent – ou non – les jeunes varient fortement selon le sexe et les régions linguistiques.

Les influenceur·euse·s jouent un rôle de modèle pour beaucoup de jeunes.
Les influenceur·euse·s jouent un rôle de modèle pour beaucoup de jeunes.
Swisscom

En collaboration avec Swisscom

Pas beaucoup de temps ? blueNews te résume l'essentiel

  • Les influenceur·euse·s jouent un rôle de modèle pour beaucoup de jeunes.
  • Selon le dernier rapport JAMESfocus, il existe des différences sensibles entre les jeunes et les personnes qu’ils suivent sur les réseaux sociaux.
  • Le sexe et la langue constituent des indicateurs importants.

Tu as déjà entendu parler de MontanaBlack, Squeezie et Gaia Bianchi ? Dans le cas contraire, il est fort probable que ton 20e anniversaire remonte déjà à quelques années. Le dernier rapport JAMESfocus (JAMES = « Jeunes, activités, médias – enquête Suisse ») dévoile les principaux influenceur·euse·s que suivent les jeunes de 12 à 19 ans en Suisse.

Qui sont les idoles de la jeunesse d’aujourd’hui ? Que leur vaut une telle attention et avec quels contenus et sur quels portails alimentent-ils leurs flux et leurs stories ? Telles sont les questions essentielles que les chercheuses et chercheurs de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW), département de psychologie appliquée, ont examinées.

Le rapport JAMESfocus a été réalisé en collaboration avec Swisscom, Michael In Albon (délégué à la protection de la jeunesse dans les médias) et Noëlle Schläfli (responsable de projet protection de la jeunesse dans les médias). Les spécialistes ont interrogé plus de 1000 jeunes originaires des trois grandes régions linguistiques. Constat intéressant : l’origine, le sexe, l’âge et le niveau de formation sont souvent des critères déterminants dans le choix des personnes suivies.

Les influenceur·euse·s et leur impact

Le terme d’« influenceur » est très controversé. Il sous-entend que les utilisatrices et utilisateurs qui gagnent de l’argent grâce à leur popularité peuvent exercer une influence ciblée sur leurs followers et ne se privent pas de le faire. C’est pourquoi certains chercheur·euse·s, de même que quelques influenceur·euse·s, préfèrent parler de Content Creators.

La communauté des chercheurs est globalement d’avis que les réseaux sociaux ont une influence sur le comportement des utilisatrices et utilisateurs. L’observation et l’imitation de personnes de référence qui jouent un rôle de modèle s’inscrivent dans le processus d’apprentissage normal des enfants et des adolescents. Outre les parents, les frères et sœurs et les ami·e·s, des célébrités du monde de la musique, du sport, de la culture ou de la politique jouent également un rôle de modèle. Rares sont ceux qui peuvent se passer d’une présence en ligne.

Conseils de Michael In Albon, délégué à la protection de la jeunesse dans les médias : parlez avec vos enfants et vos adolescents de leurs héros et aidez-les à apprendre à utiliser les réseaux sociaux de manière saine.
Conseils de Michael In Albon, délégué à la protection de la jeunesse dans les médias : parlez avec vos enfants et vos adolescents de leurs héros et aidez-les à apprendre à utiliser les réseaux sociaux de manière saine.
Swisscom

Questions à Michael In Albon, délégué à la protection de la jeunesse dans les médias chez Swisscom.

