Personne ou presque ne s'attendait à retrouver Viktorija Golubic (WTA 66) en deuxième semaine à Wimbledon. Le succès de la Zurichoise (28 ans) repose sur l'intelligence, sur et en dehors du court.
Viktorija Golubic n'a jamais eu les épaules larges. Mais elle a appris à utiliser ses armes et sa capacité à varier les coups. Après 28 tentatives en Grand Chelem – dont 18 présences dans un tableau final, elle figure pour la première fois en 8e de finale.
«On m'a toujours dit que j'étais lente à la détente», sourit la Zurichoise, qui affrontera Madison Keys (no 23) lundi vers 14h30. Junior, elle n'a en effet jamais été considérée comme une future Martina Hingis, contrairement à Timea Bacsinszky ou Belinda Bencic.
«Extrêmement petite, extrêmement mince»
«J'étais extrêmement petite, extrêmement mince», se souvient Viktorija Golubic en riant aux éclats. «Quand je regarde des jeunes de 14 ou 15 ans aujourd'hui, c'est à ça que je ressemblais quand j'avais 20 ou 22 ans», ajoute-t-elle.
La Zurichoise estime que son type de jeu, qui n'est forcément pas basé sur la puissance, a besoin d'un peu plus de temps pour se mettre en place. A l'adolescence, elle était par ailleurs passée d'un revers à deux mains – comme son idole de l'époque, Monica Seles – à un revers à une main, qui est depuis sa marque de fabrique.
«Mais mon implication et ma volonté ont toujours été grandes. Et j'avais aussi la confiance et la conviction que je réussirais», ajoute Viktorija Golubic, qui s'était révélée aux yeux du grand public en 2016, brillant en demi-finale de FedCup face à la République tchèque avant de conquérir le titre à Gstaad.
Elle avait grimpé jusqu'à la 51e place mondiale, avant de rentrer dans le rang. Mais «j'ai l'impression d'être quelqu'un qui s'améliore sans cesse, même si c'est parfois à petits pas», glisse la Zurichoise, qui n'a jamais cessé de croire en son étoile.
Un coach avec de larges connaissances
Son retour au premier plan n'était pourtant pas évident, après un exercice 2020 marqué par la pandémie de Covid-19 et, pour la première fois, par des problèmes de motivation. Mais le soutien sans faille de sa soeur aînée Natalija et de son coach Dominik Utzinger l'ont aidée à aller de l'avant.
«Il m'a toujours accompagnée et, depuis 2017, il est mon entraîneur à plein temps», explique Viktorija Golubic, dont l'euphorie – légitime – après sa victoire samedi au 3e tour tranchait avec l'attitude particulièrement stoïque de son coach.
C'est ce calme, entre autres, qu'elle apprécie chez le Bâlois. «Il a une attitude positive, posée, et m'apporte un calme extrême, ce qui est primordial dans cette vie de nomade dans laquelle on peut vite se perdre», souligne-t-elle.
Mais «Viki» apprécie aussi bien sûr l'expertise de son coach. «Il a des connaissances extrêmement larges, tactiquement, mentalement et techniquement. C'est ce que j'ai toujours recherché chez un entraîneur: je veux pouvoir continuer à apprendre», explique la Zurichoise.
Dans le top 50?
Viktorija Golubic peut poursuivre tranquillement son apprentissage. La Zurichoise, qui pointait au 138e rang mondial en début de saison, a déjà récolté les premiers fruits de son labeur en atteignant la finale à Monterrey et à Lyon cette année. Un succès face à Madison Keys lui permettrait d'intégrer le top 50 de la hiérarchie.