Jannik Sinner, qui a renversé Daniil Medvedev après avoir été mené deux sets à rien en finale de l'Open d'Australie dimanche à Melbourbe l'avoue sans détour: il apprécie «danser sous cette pluie de pression».
Réalisez-vous que vous venez de gagner votre premier titre en Grand Chelem?
«Je ne réalise pas encore, il faut un peu de temps, c'est un des plus gros trophées de notre sport. Je suis extrêmement heureux de la manière dont j'ai géré les choses aujourd'hui. J'étais dans une situation très, très difficile sur le court. J'avais quelques ennuis, mené deux sets à zéro en à peine plus d'une heure... J'ai essayé de rester positif, d'ajuster un peu mon plan de jeu. Medvedev est un joueur extraordinaire, il a encore montré qu'il était un incroyable combattant, il a passé tellement d'heures sur le court depuis le début du tournoi ̈... Je suis désolé pour lui, mais je suis sûr qu'il va soulever d'autres trophées en Grand Chelem. C'est extraordinaire d'avoir ce trophée. Mais je sais que je vais devoir travailler encore plus dur pour avoir de nouvelles occasions de vivre ça, mes adversaires vont trouver comment me battre, je dois être prêt à ça.»
Vous a-t-il surpris en choisissant de jouer de manière très agressive?
«Je m'attendais à ce qu'il tente quelque chose de différent, j'avais imaginé qu'il soit peut-être un peu plus agressif, mais pas autant. Il a vraiment, vraiment bien joué dans les deux premiers sets, deux premiers sets et demi. J'ai essayé de saisir ma chance dans le troisième set, ce que j'ai fait. Quand vous gagnez un jeu très important, parfois le match tourne, ça a été le cas aujourd'hui. J'ai juste essayé de rester sur le court le plus longtemps possible, il avait joué tellement d'heures... Plus le match durait... Physiquement j'étais un peu mieux. Je pense que ça a été la clé.»
Quand avez-vous senti que le match pouvait tourner?
«Quand j'ai fait le break dans le quatrième set, j'ai commencé à sentir que je pouvais le faire.»
Vous êtes le premier Italien à remporter l'Open d'Australie...
«Ca veut dire beaucoup pour moi. Peut-être que c'est le plus important. Le soutien que j'ai depuis des années déjà, c'est incroyable. Pouvoir les rendre heureux aujourd'hui, c'est extraordinaire. Quand vous êtes dans une situation difficile, comme aujourd'hui, ça allait si vite, j'étais mené deux sets à zéro... Je me suis dit +Au moins, trouve le moyen qu'il y ait un match+, et ça a été le cas.»
Comment gérez-vous le poids des attentes qui existent autour de vous?
«Il y a toujours de la pression, mais la pression, il faut la prendre du côté positif. C'est un privilège: il n'y a pas tant de joueurs qui ont ce genre de pression. Disons que j'aime danser sous cette pluie de pression. C'est là que je produis mon meilleur tennis la plupart du temps. Je suis assez détendu dans ces occasions. J'essaie toujours d'en profiter quand je suis sur le court.»