Coupe Davis
Rosset: "Je tombe de ma chaise en l'observant" 

Teleclub NB

22.11.2019

Pendant que l’Amérique latine surfe sur la vague Federer, l’Europe, elle, fait la grimace avec sa nouvelle formule de la Coupe Davis. Cette première à Madrid ne séduit pas grand monde et ce n’est pas Marc Rosset qui dira le contraire. Interviewé par "RTSsport.ch", le Genevois a livré ses impressions.

Marc Rosset, alors capitaine de l'équipe de Suisse de Coupe Davis, et Roger Federer en arrière plan en 2004 à Lausanne. 
Marc Rosset, alors capitaine de l'équipe de Suisse de Coupe Davis, et Roger Federer en arrière plan en 2004 à Lausanne. 
Keystone

Une cérémonie d’ouverture ratée, des Canadiens "diminués" et forfaits, un double décisif achevé à 04h04 du matin, des stades vides, la magie de la Coupe Davis appartient bel et bien au passé. 

"Je tombe de ma chaise en l'observant", constate Marc Rosset qui a suivi les les débuts de cette nouvelle Coupe Davis. "Quand j'observe cette 1ère édition, j'ai le sentiment que tout a été fait à la va-vite, dans l'urgence. Je ne veux pas jouer au vieux con, mais cette compétition ne semble pas sur la bonne voie. Je refuse cependant de tirer des conclusions car beaucoup de gens étaient également contre la Laver Cup et, pour avoir vécu la 3e édition à Genève, j'ai tout simplement adoré. J'espère que Gerard Piqué et l'ITF se rendent compte qu'il va falloir retravailler le produit", analyse l'ancien numéro 9 mondial qui précise aussi que depuis la réforme "ce n'est plus la Coupe Davis. Ça ressemble à la World Team Cup d'antan, à une Coupe du monde, mais on est très loin de ce que l'on a connu dans le passé".

"Ole Ole Rosset"

Dans l'autre hémisphère, le tennis est à la fête. Le succès de la tournée d'exhibitions en Amérique du Sud de Federer fait les grands titres et le contraste avec la Coupe Davis est saisissant.

Un succès qui n'étonne pas l'ancien capitaine de l'équipe de Suisse de Coupe Davis. "Rodg' m'a envoyé quelques photos de ce qu'il vit en Amérique du Sud; c'est magnifique, fabuleux! J'ai entendu certaines critiques comme quoi il s'y rend pour l'argent ou qu'il ne devrait pas aller à certains endroits car la politique va mal, mais il faut arrêter avec cela! Critique-t-on les Rolling Stones sur les endroits où ils vont faire leurs concerts?", s’interroge le consultant RTS, avant d’affirmer que Federer ne regarde pas son porte-monnaie avant de fixer des exibitions. "On ne sait pas s'il ne va pas donner cet argent à sa Fondation ou à d'autres œuvres (ndlr : Federer va encaisser 10 millions de dollars en six jours). Tout le monde occulte le fait que Federer dispute ces matches justement pour avoir les sensations qu'il vit là-bas, pour faire plaisir aux spectateurs. Il est une rock star et il donne du plaisir aux gens", précise le Genevois.

Pour terminer, le champion olympique de 1992 à Barcelone avoue que, s'il pouvait se mettre dans la peau du "Maître", il le ferait illicio presto.

"Federer, ça dépasse le cadre du sport", stipule-t-il. "Tout le monde s'éclate avec lui. Le 'Ole Ole Roger' que les gens lui ont réservé à Buenos Aires est d'ordinaire un chant consacré à Maradona ou Del Potro, des icônes locales. Lui n'est pas Argentin et a droit à ça, C'est juste dingue! Je peux vous assurer que si je pouvais remplir un stade à Buenos Aires et entendre des 'Ole Ole Rosset', je m'y rendrais à la nage!"

Retour à la page d'accueilRetour au sport