Novak Djokovic se retrouve à nouveau à un succès d'un 21e titre du Grand Chelem. Le no 3 mondial fera figure de favori dimanche face à Nick Kyrgios (ATP 40) dans une finale de Wimbledon qui sent la poudre.
En quête d'un septième titre – qui serait le quatrième d'affilée – sur le gazon de Church Road, Novak Djokovic sera sous pression dimanche après-midi. Pas du tout certain de pouvoir disputer l'US Open en raison de son statut vaccinal, il jouera sa saison face à un homme capable d'enflammer un match à tout instant.
Le Serbe n'a en outre pas offert toutes les garanties vendredi, manquant totalement son premier set avant de prendre la mesure d'un Cameron Norrie (no 9) trop irrégulier pour espérer mieux. Il s'était déjà retrouvé en grand danger en quart de finale, concédant alors les deux premières manches face à Jannik Sinner (no 10).
Une 32e finale majeure
L'enjeu sera moins grand que l'été dernier à New York, où Novak Djokovic avait flanché mentalement en finale face à Danill Medvedev alors qu'il était à un succès d'un historique Grand Chelem calendaire. Mais Nole bénéficie d'une occasion en or de revenir à une longueur de l'homme aux 22 titres majeurs, Rafael Nadal.
A 35 ans, le Serbe a également l'opportunité de se rapprocher d'un autre record, celui du nombre de titres conquis à Wimbledon, détenu par Roger Federer (8). Il jouera dimanche sa huitième finale sur l'herbe londonienne et surtout sa 32e au total dans un Majeur, ce qui constitue un record absolu.
S'attendre à tout
Novak Djokovic sait à quoi s'attendre dimanche: à... tout! Nick Kyrgios est capable de rendre fou n'importe quel adversaire, grâce à un imprévisible tennis où se mêlent services à la cuillère, coups droits de plomb et amorties, mais aussi «grâce» à son caractère irascible et sa langue trop bien pendue.
A 27 ans, l'Australien devrait être suffisamment mûr pour sa première finale majeure en simple. Le conditionnel est forcément de mise, sans même tenir compte du côté explosif du personnage, tant il est difficile de maîtriser ses nerfs lorsqu'on bénéficie de l'opportunité d'ouvrir son palmarès en Grand Chelem.
Les doutes de Kyrgios
Mais ce grain de folie pourrait aussi permettre à Nick Kyrgios de passer outre l'enjeu et de parvenir à prendre du plaisir sur le plus célèbre Centre Court du monde. Il abordera qui plus est cette finale – la première d'un Australien en Grand Chelem depuis l'Open d'Australie 2005 – en pleine possession de ses moyens.
Le natif de Canberra, qui avait semblé fatigué à l'entame d'un quart de finale remporté en trois sets face à Cristian Garin mercredi, a eu tout loisir de recharger ses batteries. «Mais pour l'organisme, c'est un choc. En Grand Chelem, on a besoin de jouer ces matches pour avoir l'adrénaline», a-t-il souligné vendredi devant la presse.
«Il faudra donc que je joue la finale sans avoir eu l'expérience de la demie. Mais en même temps, ce n'est pas mal de laisser le corps au repos. J'ai passé une très mauvaise nuit (de jeudi à vendredi). Je n'ai dormi qu'une heure. J'étais déjà tellement nerveux, alors que d'habitude je ne le suis pas», a-t-il poursuivi.
Une réussite en soi
Nick Kyrgios peut aussi s'appuyer sur la confiance engendrée par ses deux succès obtenus en autant de duels livrés face à Novak Djokovic. Alors certes, ces deux affrontements remontent à 2017, une saison noire pour le Serbe qui avait dû y mettre fin après Wimbledon en raison d'une douleur persistante au coude droit.
N'empêche que ces deux victoires démontrent que l'Australien ne craint pas Novak Djokovic. Il estime par ailleurs déjà avoir réussi son tournoi: «Victoire ou défaite dimanche, je serai heureux. Parvenir en finale d'un tournoi du Grand Chelem est en soi une réussite qui me semblait hors de portée, surtout à 27 ans.»
Novak Djokovic ne se satisfera en revanche pas du trophée du finaliste. «Le travail n'est pas terminé», a-t-il lâché. «Il y aura pas mal d'étincelles dans cette finale. Nick n'aura pas grand-chose à perdre, il joue de toute façon toujours de manière libérée. Je n'ai d'ailleurs jamais gagné un set face à lui. J'espère que mon expérience m'aidera», a-t-il confié.
ats