La magie peut s’opérer à nouveau ! Stan Wawrinka (ATP 169) s’apprête peut-être à vivre, comme il y a deux ans, une nouvelle semaine inoubliable à Bâle.
Le Vaudois s’est ouvert les portes des huitièmes de finale à la faveur d’un succès 6-3 3-6 7-5 acquis un peu dans la douleur contre Adrian Mannarino (ATP 57). Saluée avec une immense ferveur par le public rhénan – on a cru qu’il avait gagné le simple décisif d’une finale de Coupe Davis -, cette victoire le lance parfaitement dans le tournoi avec un superbe défi ce jeudi à 16.00 face à Ben Shelton (ATP 23). Cette rencontre sera suivie de celle entre Dominic Stricker (ATP 258) et Holger Rune (ATP 14).
«Le public m'a beaucoup aidé, glisse avec raison Stan Wawrinka. Je me suis nourri de son énergie pour attaquer le troisième set.» La clé pour le Vaudois fut de pousser Mannarino dans de longs échanges. Mais face à ce joueur qui ne donne aucun rythme, la tâche n'était pas aisée. «Je me suis laissé endormir», ajoute le Vaudois qui n'aurait sans doute pas gagné un tel match il y a un mois.
Le match piège par excellence
Stan Wawrinka avait mille fois raison de redouter ce match. Le match piège par excellence face à Adrian Mannarino, ce gaucher atypique qui ne veut jamais connaître la veille le nom de son adversaire pour mieux le faire déjouer sans doute. Après avoir remporté les cinq premiers jeux après une entame à sens unique, le Vaudois a doucement perdu son latin. Il concédait un premier break, sans conséquence toutefois, à 5-1. Le jeu de service perdu au sixième jeu du second set a, en revanche, pesé très lourd. Il a remis Adrian Mannarino dans le match. Le Français a dû redouter un long moment que ce premier tour résume parfaitement les derniers mois d’errance qu’il traverse.
Après avoir écarté une balle de break à l’entame de la dernière manche, Stan Wawrinka s’est avant tout appuyé sur son service pour faire la course en tête. A 6-5 0-15, il a armé un passing de revers pour se retrouver dans une position idéale. Trois points plus tard, il cueillait une seizième victoire à la Halle St. Jacques, sa première en quatre rencontres contre Mannarino, pour devenir à 39 ans et bientôt sept mois le joueur le plus âgé à gagner un simple aux Swiss Indoors depuis Jimmy Connors en 1991. Qui a dit que l’aventure était terminée ?
«Peut-être pas très envie de se retrouver en face de lui»
Elle se poursuivra dans l'immédiat face à Ben Shelton. «Je suis heureux d'affronter les joueurs de la nouvelle génération. Shelton est extrêmement fort depuis deux ans. Il joue avec une très grande intensité. J'aime beaucoup le voir jouer. Mais je me dis aussi que cela ne fait peut-être très envie de se retrouver en face de lui...» Mais la réciproque doit être également vraie. Ben Shelton, même avec sa formidable puissance de feu, risque ne de pas être vraiment à la fête face à Stan Wawrinka et... le public.