  • Quelle a été pour vous la plus grande surprise du sondage ?
    Les jeunes s’intéressent moins à des sujets qu’aux personnes présentes sur ces canaux. Beaucoup d’influenceurs ne publient pas de contenus monothématiques. Leur sujet, c’est eux-mêmes.
  • Est-ce un problème?
    Cela peut en être un si les valeurs et les positions transmises par ces influenceurs ne correspondent pas au système de valeurs de la famille ou des pairs des jeunes. Des parents peuvent par exemple dire « La violence n’est pas une solution », tandis que dans le même temps, leur fils suit un influenceur qui se montre parfois violent dans ses vidéos. Cela peut être déstabilisant.
  • Beaucoup d’influenceurs présentent en ligne une version d’eux-mêmes qui est assez éloignée de la réalité. Qu’implique pour les jeunes le fait de percevoir le monde à travers le filtre rose des influenceur·euse·s ?
    Le tableau joli et positif que dressent les influenceur·euse·s est à première vue une bonne chose. Mais une image trop parfaite exerce sur les jeunes une pression qui les pousse à atteindre cette même perfection : vêtements, compétences dans les jeux en ligne, performances sportives, silhouette, etc. La tendance « Finstagram », en vogue depuis quelque temps déjà, a permis à beaucoup de jeunes d’apparaître sur un deuxième compte sous un jour très contrasté, tantôt ronchons, sans maquillage, et pas vraiment à leur avantage.
  • Les auteurs du rapport JAMESfocus recommandent aux jeunes d’envisager d’un œil critique les implications financières et les représentations positives véhiculées par les influenceuses et les influenceurs. Comment peut-on les y aider ?
    En accompagnant nos jeunes, en s’intéressant à ce qu’ils écoutent et à ce qu’ils aiment. Il n’est pas simple de critiquer les idoles des jeunes. Mais en donnant, en tant que parents, des conseils à nos enfants sur ce à quoi il faut être attentif, nous leur inculquons une leçon importante dans l’éducation aux médias.
  • À quoi faut-il être attentif justement ?
    Les entreprises n’offrent pas leurs produits sans attendre de contrepartie. Lorsqu’un influenceur reçoit un produit en cadeau et que, comme par hasard, ce dernier est tout simplement merveilleux, il y a de quoi s’interroger. Ou encore lorsque les influenceurs font miroiter une réalité parfaite où il fait toujours beau et où tout est fantastique. C’est alors qu’on peut prendre du recul et se demander si certaines choses n’ont pas été optimisées pour l’objectif de la caméra.
  • Il est également recommandé de gérer ses propres flux sur les réseaux sociaux. Qu’entend-on par là ?
    Ce n’est pas comme si nous-mêmes, adultes, étions immunisés contre de telles influences. Si nous souhaitons amener nos jeunes à prendre une distance critique, nous devons le faire également. Au lieu de se concentrer sur les plus grandes stars, il est utile de s’intéresser aux personnes plus réservées en matière de publicité pour les produits, qui se filment parfois en train de faire des erreurs, et dont les valeurs se rapprochent des nôtres.

Qui suit qui ?

Selon l’étude, les filles et les garçons ont tendance à suivre les influenceur·euse·s du même sexe, l’effet étant un peu plus fort chez les garçons. Instagram reste la plateforme la plus importante pour les influenceur·euse·s. 98 % des 219 influenceuses et influenceurs cités au moins deux fois par les jeunes ont un compte sur ce réseau social. Viennent ensuite YouTube en deuxième place, avec 88 %, et TikTok en troisième place, avec 68 %.

La plupart des Suisses suivent des comptes qui parlent leur langue. Ce constat ressort tout particulièrement lorsque l’on considère les influenceuses et influenceurs les plus populaires par région linguistique. Le germanophone MontanaBlack, qui diffuse des jeux vidéo en life streaming sur Twitch, a ainsi principalement été cité en Suisse alémanique. Le gamer et YouTubeur français Squeezie occupe la première place en Suisse romande, tandis qu’en Suisse italophone, l’Italienne Gaia Bianchi arrive en tête avec ses vidéos TikTok.

L’équipe de chercheurs a constaté une différence entre les sexes. Les filles ont ainsi tendance à suivre des influenceuses plus jeunes. En outre, elles passent plus de temps sur TikTok et s’intéressent davantage à des thèmes tels que How to & Style, spectacles et cinéma, ou encore musique et danse. Les garçons suivent en revanche plutôt des influenceurs plus âgés, passent plus de temps sur Twitch et s’intéressent davantage aux domaines du gaming, de la comédie, du sport et des actualités et de la politique.

Les influenceur·euse·s peuvent être une source d’inspiration pour les utilisateurs et les utilisatrices et les influencer positivement. Les réseaux sociaux présentent toutefois souvent une image fortement embellie de la réalité. La vie des followers étant souvent rarement aussi parfaite, beaucoup courent après un idéal inaccessible. Les spécialistes formulent par conséquent sept recommandations à observer dans les relations avec les influenceur·euse·s et la gestion des réseaux sociaux :

Influenceurs et réseaux sociaux – informations importantes.

  • Examiner de manière critique le rôle de modèle des influenceuses et influenceurs et en discuter avec les jeunes.
  • Se renseigner sur les intérêts financiers potentiels des influenceuses et influenceurs.
  • Examiner d’un œil critique les représentations positives véhiculées sur les réseaux sociaux.
  • Gérer son propre flux : décider quels comptes je souhaite suivre ou non.
  • Privilégier une utilisation attentive plutôt qu’une navigation au hasard. Qu’est-ce que je ressens lorsque je consomme des contenus sur les réseaux sociaux ?
  • Ne pas se contenter de consommer des contenus mais s’en servir d’inspiration concrète pour ses propres activités quotidiennes.
  • Savoir s’accorder une pause : renoncer délibérément aux réseaux sociaux ou limiter le temps d’utilisation.
  • Swisscom a compilé des conseils et astuces pratiques sur ce sujet : Guide sur les influenceuses et influenceurs

Cet article a été rédigé en coopération avec Swisscom

Swisscom s’engage en faveur de la durabilité environnementale, sociale et économique : protection du climat, style de vie durable et bonne utilisation des nouveaux médias. En 2022, Swisscom a été récompensée pour la deuxième fois consécutive comme « l’entreprise de télécommunications la plus durable au monde ».